C’est Marc Lepesqueux (Mare) qui le dit. A 48 heures du finish sur Progreso, si Mare (Riechers/Lepsesqueux) semble parfaitement contrôler la flotte, quatre Class’40 peuvent encore prétendre l’emporter. Aquarelle.com, Geodis et Agir Recouvrement Bureau Veritas ne se battent pas seulement pour la seconde et la troisième place. Une météo incertaine les accompagnera jusqu’à l’entrée du Golfe du Mexique et aucun de ces quatre-là n’a le droit à l’erreur sur un plan d’eau où il conviendra de savoir se placer. Mare est attendu à Progreso dans la nuit de mercredi à jeudi.

4500 milles parcourus, quatre bateaux et trois marches à prendre. Les jeux ne sont pas faits. Geodis (Amedeo/Tripon), Aquarelle.com (Bestaven/Drouglazet) et Agir Recouvrement Bureau Veritas (Le Diraison/Hardy) naviguent à vue dans un rayon de 8 milles. Quand la fatigue pèse, c’est pourtant dans les prochaines 48 heures qu’il faudra être lucide. Pas une erreur n’est permise. Elle se paiera cash et ne laissera pas de seconde chance. Pas le droit de s’endormir à la barre. Un mauvais réglage serait inscrit en rouge sur le classement suivant. Le pilote automatique sera rangé, si ce n’est déjà fait. Quand les grains, les orages et un régime instable s’installent à 48 heures de l’arrivée, avec un podium en jeu, deux hommes, même fatigués, valent mieux qu’un pilote.

Si aucun des trois chasseurs ne parvient à faire descendre Mare de son piédestal, alors il restera deux marches… pour trois. Et dans le trio, aucun ne mérite de rester au pied du podium. La négociation du plan d’eau, dès ce soir et jusqu’à l’entrée dans le Golfe du Mexique sera un exercice difficile nerveusement. L’ordre de passage à l’issue de la Mer des Caraïbes pourrait bien être le même que sur la ligne à Progreso.

Pépites du large

Marc Lepesqueux, Mare :

« Nous sommes confiants pour gagner. Nous attendons l’arrivée avec impatience. Les dernières 48 heures vont être très serrées. Il faut rester concentré pour ne pas perdre l’avance que nous avons. Il reste encore de quoi jouer des coups. On se place pour contrôler et ne pas se mettre dans des zones sans vent. Il faut contenir la furie des trois autres derrière. On a subi des conditions un peu dantesques au niveau de la Colombie avec 30/35 nœuds de vent, le bateau tapait beaucoup dans les vagues, on a fait 23 nœuds de nuit. C’était assez dur et physique avec beaucoup d’humidité. Le bateau rentrait dans les vagues jusqu’au mât. »

Jacques Fournier, Groupe Picoty :

« Nous avons eu une aventure avec le bateau de croisière dans les Caraïbes. Il s’est mis en travers de notre route et étant prioritaire, nous lui avons demandé de changer de position. Mais ce fût compliqué. Nous avons connu une forte fatigue la nuit du passage de Saint Barth car il y avait beaucoup de variations de vent ce qui nous a posé des problèmes. Actuellement on a une bonne glisse avec un vent constant 17 / 18 nœuds. Nous avançons à 10 / 12 nœuds et profitons du soleil. Tout va bien, les nuits sont calmes, pas de risque de grain, pas d’orage. »

Benoit Jouandet, Transport Cohérence :

« On avance doucement. Ce n’est pas simple sans pilote automatique avec des conditions météo pas évidentes, dans le petit temps à tirer des bords au portant. Vivement Saint Barth pour avoir un pilote. On y sera ce soir dans la nuit ou demain matin.»

Pascal Scaviner, Meteo Consult :

« Une instabilité météo va se renforcer pour la tête de la flotte. Ils quittent les hautes pressions pour rentrer dans un système différent avec plusieurs petites dépressions en montant vers le Yucatan, avec un temps orageux et instable. Dans les prochaines 18h, ils vont rencontrer les mêmes conditions qui seront un peu plus favorable pour les poursuivants. A partir de demain, le caractère orageux sera pour la totalité de la flotte jusqu’à l’arrivée ».

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