Une course de vitesse s’engage
Après l’anticyclone et son ralentissement, un front a cueilli les six bateaux et les pousse vers Lisbonne. Et si Abu Dhabi mène toujours, la situation a changé : dans ce flux perturbé, les poursuivants reviennent au portant sur les leaders et la course se joue à la vitesse.
Ils sont à 600 milles au nord-ouest des Açores, à plus de 20 nœuds de vitesse, dans 20 à 30 nœuds de sud-ouest.
À 13h UTC, Abu Dhabi Ocean Racing est toujours en tête, 63 milles devant PUMA Ocean Racing, deuxième, et 83 milles devant CAMPER with Emirates Team New Zealand, troisième. Quatrième, Team Sanya est revenu à la faveur de son décalage nord. Cinquième, Groupama sailing team se bagarre toujours à vue avec Telefónica.
La bonne nouvelle pour les bateaux situés à l’arrière de la flotte, c’est qu’ils sont les premiers à toucher le vent soutenu du front, qui se déplace de l’ouest vers l’est. La compression annoncée se fait sentir : depuis 04h UTC, le bateau émirien a déjà perdu 24 milles sur le bateau américain …
« Je ne suis pas défaitiste, » affirme Ian Walker, skipper d’Abu Dhabi, « mais je me prépare mentalement à ce que ceux de derrière aient plus de vent que nous à cause du front froid qui progresse en les cueillant par l’arrière. »
Pour tirer le meilleur parti de ce système perturbé, Abu Dhabi et PUMA ont choisi le nord, les quatre autres sont placés plus au sud. Will Oxley, navigateur de CAMPER, parle de moments « très intenses. »
« Vous devez vous positionner du côté où il y a plus de pression. Vous devez deviner l’axe de ce truc, s’il bouge plus à l’est ou à l’ouest, où placer le bateau pour traverser en son point le plus étroit. Vous devez surveiller la pression barométrique et croiser les doigts. »
Avec les deux leaders au classement général en queue de peloton – Telefónica et Groupama, premier et deuxième au général, sont aujourd’hui les deux derniers bateaux -, le reste de la flotte se prend à rêver de victoire d’étape, et de victoire finale.
« Les enjeux des quatre prochains jours sont énormes, » assure Amory Ross, équipier média de PUMA.
L’Américain se rappelle alors le démâtage de Mar Mostro sur la première étape. « Si on nous avait dit qu’on se battrait pour la première place au général quand on récupérait notre gréement tombé à l’eau, à 2000 milles de la côte, quand on transférait 37 bidons de pétrole depuis un cargo, ou quand on escaladait l’un des volcans de Tristan, on aurait cru à de la folie.
« Mais nous voilà, à nous battre becs et ongles pour en faire une réalité. Avec Abu Dhabi et Sanya dans la bagarre, il y a une vraie chance de mettre quelques places entre nous et ceux qui sont actuellement sur le podium au général.
« Nous avons tout à gagner et rien à perdre, en espérant que la formule se révèle dangereuse ! »
Dernière ETA des premiers bateaux à Lisbonne : le jeudi 31 mai.
Positions – Lundi 28 mai à 15h (HF)
- Abu Dhabi Ocean Racing à 1 304,7 milles
- Puma Ocean Racing powered by BERG à 63,20 milles
- Camper with Emirates Team New Zealand à 83,10 milles
- Team Sanya à 87,50 milles
- Groupama sailing team à 91,10 milles
- Telefonica à 93,10 milles
Classement général après 13 épreuves
Après 6 étapes océaniques et 7 régates « in-port »
- Telefonica (Iker Martinez) : 165 pts
- Groupama 4 (Franck Cammas) : 158 pts
- Camper (Chris Nicholson) : 152 pts
- Puma (Ken Read) : 151 pts
- Abu Dhabi (Ian Walker) : 74 pts
- Sanya (Mike Sanderson) : 27 pts