Les alizés au rendez-vous !
Les 39 concurrents de la Transquadra Madère Martinique s’élanceront demain à 16h, heure française au large de Madère. S’élanceront est peut-être un bien grand mot : 1 à 2 nœuds de vents, seulement, sont annoncés au large de Funchal ce week-end… En revanche, ensuite, c’est l’autoroute jusqu’en Martinique : les alizés sont au rendez-vous ! Les routages tablent sur 12 à 13 jours de transat !
Grand soleil, douceur et petite brise : les concurrents de la Transquadra Madère Martinique ont pleinement profité de cette météo estivale pour préparer leurs bateaux… et se préparer à leur grand plongeon dans l’Atlantique.
Il y a beaucoup d’échanges et d’entraide entre les coureurs
Avant d’être concurrents en mer, ils sont – ou deviennent vite – des copains à terre.
« Il y a beaucoup d’échanges et d’entraide entre les coureurs. Au sein des groupes d’entrainement, comme celui de La Rochelle par exemple, mais aussi entre Bretons, Méditerranéens… Et puis, surtout, ici, cette semaine à Madère permet de créer des liens entre tous.
Certains sont très concentrés, et c’est bien compréhensible : deux tiers d’entre eux n’ont jamais traversé l’Atlantique, ils vont s’attaquer à un beau défi ! Et tous se sont longuement préparés pour tenter un résultat et/ou prendre un maximum de plaisir ! », détaille Jean-Noël Tourin, président de la Transquadra et ancien coureur…
Les concurrents vont devoir être ingénieux
Le revers de la médaille de cette météo estivale, ce sont les calmes annoncés à l’heure du coup d’envoi de cette 2e étape entre Funchal et Le Marin.
« La météo est presqu’estivale, avec des vents faibles, du grand soleil », confirme Mico Bolo, directeur de course. « C’est très agréable, mais ça va poser un problème dans la mesure où demain ils annoncent 1 à 2 nœuds de vent sur la ligne de départ. La flotte part dans le dévent de Madère, qui s’étend jusqu’à 60 milles au large. Les concurrents vont devoir être ingénieux pour se sortir de là ! Certains pourront tenter de partir vers la pointe Est ? »
Une transat tactique, technique et fatigante
« Ensuite, les alizés sont bien établis, ça va aller vite, on a des routages à 12 – 13 jours », annoncent le président comme le directeur de course. Ces prévisions font consensus depuis plusieurs jours pour le plus grand bonheur des coureurs. A eux les grands surfs sur l’eau turquoise !
2 semaines de glisse : le rêve ? Oui bien sûr ! Mais le portant requiert toute la vigilance des marins : « Ils vont tirer des bords de largue, il va y avoir de la stratégie fine à ce niveau-là. Cette 2e étape sera tactique, technique mais fatigante », prévient Mico Bolo.
Coup d’envoi de la 2e étape de la Transat Madère Martinique, demain samedi 1er février à 16h (heure française) au large de Funchal, cap sur Le Marin en Martinique.
Paroles de coureurs : à chacun sa pression
La Transquadra Madère Martinique est réservée aux marins non-professionnels. Mais « non-professionnel » ne veut pas dire « non-compétiteurs ». Loin de là. Les concurrents de la Transquadra sont bel et bien là pour en découdre sur l’Atlantique, mais chacun aborde ce volet compétition à sa façon.
Je suis un compétiteur
« Je suis un compétiteur. Je prépare cette course depuis 3 ans. Mon objectif est d’être concurrentiel… Mais la première chose, c’est d’arriver », explique Philippe Benaben (Platypus), vainqueur de la 1ere étape en solo performance.
« Ma première place sur l’étape 1 donne envie de confirmer, mais ça ne va pas être facile.
Surtout que cette 2e étape devrait se jouer essentiellement au portant, allure où Alex (Alex Ozon, 2e de la 1ère étape) est très rapide. J’avais l’avantage sur la 1ere étape, là ce sera lui qui aura l’avantage, mais rien n’est fait ! »L’objectif est avant tout de m’éclater sur mon bateau !
« Le plaisir d’être sur l’eau prime sur la compétition. C’est clair et net ! », ça bien sûr, c’est du Alex Ozon (Team 2 Choc) pur sel de mer !
Il n’est cependant pas là pour compter les moutons sur les vagues pendant sa transat : « Bien sûr, je vais essayer d’aller le plus vite possible, mais l’objectif est avant tout de m’éclater sur mon bateau et s’il y a meilleur que moi, c’est comme ça !
On est déjà tellement privilégiés d’être ici, sous le soleil, à préparer nos bateaux et à partir en transat que l’on ne va pas gâcher ce plaisir. J’y vais pour la compétition, mais avant tout pour me marrer sur mon bateau ! »La compétition occulte un peu l’aventure de la transat, mais c’est parce que ça me plait !
Autre façon encore d’appréhender la compétition avec Éric Guigné et Tangi Caron sur OSE, vainqueurs de la première étape en double performance.
Éric Guigné : « J’essaie de rester zen, mais je me mets la pression parce que je veux bien faire. La compétition occulte un peu l’aventure de la transat. Je ne suis pas détendu. Je suis assez concentré et de nature ultra prévoyant. Je vais profiter du paysage, mais ça va durer 2 minutes et je vais revenir à la course… Parce que ça me plait ! »Pas de course sans piment !
Et il y a encore mille et une façon de se mettre la pression (ou pas) pour performer. Chacun des concurrents de la Transquadra Madère Martinique est là pour relever le ou les défis qu’il s’est fixé. Et chacun met dans sa course la dose de piment qui lui convient !