A l’ouest, it’s the best !
Le premier concurrent de la Solidaire du Chocolat est attendu demain en début de matinée aux abords de Saint-Barth où il devra laisser l’îlot du Pain de Sucre à tribord, devant l’entrée du port de Gustavia avant de mettre le cap sur le Mexique. C’est très logiquement Mare (Riechers/Lepesqueux) qui devrait être le premier à pointer son étrave, avec une huitaine d’heures d’avance sur les trois chasseurs.
Ils sont à moins de 300 milles de l’île de Saint-Barth, sont toujours au près et trépignent en attendant l’alizé. Le changement de décor est attendu dans la journée pour les leaders qui devraient voir le vent s’orienter au nord et pouvoir ainsi descendre aux allures débridées à belle vitesse. L’alizé semble être bien établi sur Saint-Barth, et pourtant, selon qu’ils passeront le matin ou le soir, les concurrents ne bénéficieront pas tous de la même brise. Effets de côte obligent : ils vont devoir composer avec des phénomènes de micro météo.
Ce ne sera sans doute pas suffisant pour inquiéter Mare, solidement campé en tête depuis le passage du Cap Finisterre. Il n’avait dû céder son leadership que très rarement, et chaque fois lors de petits recalages par rapport à la flotte.
Pourtant, Agir Recouvrement-Bureau Veritas, Aquarelle.com, Geodis et Eole Generation GDF SUEZ ne jouent pas encore pour la seconde place même si tous conviennent que les cartes sont déjà bien distribuées. Ils affirment que les jeux ne sont pas faits et la météo en mer des Caraïbes est annoncée instable.
L’île de la Tentation ne sera qu’un mirage pour les équipages déjà en mer depuis plus de deux semaines. Ils auront le droit d’y faire escale mais pour un minimum de trois heures. Autant dire que dans le peloton, qui navigue au contact, les minutes valent de l’or et qu’il est peu probable de croiser sur les quais de Gustavia des équipages en mal de langouste grillée. Seul Transport Cohérence a annoncé une escale pour récupérer un nouveau pilote. Les équipages ont réclamé une boisson fraiche et quelques fruits au passage de la porte, pour tout le monde. La direction de course a cruellement refusé, n’étant pas certaine de pouvoir servir chaque bateau équitablement.
Pépites du large
Marc Lepesqueux (MARE) :
« On a derrière nous trois chasseurs bien énervés, c’est le yoyo, ils nous ont remis 25 milles cette nuit. Demain, c’est le passage de Saint-Barth, mais on se méfie car on est au près et le vent n’est pas du tout installé.
Je ne sais pas si il faut parler de différentiel de vitesse des bateaux parce qu’on n’est pas au même endroit, on n’est pas au contact. Ce qui a fait la différence, c’est notre décalage au Cap Finisterre qui nous a permis d’avoir des fronts plus marqués. En fait, à l’ouest, it’s the best ! Il y aura certainement des coups à jouer dans les caraïbes même si on souhaiterait pour nous que ce soit tout droit ».
Jorg Riechers (MARE) :
« On continue à prendre des milles sur les autres… je pense que la mer des Caraïbes va être plus facile que l’Atlantique, avec les alizés bien installés, on espère que maintenant ça va être une course de vitesse ».
Bertrand Delesne (Eole Generation GDF SUEZ) :
« On est des bizuts en Class40 et on prend beaucoup de plaisir à naviguer sur ces bateaux. La course n’est pas finie même si je trouve que les cartes sont assez bien distribuées ».
Armel Tripon (Geodis) :
« On est en embuscade et ça nous plait bien. Le moral est super bon. On fait une transat extraordinaire, on espère remonter sur le premier même si il garde une bonne avance. On a une carte à jouer donc on verra, on a changé un peu d’atmosphère. On ne va pas s’arrêter à St-Barth cette année ! Là, c’est intense sportivement. Juste devant, il y a les fleuristes et un peu au vent, il y a « Agir », hier on discutait ensemble à la VHF. On s’est mis un peu dans le rouge il y a quelques jours, mais on a réussi à se reposer pour attaquer cette dernière phase qui peut être compliquée avec des vents plus faibles et des grosses chaleurs ».
Jean-Edouard Criquioche (Looking for a sponsor) :
« Avec Anna, on ne se connaissait pas. C’est toujours un peu risqué de partir en transat avec quelqu’un que l’on ne connait pas. C’est un très bon marin, le seul hic c’est qu’elle parle espagnol et anglais en étant allemande et moi, avec les mains ! C’est plus compliqué quand on passe sous un grain et qu’il faut faire une manœuvre improvisée mais ça va.
Le mât ? Il y a 2 jours, on naviguait sous code 0… juste à la sortie du virement de bord, la bastaque a explosé, ça a fait comme un coup de fusil, il faut alors être très vif à la manœuvre. Il a fallu virer de bord immédiatement pour pouvoir transférer la charge du mât sur l’autre bastaque. Ce n’était peut-être pas très joli à voir mais la priorité était de sauver le mât ! »