L’espoir du reaching
Ça y est : la bulle sans air est passée. PUMA mène la charge dans des alizés de nord-est encore légers. Le vent va tourner à droite et les cinq concurrents vont disputer une jolie course de vitesse. Avec, pour les Français, des chances de retour au reaching, leur allure favorite.
Ce matin, PUMA Ocean Racing a été le premier à franchir la barrière météo qui coupait la route de la flotte.
Du coup, les Américains ont touché les alizés les premiers et consolident leur position : à 13h UTC, ils 8 milles d’avance sur CAMPER with Emirates Team New Zealand, deuxième, qu’ils contrôlent au vent, 30 milles sur Abu Dhabi Ocean Racing, 31 sur Telefónica et 70 sur Groupama sailing team.
« PUMA a réussi à décrocher deux bateaux la nuit dernière, » confirme Charles Caudrelier, barreur et régleur de Groupama. « Sur le dernier classement, Telefónica est également beaucoup revenu sur Abu Dhabi et CAMPER. »
À l’est de la flotte, l’équipage français n’est pas satisfait de sa cinquième position. Mais maintenant que les concurrents sont entrés dans les alizés, les stratégies convergent et font place à une course de vitesse.
Leur dernière décision tactique sera celle de leur remontée le long de la côte brésilienne, avant d’atteindre Recife.
« En montant au nord, » commente Will Oxley, navigateur de CAMPER, « la brise va prendre de la droite. On va donc tous essayer de gagner à l’est dans les 12 prochaines heures. Ce sera décisif : après, on va tous s’aligner et il faudra avoir fait assez d’est pour pouvoir tourner avec la rotation jusqu’à Recife. »
La pointe est du Brésil passée, les bateaux vont mettre le cap au nord-ouest, vers les iles Windward, aux Caraïbes, et vers Miami. Et le reaching dans des alizés de sud-est va commencer.
Or, c’est au reaching que Groupama 4 s’exprime le mieux. Alors les Français, qui se sont efforcés de limiter les frais dans le vent léger de ces trois premiers jours de course, espèrent se refaire sur les 4000 milles restants.
« On essaye de s’accrocher, » assure Caudrelier, « car on sait qu’à un moment ou un autre, ça va partir par devant. On n’a quasiment rien fait sur cette étape, il reste 4000 milles et il peut encore se passer beaucoup de choses. »
L’arrivée des bateaux à Miami est estimée autour du 7 mai.