En cette fin d’après-midi en France, les concurrents de la Transat Jacques Vabre profitent de longues glissades dans les Alizés, que ce soit dans ou en dehors de la mer des Caraïbes. Le classement général provisoire ne montre pas de grands changements si ce n’est la nouvelle accélération de Virbac-Paprec 3. Actual et Aquarelle.com contrôlent toujours parfaitement leurs adversaires.

Virbac-Paprec 3, leader en IMOCA dispose au pointage de 17h00 de 99,9 milles d’avance sur Hugo Boss et 239,5 milles sur Macif, troisième.
Ce dernier évolue actuellement à moins de 4 milles devant l’étrave de Banque Populaire. Les deux tandems doivent naviguer à vue et les prochaines heures de course promettent une belle empoignade au passage de Mona Island. De son côté, Bureau Vallée est pointé plus à l’est et devrait passer entre Mona Island et Porto Rico. Derrière ce trio, les trois IMOCA, Safran, Groupe Bel et Mirabaud se croisent et se recroisent avec un léger avantage pour Groupe Bel qui navigue désormais sur la route directe. De son côté, Gamesa fait cap à l’ouest afin de se recaler sur la bonne voie.

En Multi50, Actual fait face à l’île de Saint Vincent et à l’heure actuelle, il nous est impossible de savoir de quel côté passera le leader. De son c&ocirc ;té, Maître Jacques longe toujours l’arc antillais. Les deux Loïc devraient passer à la latitude de l’île de la Dominique dans peu de temps. Son retard sur Actual se porte désormais à 256,9 milles.

Les Class40 qui sont à mi-course tentent de trouver des solutions à la complexité de la situation météorologique. Aquarelle.com semble désormais sorti de la bulle et fait route à bonne allure vers l’ouest. Toujours pourchassé par ERDF des Pieds et des Mains, Aquarelle.com dispose désormais de 119,6 milles d’avance. Derrière ce duo l’écart se creuse entre Solo, quatrième, et Phoenix Europe Express. Les deux concurrents sont désormais à plus de 100 milles de distance.

Extrait des vacations du mardi 15 novembre 2011.

Jérémie Beyou (Virbac-Paprec 3)

« Ça se passe pas mal, le vent se renforce un peu avec le frottement sur la République Dominicaine, ça tourne un peu à gauche, on fait une bonne moyenne, tribord amures sous spi. Il va y avoir un empannage d’ici 100 milles puis un grand bord bâbord amures vers le Costa Rica.
Dis aux autres qu’on fait 1 empannage et direct vers la ligne d’arrivée !
Ce qu’il se passe après l’empannage, je le garde pour moi ! Je crois que tout le monde a vu la petite dépression sur Panama, il va falloir bien la gérer pour passer cette petite « merdasse », on est focalisé là-dessus forcément !
C’est toujours sympa de voir les premières terres depuis quelques jours, mais j’étais un peu surpris parce que l’île de Monna n’est pas du tout habitée. On n’a pas vu de lumières, juste l’île dans les nuages. On a fait quelques empannages pour sortir du passage, c’était sympa d’enchaîner les manœuvres. »

Samuel Manuard (Actual)

« On va bientôt enrouler la Barbade, tout le gennaker est dehors, on file vers l’arrivée. On discute de ce qu’on va faire. La Barbade, ça a été assez vite avalé, on est allé très vite dans la deuxième partie de la nuit, on est arrivé avec quelques grains et des rafales. Les petits grains matinaux pour se réveiller, c’est très chouette et vu de l’extérieur ça à l’air d’aller. Cette nuit, on s’est fait un bon dessalage, lorsqu’on va vite, ça génère beaucoup de d’embruns sur le bateau, mais également sur nous. On fait bien gaffe à se dessaler le visage.
On a une idée de ce qu’on va faire pour la suite, ma is ça reste à affiner. On va faire au mieux en tout cas. »

Eric Drouglazet (Aquarelle.com)

« Yannick est à la barre, je ne veux pas le déranger. On a pu récupérer du vent frais et reprendre la cadence. C’est un typique temps d’alizés, il y a une quinzaine de nœuds au portant, une mer plate… On fait cap à l’ouest, c’est bien mieux car ça fait deux jours qu’on faisait du sud donc on ne se rapprochait pas de la route.
ERDF Des pieds et des mains nous a un peu inquiétés cette nuit car on n’avait pas le même vent, mais on les a vus ralentir sur le fi chier. À notre surprise, ce sont les anglais qui ont fait une bonne journée, finalement ils ont bien passé l’anticyclone, on était un peu surpris. Mais au final, on a perdu qu’une quinzaine de milles : il n’y a pas mort d’homme ! On essaye toujours de contrôler à droite et à gauche. Depuis trois jours on voulait empanner pour aller vers l’ouest, en montrant à ERDF que nous n’allions pas le lâcher… on l’a fait un peu craquer. On n’espère que l’anglais du nord gybe dans le sud pour contrôler la flotte derrière.
On ne se sent pas comme les patrons de la course, les jeux sont ouverts !
À bord, on a la satisfaction d’un boulot bien fait, bon départ, bonne traversé de Manche, bonne « nav’ » et bonne gestion du temps sur zone. C’est plutôt sympa car je ressors d’un traumatisme au mois de juin quand j’étais dans les mêmes parages en Figaro. Au moment où j’ai pris la tête de la flotte mon bateau a démâté j’ai passé six jours à la dérive dans ce coin là. C’est bien de se retrouver ici et que ça marche. »

