Fortaleza-Belem

Après avoir démonté le bateau avec Thibaut, nous avons pris la route de nuit avec Caroline, sur une piste totalement défoncée qui nous vaudra très vite des ennuis avec la remorque. A 3h du matin le verdict est salé : le support du mât et des coques a lâché sous les secousses, il nous faut improviser un chargement différent afin de reprendre la route 1h plus tard !! Nous sommes seuls au monde et nous pouvons compter que sur nous même !!

Belém :

La dernière grande ville au nord du Brésil nous accueille dans une ambiance amazonienne et des bateaux aussi vieux que nos parents. Il nous faut trouver une embarcation qui ne va pas couler, qui peut supporter tout notre chargement, et qui ne va pas partir avec 2 jours de retard !!

Ana Béatriz retiendra toute notre attention avec un bateau chargé à 200%, chaque cm2 est exploité pour transporter le moindre fruit !! Après avoir changé la batterie et la roue de notre véhicule qui commence à donner de grands signes de faiblesse, nous profitons de notre dimanche à Belém avant le grand départ.

À peine réveillé ce lundi, je m’occupe de changer la roue suite à une nouvelle crevaison !! Le cric usé par ce long voyage rend l’âme, la voiture tombe sur mon pied. Je suis bon pour 2 doigts de pied cassés… On enchaîne malgré tout le chargement improbable de notre convoi sur le rafiot qui semble sortir tout droit des anciens coucous du Mississipi… Le capitaine nous demande de tout démonter, de tout désosser pour que le 4X4 et la remorque chargée à bloc prennent le moins de place possible à bord !!! Nous voilà bercés par un voyage de 36h sur nos nombreux hamacs qui s’entrechoquent. Les rencontres avec ces Brésiliens qui changent de vie pour venir travailler dans le Grand Nord nous touchent. On est un peu comme une grande famille à bord de ce bateau où le temps semble s’arrêter. Nous sommes surpris par le grand nombre d’Indiens qui viennent jouer avec leurs pirogues sur les vagues créées par la proue de notre chère Ana Béatriz !

Macapa-Cayenne

5h du matin, nous arrivons dans une carrière au milieu de nulle part. Après 2h de rechargement, nous voici sur la piste infernale, celle qui va nous prendre 1 journée entière pour réaliser 300kms. Un vrai parcours du combattant avec des pluies diluviennes, des ponts en bois prêt à céder, des mares de boues, des stations-service hors service qui nous obligent à découvrir des villages pour obtenir quelques litres précieux d’or noir servi dans des bouteilles de Guarana (Coca local) pour continuer notre périple.

La frontière avec la Guyane est devant nos roues, son franchissement est simple : un fleuve à traverser. Après quelques difficultés pour réaliser les formalités, une barge réussira à nous prendre au petit matin pour que l’on puisse faire nos derniers adieux au Brésil qui a été notre quotidien depuis 3 semaines. Les routes Françaises sont presque déconcertantes tellement elles sont aseptisées. Notre 4×4 et notre remorque à bout de souffle apprécient la fin de ce long voyage de 18000 kms. Le container nous attendait à Cayenne depuis plusieurs jours. Il est temps de dire au revoir à l’Amérique du Sud qui nous a offert tellement de vibrations et de magie tout au long de cette incroyable épopée.

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