En mer, PUMA et Telefónica se battent pour la victoire d’étape, dont l’arrivée est prévue demain après-midi. À terre, deux bateaux font leur possible pour revenir en course et saisir la troisième place. Groupama est en Uruguay et espère repartir sous gréement de fortune ; CAMPER est au Chili et compte naviguer dès ce week-end.

Non seulement le passage d’un front froid les a agités, mais ils sont terrorisés à l’idée de se faire rattraper par Telefónica. En tête de course depuis le démâtage de Groupama sailing team hier, PUMA Ocean Racing se débat le long de l’Amérique du Sud, à moins de 400 milles de l’arrivée à Itajaí.

« On est terrifiés ! » Le skipper Ken Read avoue. « Telefónica a dévoré les milles depuis qu’ils sont repartis (de leur pit-stop au Cap Horn, NDLR). Ils ont eu une météo favorable, nous ne sommes pas surpris de devoir nous battre toutes griffes dehors jusqu’à la fin.

« Depuis que Groupama a cassé son gréement hier, un talweg est arrivé et la brise a tourné de 360 degrés. On a eu des rafales à 50 nœuds la nuit dernière, on a eu de la pétole et on tout eu entre les deux. »

L’Américain ajoute un commentaire pour ses adversaires français, en escale technique à Punta del Este. « Nous sommes vraiment désolés pour Groupama, nous sommes de tout cœur avec eux. Je leur ai envoyé une note tout de suite après. On sait exactement ce que ça fait (PUMA avait cassé son mât sur la première étape). Ils naviguaient très bien, c’était une belle bataille. La nuit dernière aurait été incroyable s’ils avaient encore été là. Ils seront très vite de retour dans la course, j’en suis sûr. »

Les Français sont donc actuellement à Punta del Este, station balnéaire à l’entrée du Rio de la Plata. Ils ont démâté hier à 650 milles de l’arrivée et ont suspendu leur course à 15h42 UTC.

Ils comptent réparer rapidement – les escales techniques sont autorisées par les règles de course à condition qu’elles durent plus de 12 heures – avant de reprendre l’étape sous gréement de fortune. Leur équipe technique vient de les rejoindre.

« On est encore en réflexion, » ajoutait le skipper Franck Cammas ce midi. « Est-ce qu’on garde le petit morceau du mât pour repartir cet après-midi ; ou est-ce qu’on utilise le gros morceau pour avoir plus de toile – mais il faudrait repartir une vingtaine d’heures plus tard. Visiblement, on va pas pouvoir partir et ce soir, et avec le grand gréement. C’est ce qui m’inquiète car, si on est trop lents, le vent va tourner et la météo va changer. »

Il reste 600 milles environ aux Français pour rejoindre Itajaí et peut-être prendre la troisième place de cette étape. À huit nœuds de moyenne au portant sous gréement de fortune, c’est possible. Au près, c’est plus compliqué.

« Tout le monde essaye d’oublier le reste et se focaliser sur ce point positif : finir troisième. Il faut laisser derrière nous une ambition qui était bien au dessus de l’actuelle, » ajoute Cammas, réaliste, « et surtout finir au plus vite pour remettre de l’ordre sur le bateau et reposer l’équipage. »

Au Chili, les réparations de CAMPER progressent de façon « exceptionnelle » et l’équipage espère reprendre la course pour Itajaí ce week-end.

Le bateau rouge s’était dérouté vers Puerto Montt le 25 mars dernier, après avoir constaté des problèmes structurels sur une cloison avant et plusieurs supports longitudinaux. CAMPER a suspendu sa course à 01h30 UTC mardi, à l’approche du port. Il y est arrivé à 22h40 UTC et est immédiatement entré en chantier.

Depuis l’arrivée du Volvo Open 70, six membres de l’équipe technique, menés par Neil Cox, travaillent nuit et jour afin qu’il reparte en mer dès que possible. Le spécialiste ultrason Stefano Beltrando est également présent.

« En ce moment, les progrès sont exceptionnels, » commente Cox. « On a eu une grosse nuit dans ce qu’on appelle la ‘’cabine du meulage » et on a réduit en poussière une grande partie du bateau. Mais en même temps, ça avance bien. On est de retour à zéro, à notre point de départ, et on commence à rassembler le puzzle.

« Ça fait 30 heures que l’équipe technique travaille, on commence juste à envoyer les mecs prendre une douche pour se débarrasser du carbone. Ils vont rester à la maison pendant une heure et demi maximum et revenir pour une nuit de boulot, à remettre les éléments en place. »

Un porte-parole de l’équipe annonce espérer reprendre la course pendant le week-end. Mais CAMPER est à 3000 milles de l’arrivée, dans un autre océan, et doit encore passer le Horn. Leurs chances de podium sont minces, mais leur espoir de finir l’étape à la voile est grand.

Positions le 05 avril 2012 à 13h UTC :

  1. PUMA Ocean Racing powered by BERG à 397,0 milles d’Itajaí
  2. Team Telefónica à 63,4 milles du leader
    . Abandon dans l’étape 5 : Team Sanya (DNF)
    . Abandon dans l’étape 5 : Abu Dhabi Ocean Racing (DNF)
    . Course suspendue : CAMPER with Emirates Team New Zealand
    . Course suspendue : Groupama sailing team

Classement général provisoire après 9 manches : 4 étapes océaniques et 5 In-Port.

  1. Telefonica (Iker Martinez) : 1+30+6+29+2+27+6+20+1 = 122 points
  2. Groupama 4 (Franck Cammas) : 2+20+2+18+5+24+2+30+4 = 107 points
  3. Camper (Chris Nicholson) : 4+25+5+24+4+18+3+15+6 = 104 points
  4. Puma (Ken Read) : 5+0+4+19+3+17+5+25+5 = 83 points
  5. Abu Dhabi (Ian Walker) : 6+0+3+10+6+14+4+10+2 = 55 points
  6. Sanya (Mike Sanderson) : 3+0+1+5+2+5+1+5+3 = 25 points

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