La Transat Classique, seule course transatlantique française en équipage, compte déjà 33 pré-inscrits. Sa version, millésime 2012, va attirer de splendides unités venues de l’Atlantique et autant de Méditerranée. Le coup d’envoi de cette compétition, en deux étapes débutera au coeur des fêtes maritimes de Douarnenez en juillet, pour se clôturer, fin décembre, à l’île de la Barbade.

Cap sur Cascais

Les organisateurs de l’Atlantic Yacht Club, porteurs de ce projet, ont bien fait les choses en regardant au sud et au nord en même temps. Objectif: organiser une étape de ralliement vers Cascais au Portugal. Pour les nordistes, le départ sera donné de Douarnenez durant les grandes fêtes maritimes qui serviront d’écrin à l’événement, le 22 juillet. Pour les sudistes le coup de canon sera donné le 25 octobre à Saint-Tropez. Tous ces yachts appartenant au monde de la belle plaisance resteront ensuite en standby, à l’entrée de la baie de Lisbonne, jusqu’au 2 décembre, date à laquelle tous les bateaux pointeront leurs étraves vers les Caraïbes.

Les nordistes seront de la fête

Quoi de mieux que les fêtes maritimes de Douarnenez, prolongement de celles de Brest, pour donner à ce premier départ l’épaisseur qu’il mérite. La Transat Classique 2012 sera un événement dans l’événement. L’ensemble de la flotte va s’offrir un bain de foule et sera sous le feu des projecteurs à quai, dès le 19 juillet. Le dimanche 22 juillet, top départ, et la grande armada des voiliers traditionnels hissera, pour l’occasion la toile en baie. Du grand spectacle.

Les sudistes après les fêtes

Les sudistes, il faudra s’en méfier comme du lait sur le feu. Ils quitteront la baie de Saint-Tropez le 25 octobre. Mais avant de rejoindre Cascais et l’Atlantique, les équipages auront trouvé leur tempo aux Voiles de Saint-Trop ou encore aux Régates royales de Cannes. Autant dire qu’ils ne vont pas se déplacer pour l’exercice.

Du beau monde à Cascais

La première édition de la Transat Classique avait, en 2008, réuni 24 équipages. « Nous comptons déjà 33 pré-inscriptions pour 2012 », expliquent Loïc Blanken et François Séruzier, co-organisateurs de l’épreuve. Des inscriptions et non des moindres. Moonbeam IV, entré dans la légende des régates les plus prestigieuses, propriété du prince Rainier en 1950, sera de la fête. Ce plan Fife, 35 m de long, hors-tout, vainqueur de la King’s cup en 1920, supporte 600 m2 de toile au près, 1 000 au portant. Plus qu’un bateau, un morceau de l’histoire de la belle plaisance. Laissera t-il dans son sillage le Germania Nova, savant mélange de modernité et d’authenticité, réplique de 54 mètres hors-tout, dessinée par Max Oerst en 1908. Ou White Dolphin, ce plan Beltrami d’un peu plus de 20 mètres et coursier de 40 ans qui se porte comme un charme. Encore une unité, finie au design à l’italienne. Celle-là et beaucoup d’autres, « sans compter que la liste des pré-inscriptions n’en finit pas de se rallonger », rajoutent les organisateurs, toujours ouverts à quelques autres bonnes surprises.

Pas question de perdre le nord pour autant !

Bien sûr, ce plateau royal du sud est bien garni mais les nordistes s’invitent aussi au banquet. Quittes à jeter un froid, ils ne s’inscrivent pas à ce concours d’élégance sans prétentions de victoire. A commencer par Stiren, plan Stephens de 14,80 mètres, construit chez Pichavant et vainqueur de l’édition 2008. Son équipage espère bien sûr que l’histoire lui renverra deux fois les plats. Autre monture qui pourrait mettre tout le monde d’accord, c’est Amazon, dessiné par Sparkman et Stephens, 22,25 mètres, et vainqueur en 2011 de l’Atlantic Trophée. Ceux-là et bien d’autres comme Persephone, roof court, plan Dick Carter de 37 pieds conservant toutes ses chances dans une course en temps compensé. Sur ce bateau d’Yves Lambert, amarré au port de la Trinité sur mer, on trouvera un marin de luxe, Pierre Follenfant qui a participé au premier Vendée Globe. L’aventure aura toujours la gueule d’un bateau et la Transat Classique 2012 en est réellement une. Course moins rude que certaines peut-être, mais combien plus belle que beaucoup d’autres.

Une belle histoire dans la course

Chez les gentlemen de la mer, encore une histoire qui ne manque pas de sel. Sea Lion, superbe yawl de 21 mètres, sur plan Abeking Rasmussen 1953, mouchera aussi son étrave en Atlantique. Son propriétaire cherchait un bateau de famille sur internet mais le destin a ses raisons. Il tombe par hasard sur l’ancien bateau de sa mère qu’il avait perdu de vue depuis belle lurette. Il rachète le navire se trouvant en Grèce dans un piteux état. Qu’importe, la famille a alors décidé de le confier aux chantier Southampton Yachts Services pour lui redonner tout son lustre. Une restauration intégrale et le voilà au départ de la Transat Classique 2012 sous pavillon portugais. Son équipage réside à Cascais et est gonflé à bloc. Il y aura des locaux dans la course.

La météo aura son mot à dire

Entre ceux qui feront route directe au risque de traverser quelques dépressions hivernales, d’autres qui pointeront au sud en espérant que les alizés ne seront pas aux abonnés absents, et quelques uns qui choisiront une route médiane, la course est ouverte. Un impératif tout de même, ramener son bateau de l’autre côté pour être classé.

Inscriptions

Les propriétaires et armateurs peuvent s’inscrire à cette transat océanique en équipage, rassemblant aventuriers et gentlemen de la belle plaisance. Le charme de Cascais est à portée d’étrave… la Barbade à un océan devant. Premières arrivées prévues aux Caraïbes, aux alentours du 18 décembre.

Jean Jacques Ollu, Président de l’Atlantic Yacht Club
[quote]Une course qui ne ressemble à aucune autre. La plus belle et la plus élégante manière de traverser un océan[/quote]

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