La question était posée hier : la flotte de cette 11e Transat AG2R LA MONDIALE va-t-elle se scinder ? Le pointage de 5 heures ce lundi apporte un début de réponse. Bien que tout reste relatif, il apparait en effet deux groupes. Et pour cause, hier en fin de soirée, Banque Populaire, Gedimat et Sepalumic ont choisi d’empanner et de mettre le cap au sud pendant que le reste de la flotte, toujours emmenée par Nacarat, choisissait de rester sur une route médiane. Reste que la stratégie globale se joue bien au sud pour les Figaro Bénéteau et que petit à petit, tous vont empanner pour se retrouver bâbord amure.

« Nous venons de récupérer le premier classement, c’est un peu la surprise. Il est intéressant de voir qui est parti à l’attaque, et quand », lâchait Paul Meilhat, ce matin à la vacation, constatant alors que Banque Populaire (Jeanne Grégoire – Gérald Veniard), Gedimat (Thierry Chabagny – Christopher Pratt) et Sepalumic (Fred Duthil – François Lebourdais) ont mis le cap au sud, dès hier dans la soirée, et se trouvent à présent décalés en latéral d’une trentaine de milles par rapport aux leaders. De son côté, le skipper de Skipper Macif a attendu ce matin, aux alentours de 5 heures, pour empanner, en même temps que le vent prenait un peu de droite, passant du nord nord-est au nord-est. Idem pour Erwan Tabarly et Eric Péron sur Nacarat, toujours leader au classement devant Gildas Morvan et Charlie Dalin sur Cercle Vert qui devraient lui emboiter le pas d’ici peu. Et pour cause, il n’y a pas grand-chose à aller chercher au nord, c’est bien au sud que va se jouer cette Transat AG2R LA MONDIALE 2012. Tous les bateaux vont donc empanner dans la journée et entamer un long bord bâbord amure en direction du sud-ouest. « Depuis le départ, nous étions tribord amure. Cela va faire du bien au cou de tourner la tête de l’autre côté ! », s’amusait Paul Meilhat, tôt ce matin, satisfait para ailleurs des conditions de navigations rencontrées depuis les Canaries. De fait, même si la flotte n’est pas encore dans un régime d’alizé, elle progresse dans un vent d’une quinzaine de nœuds, sous le soleil et sur une mer plate. Manger, dormir, passer du temps à la table à carte, se déplacer dans le bateau : tout est désormais plus facile. Certains, à l’image de Gildas Morvan, ont d’ailleurs profité de ce changement de conditions de vie pour effectuer un lavage du bonhomme en bonne et due forme. Lavage de dent, douche et rasage. Et c’est reparti pour un tour !

Ils ont dit :

Eric Péron (Nacarat) :

« Cette nuit s’est très bien passée même si on n’a pas beaucoup dormi. On est très attentif aux bascules de vent et à la manœuvre. Là, on a entre 17 et 20 nœuds de vent, 1,5 m de houle assez régulière et un ciel dégagé. Des conditions sympas pour naviguer ou tout du moins plus reposantes que les premiers jours de course… On constate ce matin au classement le choix de trajectoire du trio Banque Populaire, Sepalumic et Gedimat d’aller plus au sud. Le reste de la flotte a choisi la même option que la nôtre. D’ici peu, tout le monde devrait empanner, faire du bâbord. A partir de ce moment-là on commencera à avoir une idée du choix de l’option. Quand on regarde la position de Banque Populaire qui est à 35 milles d’écart en latéral plus au sud que nous, on peut se dire que nous avons un petit matelas de marge de manoeuvre et de sécurité mais soyons et restons vigilants… »

Gildas Morvan (Cercle Vert) :

« Ca se passe bien. La vie à bord est quand même plus agréable depuis quelques jours par rapport aux six premiers jours qui ont été particulièrement éprouvants mais intéressants néanmoins. Même si le vent nous fait un peu défaut en ce moment, on est au portant, le bateau est à plat, les conditions sont donc plus agréables. Pour vous dire, je suis propre comme un sous neuf, rasé de près… Pas trop le choix, je reprends le boulot lundi! Là on est en train de se demander avec Charlie à quel moment on va descendre dans le sud. On vient de croiser Nacarat à l’instant, ce qui est plutôt intéressant… On essaye d’aller vite mais on n’en reste pas moins vigilants. On voit les banquiers qui s’investissent dans le sud… On observe la météo et les trajectoires. On cherche un point d’empannage qui devrait être prévu pour 8h40 pour être très précis. Ca risque de faire une grande route bâbord vers le sud. On imagine bien une course de vitesse bâbord amure dans le sud ».

Paul Meilhat (Skipper Macif) :

« Tout va bien. On vient d’empanner. Je viens de récupérer le 1er fichier de classement, je ne vous cache pas que je suis un peu surpris du choix de route sud de Banque Populaire, Sepalumic et Gedimat. Dans les prochaines heures, ce sera du bâbord amure. Le train de houle n’est pas orienté pareil ce qui implique de nouveaux réglages. Là, on est revenu dans le monde du bateau à plat, çà va plus vite mais c’est surtout plus sympa. Etre plus à plat çà change tout, on peut passer du temps à la table à carte, regarder les cartes, envoyer des mails… c’est également beaucoup plus agréable pour dormir même si nous avons des bannettes qui s’inclinent, pour se déplacer dans le bateau… »

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