Damien Seguin en quête d’une 7e SOF
Champion du monde en titre, vainqueur de la première étape de la Coupe du Monde (à Miami), c’est en grand favori que Damien Seguin s’engage sur la Semaine Olympique Française à partir de dimanche prochain. Sextuple champion à Hyères, le skipper entretient un lien particulier avec cette régate qui a été la première à accueillir, dès 2002, un bateau handi au milieu des séries olympiques. « A ce moment là, il n’y avait que 7 bateaux et aujourd’hui, nous sommes 28 et l’organisateur a même dû refuser du monde » se réjouit-il. A un peu plus de 130 jours des Jeux Paralympiques, Damien voit dans la SOF une occasion unique de tester en situation réelle son nouveau quillard, mis à l’eau il y a seulement un mois à Quiberon. Le précédent, qui a permis à Damien de laminer la concurrence en début de saison, est toujours en service et sert de lièvre au champion paralympique. Calquant les projets America’s Cup, souvent dotés de deux unités pour permettre des comparatifs, Damien s’appuie sur deux sisterships aux caractéristiques très proches et confie l’un deux à la Brestoise Anne-Claire Le Berre, spécialiste du match racing olympique. « Il faut avouer que j’ai plus d’affinités pour barrer avec les mains qu’avec les pieds mais c’est marrant de tout faire » s’amuse la barreuse qui en est encore à la phase de découverte mais progresse à la vitesse Grand V. « C’est important d’avoir quelqu’un qui percute et son expérience du match race est super intéressante » témoigne Damien qui prévoit, d’ici aux Jeux Olympiques de passer une vingtaine de jours sur l’eau avec Anne-Claire. Avant le coup d’envoi de la Semaine Olympique Française, dimanche prochain, Damien va continuer de sillonner le plan d’eau hyérois pour procéder aux derniers réglages. A partir de dimanche, il partira à la conquête d’une septième victoire.
Interview de Damien Seguin :
Pourquoi être arrivé si tôt à Hyères (Damien est à Hyères depuis une dizaine de jours, ndlr) ?
J’ai fait le choix de ne pas aller à Palma et de privilégier la SOF. Ça me laisse le temps de récupérer du voyage et de naviguer avec Anne-Claire. Comme je navigue avec le bateau neuf, j’ai pas mal de choses à bidouiller et ça me permet de le faire sérieusement. Ici, je suis à 100 % alors qu’à la maison, j’ai plein de choses à penser.
Est-il nécessaire d’avoir deux bateaux ?
Pour être tout à fait franc, ces deux bateaux sont mis en concurrence. Le neuf est un peu plus raide, c’est une évolution de l’autre mais si j’ai un doute et que je ne le sens pas, je reprendrais l’autre. Je vais monter aux Jeux avec les deux car on ne sait jamais ce qui peut arriver. Même si mon choix sera fait, c’est une sécurité en plus et je ne veux pas avoir de stress de ce côté-là. Par ailleurs, il est intéressant d’avoir deux bons bateaux accastillés à l’identique.
Tu as maintenant une partenaire d’entraînement avec Anne-Claire Le Berre ?
Oui, elle en est encore dans une phase de découverte du bateau. Ce n’est pas évident de barrer avec les pieds mais après ça va être top ! Ca va le faire rapidement. C’est important d’avoir quelqu’un qui percute et son expérience du match race est super intéressante. Ce sont justement des points que je voulais travailler car les régates peuvent souvent se terminer en match race, lorsqu’on est très proches en points. Si j’ai quelques billes à ce niveau, ce sera du plus et ça élargit ma culture.
Tu connais bien la SOF ?
Oui, c’est la SOF qui, la première, a accueilli les 2.4. C’est à ce moment là que j’ai commencé, vers 2002. Il n’y avait alors que 7 bateaux. Aujourd’hui, nous sommes 28 et l’organisateur a même dû refuser du monde. J’ai dû gagner 6 ou 7 fois là bas. S’ils continuaient d’offrir un palmier au vainqueur, j’aurais pu faire une belle allée dans mon jardin mais c’est fini ! C’est dommage parce qu’il me reste de la place !
Interview d’Anne-Claire Le Berre :
« Le 2.4, ça change ! Il faut avouer que j’ai plus d’affinité pour barrer avec les mains qu’avec les pieds mais c’est marrant de tout faire. Ça ne m’était pas arrivé depuis l’Optimist, il y a 15 ans ! Tout est miniature mais ça reste un bateau. Le but de cette semaine est de le prendre en main. Hier, j’étais derrière mais aujourd’hui (mardi, ndlr), ça va mieux et je suis dans le paquet. Ce qui est bien, c’est que tu vois les effets de tous les bouts directement. Pour l’instant, il faut que j’arrive à m’extérioriser. Je n’ai pas encore acquis toutes les sensations et j’ai du mal à faire autre chose en barrant. Cela dit, ça reste du bateau et la stratégie n’est pas différente même si les angles ne sont pas les même qu’en match race. Je suis à l’aise en gestion de flotte et j’essaierais d’apporter le maximum à Damien sur ce plan là. »