Pas de quoi rougir
Arrivés dans l’après-midi de ce jeudi à Cascais (Portugal), les équipages de Bernard Stamm et Kito de Pavant étaient partagés. Frustrés de n’avoir pas pu jouer pour les places d’honneur, ils ont néanmoins la satisfaction du travail accompli.
Interrogés peu après leur arrivée sur le ponton, Bernard Stamm tout comme Kito de Pavant dévoilaient des sentiments ambivalents : plaisir d’être enfin arrivés à Cascais, qui plus est, au terme d’une journée de navigation comme on les rêve ; déception de s’être fait décrocher de la tête de course et d’avoir constaté que les passages à niveaux ont toujours joué en faveur des leaders ; satisfaction enfin d’avoir pu mesurer le chemin parcouru en direction du Vendée Globe et d’avoir pu pousser le bateau grâce à des équipages au top de leur forme. ACCIONA 100% EcoPowered, à encore près de 70 milles de l’arrivée devrait arriver, si le vent se maintient, aux alentours de 22h00 (heure française).
Morceaux choisis :
Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat): «C’était vraiment très variable. On a certainement dû moins bien négocier les zones de transition. Mais on est plutôt content d’avoir pu régater avec Groupe Bel. Le bateau va bien, mais il est encore très dur. A chaque transition, on perd du temps. Mais une fois que c’est établi, on va carrément pas mal ! Il faut encore qu’on travaille la configuration actuelle du plan de voilure qui n’est pas vraiment typée pour le solitaire. A côté de ça, on craignait que le bateau soit pénalisé dans le petit temps et on a pu constater qu’il allait bien. On n’a pas de souci de vitesse. L’équipage a été sympa, parce que ces dernières vingt-quatre heures ils m’ont laissé dormir. C’était fou de se retrouver ensemble avec Groupe Bel au cap Saint-Vincent alors qu’on avait pris deux options radicalement opposées. »
Kito de Pavant (Groupe Bel) : «Comme d’habitude en Méditerranée, on a eu un peu de tout dans cette étape. On s’est fait décrocher dès la première nuit et c’est dommage, parce que je pense que, paradoxalement, on a très bien navigué. Ça a bien fonctionné à bord, même dans des conditions difficiles. On a quand même établi des records de lenteur entre Gibraltar et Tarifa où on a mis 14 heures pour faire les 14 milles qui séparent les deux points. On s’est bien amusé entre le chat et la vache qui sourit. Mon seul regret, c’est de ne pas avoir pu comparer Groupe Bel avec tous les bateaux de la flotte. Avec l’équipage, on s’est régalé. A partir de demain, il va falloir s’habituer à naviguer avec des manœuvres très longues et pas toujours très jolies à voir, mais vous ne serez pas là pour les voir… »