Genève-Rolle-Genève en ligne de mire
Le premier rendez-vous du Safram TeamWork M2 Speed Tour, qui s’est déroulé pendant le week-end prolongé de l’Ascension en Méditerranée, s’est très bien passé. Les M2 ont en effet pu disputer sept manches et un parcours côtier dans la rade d’Hyères. Les quatorze concurrents qui ont fait le déplacement ont tous apprécié les embruns salés, et se réjouissent déjà de découvrir le lac de Garde.
Les M2 s’apprêtent maintenant à disputer la phase lémanique du Safram TeamWork M2 Speed Tour, avec en amuse-bouche la classique du Yacht Club de Genève, la Genève-Rolle-Genève. L’incontournable Bol d’Or MIrabaud et le Grand-Prix Genolier de Morges compléteront ensuite ce mois de juin bien chargé.
Bilan logistique
Etienne David, responsable de l’organisation du déplacement en Méditerranée nous livre son bilan au retour d’Hyères.
Ce déplacement a-t-il représenté un challenge du point de vue de la logistique ?
Il y a effectivement eu pas mal de points à régler pour que tout se passe bien. En premier lieu, il a fallu évaluer les moyens à mettre en œuvre pour les équipages qui ne possédaient pas de remorque. J’ai ensuite dû discuter avec Safram pour déterminer le véhicule le plus approprié. Nous sommes restés sur un semi-remorque et un camion. J’ai fait pas mal de dessins pour simuler l’encombrement des bateaux dans le container. Il ne faut pas faire d’erreur, car il s’agit de matériel fragile. Au moment de charger, on a toujours un petit doute de savoir si tout va pouvoir rentrer. J’ai également coordonné la mise à terre et le démontage à la SNG. Je me suis ensuite rendu à Hyères quelques semaines avant l’événement pour rencontrer les différents acteurs du projet. J’ai encore mis en place un itinéraire final pour faciliter le travail du chauffeur. Il était important qu’il puisse rejoindre la zone de montage facilement.
Avez-vous dû faire face à des imprévus ?
Il y en a eu plusieurs. Le premier est que nous n’avons pas tous pu disposer du terre-plein face à la rampe de mise l’eau. Nous avons donc dû recourir à une grue. Heureusement, nous avons trouvé une société de grutage très flexible et compréhensive. La question du mâtage était également de l’ordre de l’imprévu, puisque nous n’avions pratiquement jamais employé la chèvre construite spécialement. Cet outil, qui devait nous permettre de monter les mâts sans faire appel à une grue, a finalement très bien fonctionné.
Nous avons encore dû composer avec une météo capricieuse. Le Mistral a soufflé très fort, nous contraignant à organiser nos horaires en fonction du vent, notamment pour les mâtages et les mises à l’eau. La mise à terre des bateaux, après les régates du vendredi, suite à l’annonce d’un fort coup de vent d’Est, n’était pas non plus prévue. Tout s’est finalement assez bien passé.
Quels enseignements tirez-vous de cette première expérience ?
Je pense qu’il était impératif de se rendre sur place avant l’événement, et il ne faudra pas hésiter à se déplacer deux fois en Italie si nécessaire. Globalement, je remarque qu’un peu plus de rigueur ne sera pas de trop, et ce sur l’ensemble des aspects de l’organisation. Des consignes plus précises devront être transmises aux équipages. Je pense qu’il vaut mieux surinformer les gens pour que tout se passe facilement. Finalement, les cahiers des charges de chacun devront être un peu affinés, entre le club organisateur, l’AM2, moi-même et la ville hôte. Il faut s’assurer d’avoir le bon interlocuteur pour chaque question. Cela dit, on peut dire que tout s’est globalement très bien passé pour une première expérience de ce genre.
Genève-Rolle-Genève en ligne de mire
Les M2 se préparent à disputer leur premier grand rendez-vous lémanique. Après la griserie de l’eau salée, les équipages se réjouissent de retrouver un plan d’eau connu.
Troisième étape du Safram M2 Speed Tour, la Genève-Rolle-Genève fait partie des classiques lémaniques les plus appréciées des régatiers. Sprint d’une trentaine de milles sur Rolle, cette course est disputée par plus de 250 concurrents chaque année. Souvent qualifiée de prologue du Bol d’Or Mirabaud, elle permet en effet aux équipages de se remettre en mode ‘longue régate’ avant le prestigieux aller-retour vers le Bouverert. Un adage a longtemps dit que le vainqueur de la Genève-Rolle ne remportait jamais le Bol. Il a toutefois été démenti à plusieurs reprises.
