Contraints de rester au port hier à cause du coup de vent, les concurrents du Grand Prix Guyader, toutes séries confondues, ont vu leurs frustrations de la veille balayées par le passage de grains musclés en baie de Douarnenez.

Sportif et musclé

Ciel de traîne, nuages bas, grains… toute la panoplie de la queue de dépression était déployée aujourd’hui au Grand Prix Guyader pour le plus grand bonheur des marins. Ce matin, ils piaffaient d’impatience en attendant de rejoindre la zone de course. «On est là pour ça» lançait sobrement Daniel Souben le skipper du M34 Courrier Dunkerque 3 qui a d’ailleurs remporté deux courses sur trois aujourd’hui, accordant ainsi superbement ses paroles et ses actes.

Plus compliquée fut l’affaire du côté des petits monotypes avec un démâtage à déplorer en Longtze (Team La Rochelle) et un ‘homme à la mer’ en Mach 6.50, tandis qu’en Dragon, pour la Coupe Crédit Mutuel de Bretagne certains (23) ont choisi de regagner les pontons de Tréboul avant même le coup de canon de départ de la course. Parmi ces derniers, quelques ‘cadors’ comme les équipages russes ou ukrainiens. Il ne s’agit bien entendu pas de frilosité de la part de ces talentueux marins, mais plutôt, compte tenu des conditions et de l’état de la mer, de ménager leurs montures en vue du Grand Prix Guyader Dragon qui débute mercredi 2 mai. «Il y a ici les 8 premiers du championnat du monde » confiait le multiple médaillé olympique Vincent Hoesch ce matin. «Celui qui gagnera le Grand Prix Guyader sera le vrai champion du monde. Il n’y a jamais eu une telle flotte, un tel niveau, nulle part ailleurs. C’est incroyable, excellent ! ». Vincent, à bord du Dragon GER 1075 de Thomas Müller, fait partie des équipages qui ont préféré jeter l’éponge sur les 52 inscrits aujourd’hui. Ce qui n’est pas le cas du Douarneniste Tanguy Ravac’h qui a été recruté sur le Dragon Italien de Ezio Murzi (ITA 62) et a choisi « d’y aller quand même. C’est une chance de naviguer avec ce que le monde des Dragon compte de meilleur, je n’allais pas bouder mon plaisir ! ». Pour Tanguy, le challenge était simple : « les 25 meilleurs mondiaux sont ici, j’aimerais bien qu’on entre dans ce premier wagon ». Mission accomplie, ils ont franchi la ligne d’arrivée de la seule course du jour en 25ème position…

Et voilà les Imoca…

S’ils ont débuté le Grand Prix Guyader avec deux jours de retard, toujours la faute à ce fameux coup de vent, ils ont fait une entrée remarquable aujourd’hui. Heureux ceux qui ont pu admirer le départ des cinq 60 pieds monocoques du Vendée Globe à 13 heures. Sur une mer gris anthracite éclaboussée d’argent par un ciel sublime, avec 20 nœuds de sud, les Imoca se sont élancés travers au vent pour un parcours de 50 milles vers le Raz de Sein. PRB a pris un départ magistral, enfumant tous ses concurrents dès les premières minutes. «J’ai hâte d’y aller, j’en trépigne presque» disait Vincent Riou ce matin en larguant les amarres. «On ne navigue pas assez avec nos bateaux et j’adore venir à Douarnenez en plus. Mon objectif ? gagner ». Et c’est chose faite. Safran et Banque Populaire complètent le podium et bienheureux aussi ceux qui ont assisté à leur arrivée sur le fil au port du Rosmeur. C’est sur la tranche que les trois premiers Imoca ont rejoint la ligne. Safran l’a franchie 20 secondes derrière PRB, précédant Banque Populaire d’une petite minute !

A quelques encablures de cette démonstration futuriste, au Port Rhu, la fête des traditions maritimes continue aujourd’hui et demain.

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