Si les regards sont logiquement tournés vers Virbac-Paprec 3 qui est entré dans sa dernière journée de course, à moins de 280 milles de l’arrivée, la lutte est toujours âpre pour la troisième place. L’avantage est toujours pour Banque Populaire qui devance Macif de 8 milles. Le fait de la nu it est très certainement à mettre sur le compte de Groupe Bel qui a dépassé Bureau Vallée. En Multi50, Actual déroule sur la mer des Caraïbes et son avance de 340 milles lui permet d’entrevoir sereinement les prochaines 48 heures de course avant l’arrivée. Aquarelle.com, solide leader depuis le début de la course, commence à entrevoir son entrée dans l’arc antillais. Dans un peu moins de 3 jours, le premier Class40 pourra entrevoir les premières îles et goûter enfin à la dernière partie de la course.

Après un unique bord de près de 530 milles, traversant la mer des Caraïbes, Jean Pierre Dick et Jérémie Beyou sur Virbac-Paprec 3 ont enfin empanné afin de se recaler pour une arrivée par le Nord sur Puerto Lim on au Costa Rica. Ce bord est aussi marqué par l’entrée dans cette zone la plus compliquée de ce parcours caribéen. Les prochaines heures seront cruciales pour ce tandem dont l’avance sur Hugo Boss devrait diminuer largement. Pointés à 136,7 milles derrière, Alex Thomson et Guillermo Altadill seront eux aussi confrontés à ce système mais dans une dizaine d’heures. Sauf fait de course, ces deux concurrents devraient en toute logique occuper la première et la deuxième place du classement général mais la lutte pour la troisième place, engagée entre Banque Populaire et Macif, ne fait que commencer. Les derniers 300 milles de course seront le juge de paix des sister-ships. A l’heure actuelle, Banque Populaire dispose d’une avance de 8,1 milles sur Macif, mais la position légèrement plus nord ouest de ce dernier pourrait bien f aire la différence sur la fin. Avec Sébastien Col à ses côtés, François Gabart peut être certain qu’ils seront idéalement placés pour le sprint final.
Grands animateurs de la course depuis le début de la Transat Jacques Vabre, les frères Burton sur Bureau Vallée viennent de céder leur cinquième place à Groupe Bel. Un peu plus en retrait et malgré de gros problèmes avec leur safran, Marc Guillemot et Yann Eliès (Safran) ont également Bureau Vallée à leur portée. Les conditions plus maniables sur la fin du parcours pourraient permettre aux deux frères de se relancer pour espérer conserver la sixième place. Toujours handicapés par des problèmes sur un de leurs safrans, Dominique Wavre et Michèle Par et (Mirabaud) continuent leur route à 723 milles de l’arrivée, tout comme Gamesa, 67 milles derrière.

Après son passage à Moustique, Actual a décidé de piquer vers le centre de la mer des Caraïbes. Yves Le Blevec et Samuel Manuard sont désormais à 805,9 milles de l’arrivée avec une avance plus que confortable de 340,6 milles sur Maître Jacques. Les deux Loïc ne pourront malheureusement plus refaire leur retard. La victoire se dessine très fortement pour Actual qui devrait arriver à Puerto Limon le 19 novembre en milieu d’après-midi.

En Class40, les positions n’évoluent guères. Aquarelle.com, toujours en tête se prépare à adapter le cho ix stratégique pour une entrée optimale dans l’arc antillais. Derrière le leader, Phoenix Europe Express, cinquième, a bien du mal à s’extirper d’une zone difficile de calme, ce qui permet aux américains d’11th Hour Racing de revenir à 0,2 mille derrière. Si la deuxième place semble actuellement bien ancrée pour ERDF des Pieds et des Mains, 40 Degrees, troisième, demeure toujours sous la menace de Solo, le plus au nord de la flotte.