Chez les M2, le tenant du titre est Alex Schneiter, sur Tilt, qui a terminé l’an dernier 10ème au scratch en 3h42. « Cette année, nous mettons la priorité sur la formation des jeunes du Sailing Team SNG », explique le skipper de Tilt. « L’équipage sera composé de Boet Brinkgreve et de moi-même, ainsi que de Sébastien Schneiter et de Ludovic Siegwart. Sébastien va commencer à partager la barre avec moi. Nous abordons la course sans pression, même si nous avons très envie de bien nous classer. Nous avons pu nous entraîner au retour d’Hyères, et les manœuvres commencent à bien fonctionner. »
Le record absolu de l’épreuve est de 2h19 minutes. Les M2 se classent régulièrement dans les dix premiers, et laissent généralement quelques D35 derrières eux. En 2010, Patrimonium, mené par Daniel Schmäh, terminait 12ème et remportait la course en M2. En 2009, c’est Safram, avec Yann Guichard à la barre, qui s’était imposé dans sa classe en seulement 2h50.
Les nouveaux venus d’ALPHA.CH
Bien que nouveau sur le Safram TeamWork M2 Speed Tour, l’équipage d’ALPHA.CH est plus qu’expérimenté. Le skipper Emmanuel Dufour, qui aborde cette saison avec un objectif de découverte, nous parle de son projet.
Pouvez-vous nous raconter comment le team ALPHA.CH s’est construit ?
Je connais le M2 depuis pas mal de temps, puisque j’avais fait une saison avec Olivier Schenker il y a 5 ans. J’ai ensuite navigué sur d’autres supports, notamment en D35 avec Nickel l’année dernière. Bertrand Imobersteg, qui fait partie de l’équipe, était également avec nous. L’hiver dernier, le propriétaire du SUI 23 m’a proposé de prendre en charge son bateau qui ne naviguait plus. Nous avons saisi l’opportunité, et monté une équipe de copains motivés. J’ai ensuite trouvé un sponsor qui nous a permis d’acquérir des voiles et nous avons travaillé pour remettre le bateau en état de régater.
Comment vous êtes-vous préparé en début de saison ?
Nous avons mis le bateau à l’eau assez tôt, en mars, et avons fait appel à un coach pour tenter de nous mettre à niveau. Arnaud Gavairon a donc travaillé avec nous sur une dizaine d’entraînements en avril, à bord et depuis un canot moteur. La première confrontation à Hyères a été un peu abrupte. Nous sommes globalement satisfaits et pouvons entrevoir un excellent potentiel. Nos départs sont bons, et nous passons régulièrement la première marque dans les 5 ou 6 premiers bateaux. Nous devons principalement travailler sur les réglages, qui sont très sensibles sur ce bateau.
Quel regard portez-vous sur la série, après ces premières expériences ?
Je trouve que l’ambiance est excellente. Le fait que ce soit une classe amateur favorise les contacts entre tous les équipages. Ça n’a rien à voir avec les D35. Les gens s’entraident, se donnent des conseils, c’est vraiment plaisant. Plusieurs concurrents nous ont proposé des entraînements communs, et nous allons en profiter.
Pour ce qui est du programme, il est vraiment intéressant et je pense que tous les navigateurs rêvent de pouvoir régater en mer. Ces déplacements sont par contre assez lourds, et demandent beaucoup de travail pour seulement deux jours et demi de course. Il y a également quelques points de la logistique qui pourraient être affinés. Mais globalement, nous avons vraiment apprécié la première étape, et nous réjouissons du lac de Garde.
Finalement, quels sont vos objectifs pour cette saison ?
Notre but est de nous faire plaisir. Sportivement, nous constatons qu’il y a pas mal de travail pour être dans le coup, mais nous sommes sur la bonne voie. Comme nous avons signé pour deux ans avec notre sponsor, cette saison doit nous permettre de prendre nos marques, de découvrir toutes les subtilités du M2. Nous espérons progresser d’ici au lac de Garde, et nous nous fixerons des objectifs plus ambitieux pour 2013.