Après 6 jours de course, quatre des cinq bateaux en course dans l’étape 5 de la Volvo Ocean Race, entre la Nouvelle-Zélande et le Brésil, sont presque à mi-parcours de la route qui sépare Auckland de la mythique pointe sud du Chili et du cap Horn.

Alors que le baromètre continue de baisser, les conditions se détériorent et la flotte fait actuellement route, poussée par des vents de 35 à 45 nœuds accompagnés de vagues déferlantes de près de 10 mètres.

Pendant la nuit, Groupama 4, mené par Franck Cammas, a dépasser CAMPER with Emirates Team New Zealand alors que Chris Nicholson et ses hommes avaient fortement ralenti pour effectuer des réparations sur leur cloison avant et sur leur étrave.

CAMPER a indiqué à 23h (HF) que leur étrave était endommagée suite à une lourde chute sur une vague et que le bateau amorçait un début de délaminage à l’avant.

Le navigateur de CAMPER, Will Oxley, expliquait dans un ITV ce matin que l’équipe avait dû effectuer des réparations importantes sur la cloison avant qui avait craqué un peu plus tôt dans l’étape.

« Nous avons découpé une moitié de la cloison et procédé à une stratification. Il y a eu toutes sortes de bruits de meuleuse, de scie sauteuse à l’avant du bateau… des bruits qu’on ne s’attend pas vraiment à entendre au beau milieu des mers du Sud….  »

Il a fallu toute la dextérité des barreurs de Camper pour contrôler les embardées du Volvo Open 70 pendant ces réparations afin d’éviter que Rob Salthouse et Mike Pammenter ne se blessent les mains en manipulant leurs outils…

« Quand le bateau retombre sur la mer à pleine vitesse dans ces conditions, on a l’impression qu’on dégringoler d’un immeuble de deux étages. C’est cette violence qui a largement contribué à notre avarie», a déclaré Oxley.

Pendant ce temps, à bord de Groupama 4, le barreur-régleur Laurent Pages raconte qu’il y a une telle quantité d’eau qui balaye le pont qu’il est presque impossible de voir les écrans d’aide à la navigation situés sur le mât.

« A cause de l’eau et des casques – obligatoires dans ces conditions – on ne voit pas grand chose, raconte le Rochelais qui s’apprête à doubler le Horn pour la première fois de sa vie. « À certains moments, c’est comme si on fermait les yeux … On fait alors avancer le bateau au feeling -, d’après l’angle d’inclinaison, les accélérations, ou l’assiette longitudinale  »

Et Laurent poursuit : « Il est difficile de barrer plus d’une heure. Le barreur est accroché solidement à la roue pour éviter d’être emporté par une vague déferlante, les épaules et les muscles sont douloureux et une petite erreur de concentration peut conduire à un problème beaucoup plus grave. »

Loin de ce véritable champ de bataille, Ian Walker et son équipe d’Abu Dhabi Ocean Racing naviguent depuis plusieurs jours 3° plus au nord de la route de leurs adversaires. Ils sont actuellement pris au piège dans un système de hautes pressions, synonyme de vents legers qui devraient les pénaliser au moins encore deux jours. « C’est pas exactement le meilleur des mers du Sud, mais vous devez faire attention à ce que vous souhaitez quand on navigue dans cette zone. J’imagine que les Sudistes aimeraient avoir un peu de répit en ce moment, » a déclaré Walker qui poursuit : « Nous ne pouvons plus faire grand chose, mais il est de plus en plus évident que nous aurons 2 jours de retard au Horn. »

A 11h (HF), Groupama mêne la flotte qui flirte avec le 47° Sud, le long d’une ligne de glaces imposée par la direction de course, à ne franchir sous aucun prétexte. Les Espagnols de Telefonica sont 2èmes à 14,3 milles, suivis par Puma, 3ème, avec 41,4 milles de retard sur les Français. On retrouve CAMPER en 5ème position à 50,4 milles.

Abu Dhabi ferme la marche avec 617,7 milles de retard sur le leader.

Team Sanya, qui a suspendu sa course après son avarie de safran avant-hier et qui a rebroussé chemin fait route vers la Nouvelle-Zélande.

POSITIONS – Etape 5 – Le 24/03/2012 à 11:02:44 (HF)
1 GPMA à 4 523.5 milles de Itajai
2 TELE à 14,30 milles
3 PUMA à 41,40 milles
4 CMPR à 50,40 milles
5 ADOR à 617,70 milles
6 SNYA à 1 377,40 milles – fait route vers la Nouvelle-Zélande

Classement général provisoire après 9 manches : 4 étapes océaniques et 5 In-Port.
1-Telefonica (Iker Martinez) : 1+30+6+29+2+27+6+20+1 = 122 points
2-Groupama 4 (Franck Cammas) : 2+20+2+18+5+24+2+30+4 = 107 points
3-Camper (Chris Nicholson) : 4+25+5+24+4+18+3+15+6 = 104 points
4-Puma (Ken Read) : 5+0+4+19+3+17+5+25+5 = 83 points
5-Abu Dhabi (Ian Walker) : 6+0+3+10+6+14+4+10+2 = 55 points
6-Sanya (Mike Sanderson) : 3+0+1+5+2+5+1+5+3 = 25 points

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