Loïc Escoffier (Maître Jacques)

« On a passé Saint Barthélemy hier soir sous la pluie, des grains, c’était un passage assez compliqué, puis le vent s’est installé et on a passé une nuit ma gnifique, la meilleure depuis le début de la transat.
On passe au raz de la Guadeloupe, on a 15-20 nœuds sous le soleil, c’est juste magnifique, c’est dans ces moments-là qu’on sait pourquoi on fait ce sport. Le vent adonne donc on lâche un peu les chevaux, c’est super ! Ça change de voir toutes ces îles, ce n’est pas plus mal que l’organisation ait rallongé le parcours. Traverser les Antilles dans les conditions dans lesquelles ont le fait ce n’est pas donné à tout le monde !
Nous allons passer entre La Désirade et la Guadeloupe dans 1h45 et puis plein pot toute la journée en bâbord. Il n’y a pas 36 solutions pour rattraper Actual, il faudrait que ça&nb sp; tamponne devant et qu’on revienne avec du vent. Actual va vite en plus, donc on va voir ce que ça donne à la Barbade. Apparemment ça sera assez mou avec du vent dans l’axe, vent arrière, et des bords à tirer…On s’appliquera à ce que le bateau glisse le plus possible ! »

Andrea Fantini – (Hip Eco Blue)

« Tout se passe bien sauf que nous sommes encore dans l’anticyclone. On espère vite en sortir et reprendre de la vitesse. Ces derniers jours ont été très longs, on en a profité pour réparer les voiles, faire quelques bricoles sur le bateau.
Ça resse mble à la Méditerranée, c’est pas mal mais c’est un peu dommage parce qu’on était seulement 200 milles derrière Groupe Picoty et les américains. Maintenant ils ont déjà touché le vent et marchent bien alors que nous sommes encore un peu à l’arrière… Mais la course va encore être très longue alors on verra ! Nous avons 10 nœuds de vent dans le 124°. On est en train de sortir de la bulle, on a toute la GV et le code 0, mer plate, ça marche bien. Mais on aimerait qu’il y ait un peu plus de vent ! Normalement dans la soirée…
On a suivi l’actualité en Italie Berlusconi tout ça c’est la politique, je ne suis pas très fan pour être honnête !
Merci bcp ciao ciao… »

Jean-Edouard Criquioche (Phoenix Europe Express)

« C’était bien joué de plonger au sud cette nuit, mais depuis trois heures je pleure, on est dans une zone orageuse, pas de vent et une vitesse ridicule… Comme Groupe Picoty et 11th Hour ont tardé à plonger ils se sont « empétolés » et on a réussi à faire la cuillère. On avait pas mal de casse donc on a profité du calme pour réparer. Ça ne fait pas longtemps qu’on prend nos « aises ». Jusque-là ça a été compliqué physiquement et matériellement. On a mis deux jours à re mettre le bateau en état. On en a profité pour bien le rincer à l’intérieur pour pouvoir vivre dans un environnement moins humide, et on a pris notre première douche hier ! A terre, on n’apprécie peut-être pas de prendre une douche avec une bouteille d’eau réchauffée au soleil, mais au milieu de l’Atlantique c’est le bonheur !
Il ne faut pas non plus débrancher parce que Groupe Picoty et 11th Hour ne sont pas loin derrière !
C’est la course, on a encore un peu de route avant les Caraïbes avec des zones de dévent difficilement décelables sur les fichiers météo donc ça nécessite une réactivité constante. »

Nelson Burton (Bureau Vallée)

« Tout va bien, on voit tranquillement les Antilles s’approcher, ça fait du bien d’avoir quasi traversé on fait ce qu’on peut pour rattraper Macif et Banque Populaire. On est au taquet pour aller vite. On a eu des petits soucis la nuit dernière avec la girouette et on a perdu un spi. Là on est sous spi, on déroule cap sur la République Dominicaine qu’on devrait passer en fin de journée avec les derniers rayons de soleil, ça serait top !
Ça fait du bien au moral de pouvoir naviguer au sol eil tranquille et plus dans le froid, en short et plus en ciré.
On pensait qu’on irait le plus vite possible, on va s’accrocher pour que ça tienne ou que ça devienne encore mieux : on en a deux à portée de fusil !
On regarde complètement dans le rétroviseur, l’objectif est d’aller vite pour rattraper et ne pas se faire rattraper.
Tout est en train de se regrouper, tout est plus clair en termes de concurrents à rattraper et à distancer.
On est en forme tout va bien. »

Les positions des bateaux ce mardi 15 novembre à 17h00:

IMOCA

1 – Virbac Paprec 3 (Jean-Pierre Dick – Jérémie Beyou) : 830,9 milles de l’arrivée
2 – Hugo Boss (Alex Thomson – Guillermo Altadill) : 99,9 milles du leader
3 – Macif (François Gabart – Sébastien Col) : 239,5 milles du leader

Multi50

1 – Actual (Yves Le Blevec – Samuel Manuard) : 1326,3 milles de l’arrivée
2 – Maitre Jacques (Loïc Fequet – Loïc Escoffier) : 256,9 milles du leader

Class40

1 – Aquarelle.com (Yannick Bestaven – Eric Drouglazet) : 2156,9 milles de l’arrivée
2 – ERDF Des Pieds et des Mains (Damien Seguin – Yoann Richomme) : 119,6 milles du leader
3 – 40 degrees (Hannah Jenner – Jesse Naiwark) : 230,9 milles du leader

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