Ils ont dit :

Jérémie Beyou sur Virbac-Paprec 3 :

[quote]Il y a de gros orages , on a empanné, on est tribord, on essai de rester au-dessus de la zone de perturbation. On va arriver par le nord. La bonne nouvelle c’est qu’il a du vent assez soutenu. On est vraiment bien concentré sur le boulot pour respecter la trajectoire, être certain qu’elle ne va pas dans trop peu de vent. Pour l’instant on essaie de bien finir la course. Il y a deux ans avec Mich (Michel Desjoyeaux ndlr) on avait fait la course avec un cargo, là on ne croise pas grand chose… On a hâte d’arriver pour voir du monde ! On ne s’est pas rasé on n’a pas réfléchi à l’arrivée, on verra à la dernière minute. Pour le moment on se focalise sur les embuches météo.[/quote]

Yann Eliès sur Safran :

[quote]C’est un peu plus calme que ces dernières 24 heures. Le passage de Mona a été très speed, stressant, tonic, physique, le long de Saint Domingue dans 30 nœuds de vent. Maintenant on est dans un système plus stable vers le Costa Rica, on en profite pour récupérer, bien s’alimenter et dormir pour pouvoir grappiller les dernières places jusqu’à l’arrivée. Le pilote arrive plus ou moins bien à gérer la barre mais il décroche de temps en temps donc on fait des départs à l’abattée et au lof. Alors on adapte au mieux les voiles pour que le pilote arrive à barrer parce que nous on ne peut pas, même à deux mains. On a pris la décision de ne pas s’arrêter juste avant Mona Passage parce qu’on a vu qu’on grappillait des place s sur Mirabaud et Gamesa, et qu’on revenait sur Bureau Vallée. C’était impossible de faire une escale technique dans un temps suffisamment court pour pouvoir retourner dans la course, donc on tente le coup plutôt que d’être sur de faire dernier. Les Burton ont bien navigué depuis le début, ils méritent leur place mais quand ca devient un peu musclé c’est plus difficile pour eux parce qu’ils connaissent moins le bateau. Mais les conditions des jours à venir seront à leur porté donc il n’y a rien de fait, rien de gagné ! Et Groupe Bel charge un peu plus, ils avancent plus vite. Donc on va essayer de trouver des opportunités tactiques, ce n’est pas en ligne droite qu’on arrivera à les passer ![/quote]

Jean-Édouard Criquioche sur Phoenix Europe Express :

[quote]C’est très fatiguant depuis hier matin… A chaque fois que vous m’appelez je fais le pleurnicheur, mais ça va bien quand même ! On essaie de passer une zone de molle qui nous empêche de remonter au nord depuis deux jours. Pour les nerfs c’est un peu pénible ! Ça fait 24 heures que je n’ai pas ouvert les classements, je ne veux pas savoir où sont partis les autres devant… On passe de 2 nœuds à 35 nœuds… Dehors tout est bordé pour essayer de faire avancer et tout d’un coup on a 40 nœuds, il faut affaler le spi. Paradoxalement c’est quand il y a le moins de vent qu’on a le plus de boulot, il faut faire attention au matériel, ne pas déchirer les voiles. La GV est complètement tendue – un vra i string ! – pour éviter que la voile ne claque trop. Il y a 10 minutes on avait 26 nœuds de vent, là on a 1,7 nœud … Ça va de la grosse pluie avec des gouttes de la taille d’oranges et 5 minutes après c’est grand soleil ! Maintenant j’ai compris, dès que je fais une manœuvre c’est en caleçon parce que ça monte vite en chaleur. Ça évite de tremper un tee-shirt. J’ai pris 3 caleçons et 3 tee-shirts pour la transat mais je les lave entre deux ! On ne met plus de polaire mais on a du mal à les plier tellement elles sont saturées de sel, on dirait du carton… Sinon la mer est bleue, tout va bien, on a profité du sud pour réparer le bateau. On se repose parce que la fatigue fait ralentir les neurones, mais on a le moral ![/quote]

Les positions des bateaux ce jeudi 17 novembre à 05h00:

IMOCA

1 – Virbac-Paprec 3 (Jean-Pierre Dick – Jérémie Beyou) : 280,2 milles de l’arrivée
2 -Hugo Boss (Alex Thomson – Guillermo Altadill) : 136,7 milles du leader
3 – Banque Populaire (Armel Le Cléac’h – Christopher Pratt) : 256,4 milles du leader

Multi50

1 – Ac tual (Yves Le Blevec – Samuel Manuard) : 805,9 milles de l’arrivée
2 – Maitre Jacques (Loïc Fequet – Loïc Escoffier) : 340,6 milles du leader

Class40

1 – Aquarelle.com (Yannick Bestaven – Eric Drouglazet) : 1776,3 milles de l’arrivée
2 – ERDF Des Pieds et des Mains (Damien Seguin – Yoann Richomme) : 142,2 milles du leader
3 – 40 Degrees (Hannah Jenner – Jesse Naiwark) : 238,4 milles du leader

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