Ils sont groupés, non pour affronter ensemble le « coup de chien » qui devrait les toucher en fin d’après-midi, mais bel et bien car la monotypie offre justement cet aspect de très belles navigations au contact. Après 24 heures de course, rien ne semble figé et les concurrents naviguent à vue en tentant de prendre l’ascendant sur leurs adversaires directs. À ce petit jeu, Nacarat d’Erwan Tabarly et Eric Péron et Gedimat de Thierry Chabagny et Christopher Pratt se relaient pour ouvrir la route. Avec 5,7 milles d’écart entre le premier et le dernier, nombre de marins naviguent à vue, mais l’arrivée de la perturbation devrait redistribuer légèrement les cartes. Les 16 duos engagés dans cette Transat AG2R LA MONDIALE se préparent donc tous à ce front qui devrait passer rapidement mais qui, on l’espère ne fera pas de dégâts dans la flotte.

Lorsque la météo annonce un coup de vent, il est de coutume de rester au port. Cependant, les 16 équipages engagés dans cette 11e édition de la Transat AG2R LA MONDIALE, devront affronter, dans le Golfe de Gascogne, une belle perturbation générant des vents de plus 40 nœuds sur une mer forte. À l’approche du Cap Finisterre, cette situation sera encore plus délicate. Mais à l’heure actuelle, les marins tentent de récupérer d’une nuit chaotique et d’un départ sur les chapeaux de roue. Vent et mer de travers, grains violents, parfois à plus de 40 nœuds, grêle, pluie et froid, les ingrédients de ce début de course ne sont guères attirants. Lors de la vacation radio de ce midi, Eric Péron (Nacarat), Ronan Treussard (La Solidarité Mutualiste) et Jean-Charles Monnet (Cornouaille Port de Pêche) sont tous unanimes sur la soudaineté des grains et leurs violences. « Le vent est très irrégulier, on a essuyé quelques grains à pas loin de 45 nœuds et on s’est laissé parfois un peu surprendre. Lorsque c’est prévisible, on tente de réduire la toile avant que le grain nous touche, mais là c’est difficile d’anticiper. Alors on règle, on adapte la conduite du bateau pour éviter la casse, et 15-20 minutes plus tard, on doit tout re-régler pour retrouver une vitesse optimale. Il y a donc du boulot sans arrêt. » confiait Eric Péron à la vacation ce midi.

Le sommeil, primordial en mer, est également au centre des débats. « On a réussi à bien dormir cette nuit, à faire avancer le bateau et à bien se reposer avant la nuit prochaine qui va sûrement être un peu dure. » Cette déclaration de Guillaume Farcy ( One Network Energies) donne la mesure et il est fort à parier que sur les autres Figaro Bénéteau, la consigne est identique.

Une météo musclée pour la nuit

C’est en début de soirée que les 16 équipages changeront de rythme. Le vent devrait se renforcer en basculant à l’ouest-sud-ouest force 5 à 6, puis 7 à 8 dans la nuit. En fin de nuit, le vent devrait souffler à 45/50 nœuds mais depuis quelques jours la situation n’a que peu évolué et tous sont conscients que ce passage sera « LE » grand temps fort de ce début de course. Demain matin le réveil sera difficile pour la flotte qui évoluera encore dans des conditions très soutenues et surtout sur une mer très forte. Le Golfe de Gascogne reste fidèle à sa réputation.

Au pointage de 15h, Gedimat et Nacarat occupent les deux premières places. Suivent, Cercle vert, Bretagne Crédit Mutuel Performance, Banque Populaire et Macif dans un mouchoir d’un mille. Sepalumic et Artemis sont respectivement 7e et 8e tandis que Cornouaille Port de Pêche, Hotel Emeraude Saint-Barhélemy et les Recycleurs Bretons se tiennent en 0,2 mille. La Solidarité Mutualiste, EDM / Pays Basque Entreprises et Gaes composent un petit groupe de poursuivant qui évolue à un peu plus de 3 milles du leader, One Network Energies et « Armor Lux – Père Loustic – Clown à l’Hôpital » naviguant à respectivement 4,8 et 5,7 milles de la tête.

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