Ça va partir vite !
Avec 20 à 25 nœuds de secteur ouest, la météo s’annonce musclée, mais maniable sur les premières heures de course de la Transat AG2R LA MONDIALE. Les skippers Macif prévoient une traversée du Golfe de Gascogne « rapide et groupée ». Paul Meilhat et Fabien Delahaye se préparent sereinement au coup d’envoi de ce long sprint transatlantique de trois semaines, entre Concarneau et Saint Barthélemy aux Antilles.
Interview
Stratégique ? Tonique ? Technique ? Quel est le schéma météo qui s’annonce pour ces premiers jours de course ?
Paul Meilhat et Fabien Delahaye : « Les prévisions sont assez claires : nous allons partir dans un système dépressionnaire avec du vent fort de secteur ouest. Nous serons au près au départ et nous pourrons ouvrir les voiles progressivement vers le cap Finisterre. Ensuite, l’anticyclone des Açores étant puissant et très étendu, il impose une route sud, le long des côtes du Portugal pour aller chercher les Alizés. La seule inconnue reste le passage d’une dorsale (zone de transition météo, ndlr) au niveau du cap espagnol. Il ne devrait donc pas y avoir d’options stratégiques marquées. Il faudra en revanche bien travailler le positionnement par rapport aux autres concurrents, car nous allons naviguer groupés. Ce début de course va surtout se jouer sur la technique et la vitesse. »
Naviguer à vue de ses concurrents les plus proches, est-ce synonyme de stress supplémentaire ?
Paul Meilhat et Fabien Delahaye : « C’est moins stressant d’avoir des routes proches des concurrents, quasi « obligatoires », car il n’y a pas de doute à avoir sur ses choix stratégiques. Il est en revanche primordial d’adopter son rythme « transat » d’entrée de jeu et de s’y tenir. Nous allons partir pour un sprint de 21 jours : autant dire que le rythme sera intense ! Mais, si nous arrivons à être bien réguliers et très rigoureux sur les temps de repos, cela peut se gérer très bien. Nous serons même certainement moins fatigués à la fin de la transat qu’au début ! Cette course représente un engagement physique de fond bien supérieur à celui d’une Solitaire du Figaro. »
Combien de temps vous faut-il pour adopter votre rythme de course ?
Paul Meilhat et Fabien Delahaye : « Il ne faut pas plus de 24h, le temps de retrouver les premiers gestes : récupérer le premier fichier météo, ouvrir la première caisse de nourriture, commencer à utiliser l’iridium… et nous y sommes ! Nous garderons le même tempo jusqu’à l’arrivée. Si besoin, nous ajusterons les temps de quarts en fonction de la difficulté des conditions, mais l’objectif sera d’être toujours à 100% pendant son quart. Une fois que nous serons bien dans le rythme, nous devrions même avoir le temps de profiter du large. »
Paul Meilhat, souffrant la semaine dernière est à nouveau d’attaque. Le duo est parfaitement serein et attend son heure : 13h00, samedi 21 avril, pour donner le meilleur.
L’avitaillement est prêt, il ne reste plus qu’à l’embarquer : en plus des classiques plats cuisinés sous vide et de quelques lyophilisés, Fabien a prévu son incontournable stock de bonbons et Paul ses tubes de crème de marrons ! Demain, ils prépareront leurs sacs de vêtements et n’auront plus qu’à travailler une dernière fois les fichiers météo avant de s’élancer pour 3 890 milles (7 200 km) de course jusqu’aux Antilles.