Gildas Morvan et Charlie Dalin, premiers à Saint Barth
Ce dimanche 13 mai à 21h 55min et 45s, heure française, Cercle Vert a été le premier à franchir la ligne d’arrivée de la 11e Transat AG2R LA MONDIALE à Saint Barth. Le duo Gildas Morvan et Charlie Dalin, deuxième derrière Nacarat au point de passage obligatoire de La Palma, s’est ensuite décalé dans l’ouest par rapport au reste de la flotte. Un pari audacieux mais qui s’est avéré payant au fil des jours. Après 2 jours d’une navigation difficile dans les algues, les deux marins s’imposent à Gustavia. Réactions, à chaud, des deux hommes.
Vos premières impressions ?
Gildas Morvan :
« L’arrivée à Saint Barth est toujours un moment magique pour les marins, surtout de jour et un dimanche. Concrétiser par une victoire, c’est extra. Une traversée de l’Atlantique, c’est parfois dur, parfois agréable. La Transat AG2R LA MONDIALE est une course longue. Un peu plus de 22 jours de mer. L’accueil ici est une belle récompense. La première place une immense satisfaction. Avec Charlie, on est content d’avoir fait du bon boulot et une belle navigation, conforme à ce que nous avons pensé et voulu. On s’est bien régalé du début jusqu’à la fin. Au final, la victoire ne s’est pas jouée à grand chose. Nous avons été un peu plus agressifs que Nacarat en nous décalant de 5-6 heures de plus que lui dans l’ouest après La Palma. Notre écart en latéral s’est accentué au fur et à mesure des jours à cause des différences d’angle de vent et de pression. Lui a fait l’erreur de vouloir contrôler la flotte et pas Cercle Vert. Il aurait dû plus se méfier de nous ! (rires) »
Vous avez fait preuve d’une grande maîtrise tout au long du parcours…
Gildas Morvan :
« Sur la première partie du parcours, entre Concarneau et les Canaries, il y a eu beaucoup de jeu : du près, des passages de fronts, des bascules de vent, beaucoup de manœuvres à enchaîner non-stop… Reste qu’on s’est vraiment éclaté. Nous avons passé la marque de La Palma quatre milles derrière Nacarat, idéalement placés pour la suite. Nous nous sommes décalés dans l’ouest. Parfois, il faut savoir faire sa route à soi, oublier un peu ses adversaires. Au début, Charlie était un peu sceptique car les modèles disaient qu’il y aurait plus de vent dans le sud. J’ai préféré aller raser les hautes pressions. Pour moi, c’était la victoire ou rien. C’est pourquoi je n’ai pas hésité à déborder un peu du cadre. »
A quel moment avez-vous su que la course était gagnée ?
Gildas Morvan :
« Depuis plusieurs jours, nous avions un avantage en terme de milles par rapport à la distance au but sur Nacarat mais tant qu’il n’était pas dans le même axe que nous, nous ne pouvions pas être sereins. Nous n’avions pas le contrôle sur lui. Il nous échappait constamment. Par contre, une fois que nous avions réussi à nous recaler devant lui, nous nous sommes décontractés. De fait, à partir de ce moment-là, nous étions tous les deux dans le même schéma météo et il devenait impossible ou presque, pour lui, de nous doubler. Pendant cette transat, tout s’est bien enchaîné. Le bateau allait bien, Charlie a été très bon. Au final, nous avons décrochons une belle victoire. »
Charlie, un petit mot ?
Charlie Dalin :
« Nous avons plutôt fait les bons choix et c’est pour ça que nous arrivons en tête. Nous avons su nous décaler de la flotte au moment opportun. Nous avons toujours eu confiance dans nos trajectoires et ça a payé. On a utilisé que très peu le pilote. On a barré tout le temps, réglé le bateau en permanence. On avait toujours l’écoute de spi à la main, on a passé du temps à matosser. On a travaillé dur mais ça a payé ! On s’est aperçu que dès qu’on regardait trop les adversaires, dès qu’il y avait un peu trop de tactique dans notre stratégie, ce n’était pas bon. On a pris confiance dans nos choix, on a vu qu’ils étaient bons, qu’ils passaient. A la fin, on a eu les bonnes bascules pour se recaler devant Nacarat. Cette Transat AG2R LA MONDIALE a été une super expérience pour moi, je remercie Gildas de m’avoir embarqué. »