Le moins que l’on puisse dire, c’est que Thomas Coville est fier de ses Sodeboys et du chantier qu’ils ont réalisé en son absence pour améliorer les performances de son trimaran. Embarqué dans l’aventure de la Volvo Ocean Race par Franck Cammas pour faire le tour du monde avec escales sur le monocoque Groupama 4, le skipper de Sodebo a profité de la trêve brésilienne pour s’échapper et revenir en France jeter un œil sur le chantier. Il a été épaté.

Au-delà de la nouvelle déco de Sodebo à l’effigie de l’albatros, l’oiseau des tourdumondistes, le trimaran dévoile au grand jour sa version 2012 avec un certain nombre d’évolutions, plus ou moins visibles au premier regard mais assurément poussées, qui ont toutes été réalisées par les ingénieurs et techniciens du team voile de Sodebo.

En parallèle des transformations structurelles fondamentales comme la position des flotteurs qui a été modifiée pour avancer les foils, une réflexion passionnante a été également menée sur les pilotes automatiques afin de d’optimiser leur fiabilité et leur précision. « Nous avons imaginé un bras intelligent, déporté et articulé qui, à force égale, offre une meilleure réactivité, » explique le skipper.

Pour aller au bout de la démarche de recherche de performances, l’équipe qui dispose déjà d’une centrale inertielle du type de celles utilisées dans l’aviation, cherche désormais à y associer des outils capables de mesurer précisément la dérive du bateau : « Les plans anti-dérive comme la dérive centrale et les foils sur les flotteurs ne suffisent pas à compenser ce dérapage latéral ‘naturel’ d’un bateau dû à la poussée du vent et du courant par exemple. Nous cherchons donc à chiffrer précisément cette dérive afin d’optimiser la trajectoire et le cap de Sodebo, ce qui peut aider à affiner le réglage de l’incidence des foils et des voiles, » poursuit Thomas dont l ’équipe technique, sous la direction d’Elie Canivenc, a aussi pris le temps de décortiquer le journal de bord du dernier tour du monde, seul moyen de se mettre vraiment à la place du solitaire.

Les Sodeboys voulaient, en effet, comprendre le quotidien de leur skipper avant de décider des solutions pour améliorer sa vie à bord. « Parce qu’il m’arrive de devoir re-hisser tout seul en mer les centaines de mètres carrés de la grand’ voile, les gars sont allés jusqu’à étudier le frottement de la drisse. Ils ont trouvé comment diminuer les efforts qui me permettront d’économiser de l’énergie. Ils ont aussi travaillé sur mon sommeil. Ma bannette est désormais plus ergonomique. Cette bande de petits jeunes s’est pos ée la question des détails importants qui me simplifieront la vie et optimiseront mes capacités. »

S’il est encore un peu tôt pour annoncer le programme 2012 du trimaran, on verra cependant évoluer Sodebo sur le plan d’eau des régates de printemps. Le Maxi était inscrit sur le Tour de Belle-Ile (27-29 avril) mais la mise à l’eau tardive, en raison d’une mauvaise météo ces jours-ci en Bretagne, a contraint l’équipe à renoncer à cette épreuve. En revanche, Sodebo participera à l’Armen Race (17-20 mai) et au Record SNSM (31 mai-5 juin), deux épreuves pendant lesquelles l’équipage est chargé de valider les évolutions techniques du bateau.

En l’absence de Thomas, Thierry Briend skippera le trimaran pour le début de la saison avec pour mission de tester l’hydrogénérateur et l’équilibre général du bateau avec les flotteurs avancés. Il doit mesurer l’incidence de cette transformation sur le travail des foils et le comportement du bateau dans différents types de conditions de mer et de vent.

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