Au large de l’Argentine, la régate gagne en intensité. PUMA et Groupama naviguent à vue depuis hier après-midi. Telefónica, 250 milles plus loin, revient à la charge. Rien n’est joué et l’ulcère imaginaire de Ken Read, l’adversaire direct de Franck Cammas, ne cesse de s’aggraver.

« Si vous m’aviez dit en quittant Auckland qu’on traverserait le Grand Sud tempête après tempête, qu’on enroulerait le Cap Horn et qu’on remonterait la moitié de la côte sud-américaine pour se retrouver à 200 mètres d’un autre bateau, à se battre pour la première place, je vous aurais traité de fou. »

Le skipper de PUMA Ocean Racing a l’art de la formule. Ken Read décrit bien une situation aussi captivante qu’hallucinante : son Mar Mostro et le Groupama 4 de Franck Cammas, qui ne cessent d’échanger leur place à la tête de cette cinquième étape.

À 13h UTC, les Américains mènent de 6,5 milles. Sous le vent des Français, dans 18 à 23 nœuds de vent de sud, les deux Volvo Open 70 filent au portant à 20 nœuds de vitesse.

Un duel qui se joue à des détails : vitesse pure, changements de voile, espionnage aux jumelles, matossage.

« On a bien géré la transition entre le vent léger et la brise, » se félicite Read, en tête depuis 01h UTC ce matin. « On était très organisés, la majeure partie de l’équipage était sur le pont, le matossage était efficace et on avait les bonnes voiles au bon moment.

« Je crois qu’on a un peu dépassé Groupama 4 sur ce point-là. Mais ils seront de retour – ces gars sont de vrais casse-pieds. »

Les deux leaders profitent actuellement d’une dépression au sud de la latitude de Buenos Aires. Devant eux, un millier de milles avant l’arrivée à Itajaí, un anticyclone à contourner dès demain et une zone de convergence de l’Atlantique sud qui complique l’approche du Brésil.

Demain donc, ils vont sans doute devoir éviter une cellule sans vent. Deux options : la contourner par l’est au risque de ne plus pouvoir la traverser, ou accepter d’arrêter de glisser au portant plus tôt pour, ensuite, passer moins de temps dans les petits airs.

Derrière eux, Telefónica revient très vite et ne devrait pas être touché par cet anticyclone. Les Espagnols, retardés par leur pit-stop au Cap Horn, seront trop au sud pour être affectés. Résultat : dès demain, quand PUMA et Groupama auront ralentis, les hommes d’Iker Martínez vont profiter d’angles rapides au reaching serré.

« C’est formidable pour le sport, pour la course et pour les fans, » conclut Read, « mais c’est mauvais pour mon ulcère ! »

Positions le 02 avril 2012 à 13h UTC :

  1. PUMA Ocean Racing powered by BERG à 1033,3 milles d’Itajaí
  2. Groupama sailing team à 6,5 milles du leader
  3. Team Telefónica à 250,7 milles du leader
  4. CAMPER with Emirates Team New Zealand à 1701,8 milles du leader – se déroute vers Puerto Montt (Chili)
  5. Abu Dhabi Ocean Racing à 1828,0 milles du leader
    Abandon dans l’étape 5 : Team Sanya

CLASSEMENT GENERAL PROVISOIRE APRES 9 MANCHES

4 étapes océaniques et 5 In-Port.

  1. Telefonica (Iker Martinez) : 1+30+6+29+2+27+6+20+1 = 122 points
  2. Groupama 4 (Franck Cammas) : 2+20+2+18+5+24+2+30+4 = 107 points
  3. Camper (Chris Nicholson) : 4+25+5+24+4+18+3+15+6 = 104 points
  4. Puma (Ken Read) : 5+0+4+19+3+17+5+25+5 = 83 points
  5. Abu Dhabi (Ian Walker) : 6+0+3+10+6+14+4+10+2 = 55 points
  6. Sanya (Mike Sanderson) : 3+0+1+5+2+5+1+5+3 = 25 points

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