Un plateau très international
La 8e édition de la Transat Québec Saint-Malo, classique parmi les classiques, programmée cette année pour le 22 juillet prochain, réunit une flotte homogène majoritairement composée de voiliers monocoques de 40 pieds, à forte connotation internationale. Longtemps chasse gardée des marins français, depuis sa création en 1984, cette course transatlantique en équipage d’ouest en est, des rivages de la Belle Province aux côtes du Vieux Continent, attire cette année un joli contingent de marins étrangers.
À ce jour, sur les 24 équipages engagés, neuf naviguent en effet qui sous pavillon allemand, qui belge, anglais et naturellement, canadien. Et c’est là peut-être l’agréable surprise de cette édition qui enthousiasme comme à l’accoutumée des milliers de Québécois, la voile locale sera présente en force et en qualité sur les rives du Saint-Laurent et à l’ombre du Château Frontenac pour tenter, et pourquoi pas, de damer le pion à Saint-Malo aux « cousins » français.
Des Québécois dans la course
Parmi la liste des inscrits, quatre navigateurs québécois relèveront ainsi le défi en compagnie de leurs fidèles équipiers. Dans le sillage de l’emblématique Georges Leblanc, Luc Forcier, Robert Patenaude et Éric Tabardel travaillent depuis longtemps et d’arrache-pied à la réalisation d’un objectif aussi sportif qu’humain pour prendre part à la Transat Québec Saint-Malo – événement solidement ancrée désormais dans le patrimoine maritime et fluvial, du Québec. Ces marins inconnus du grand public français s’aguerrissent pourtant depuis un certain nombre d’années au sein de la très éclectique « Class » des monocoques de 40 pieds. Performants et éminemment marins, ces monocoques plus accessib les financièrement que d’autres classes favorisent l’émergence de talents au-delà de l’hexagone. C’est avant même le coup de canon de départ, l’une des belles réussites de cette 8e édition d’une course qui a vu briller les Loïc Caradec, Serge Madec, Loïck Peyron, Laurent Bourgnon ou Franck Cammas, permettre à toute une génération de coureurs internationaux d’accéder par la grande porte à la course au large.
Les spécialistes français du 40 pieds au rendez-vous.
Un peu plus de 50%, seulement ! Serait-on tenté de préciser, de la flotte est donc française. Halvard Mabire revient avec envie, défendre son titre glané en 2008. Il va retrouver sur la ligne de départ les principaux protagonistes de la Classe, Jacques Fournier, Fabrice Amedeo, Christophe Coatnoan, Louis Duc ou Thierry Bouchard, titillés cette année par d’ambitieux et talentueux nouveaux venus comme les anciens « Ministes » Sébastien Rogues et Stéphane Le Diraison. C’est tout le dynamisme de la Class40 qui va ainsi s’exprimer de Québec à Saint-Malo, entre marins chevronnés et jeunes loups de la course au large. Deux Allemands très expérimentés, Jorg Riechers et Mathias Blumencron, et deux équipages belges emmenés par Denis van Weynber gh et Michel Kleinjans postulent eux aussi et de la plus crédible des manières à la victoire finale. La Britannique Hannah Jenner est la seule engagée féminine de la course.
Les Multicoques aussi.
Que serait la Transat Québec Saint-Malo sans la présence, même plus discrète cette année, des véloces multicoques ? Deux multi50, les trimarans d’Erwan Leroux et Erik Nigon sans oublier le multi60 Défi Saint-Malo Agglo de Gilles Lamiré vont de nouveau intriguer les milliers de visiteurs du Vieux-Port de Québec, avant d’affronter les caprices du Saint-Laurent.
L’attraction d’une route aux multiples visages
C’est un itinéraire de 2 897 milles nautiques, soit 5 365 kilomètres, particulièrement contrasté géographiquement et météorologiquement qui attend les concurrents. Au départ de Québec, au pied du cap Diamant, les voiliers s’élancent sur le fleuve Saint-Laurent pour un morceau de bravoure de 376 milles nautiques exigeant techniquement et tactiquement face aux caprices du fleuve géant, étroit en son début, parsemé de quelques îles et de haut-fonds. Les skippers naviguent à vue et les passages aux marques obligées donnent souvent lieu à des affrontements dignes des plus grands engagements de « Match Race ». La portion fluviale présente en effet des bouées de passage qui deviennent en quelque sorte des courses dans la course, car des bourses sont o ffertes aux premiers bateaux qui les franchissent selon des catégories prédéterminées par le comité organisateur. Vient ensuite le large, l’immensité océane. La mer s’étend et le défi sportif et physique commence. La traversée de l’Atlantique Nord en express jusqu’aux remparts de la ville corsaire de Saint-Malo.
Les premiers milles sur les rives du Saint-Laurent
Pour cette 8e édition de la course, les spectateurs peuvent suivre en direct les premiers milles des équipages en s’arrêtant dans six communautés riveraines de l’Est-du-Québec grâce au Circuit 6 villes, 6 bouées. Ainsi, La Malbaie, Rimouski, Matane, Sainte-Anne-des-Monts, Gaspé et Percé organiseront des rassemblements populaires pour souligner en grand le passage des voiliers. La programmation complète de la Transat Québec Saint-Malo, incluant celles des six villes du circuit, sera dévoilée sous peu.