Quatre semaines après le baptême de son bateau à Lorient, Justine Mettraux fait le point sur sa préparation et sur ses prochaines échéances

À quel rythme as-tu navigué depuis le début du mois de février ?

Je dirais qu’à ce jour, j’ai passé une bonne moitié de mon temps sur l’eau, soit près de vingt jours de navigations. J’ai par ailleurs fait quatre jours d’entraînement collectif, et deux jours individuels avec mon coach Tanguy Leglatin. J’ai également fait des sorties de longues durées. Une fois vingt heures avec un autre bateau, et j’étais parti pour un tour de Belle-île cette semaine, tour que j’ai dû abandonner suite à une avarie de safran (ndlr: pièce immergée du gouvernail).

Quelles sont tes sensations à ce stade ?

Elles sont plutôt bonnes. Le bateau fonctionne bien, et je m’habitue à gérer le pilote automatique. Lors de ma tentative de tour de Belle-île, je suis parti le soir, pour apprendre à naviguer de nuit. Il y avait entre 20 et 27 nœuds de vent. J’ai fait des pointes à 15 nœuds sous pilote, sans aucun problème. Je me suis mis en configuration large, et me suis fait à manger à l’intérieur. J’ai également mieux appris à utiliser l’AIS (ndlr: système radio de détection des autres bateaux pour prévenir les collisions) ce qui était très important car il y avait pas mal de pêcheurs. J’ai encore passé plusieurs empannages sans soucis.

Comment se déroule une journée type d’entraînement ?

Pour les entraînements collectifs, nous nous retrouvons généralement vers 9h du matin, bateau prêt à naviguer. Tanguy fait ensuite un rapide briefing pour que tout le monde soit au clair sur le déroulement de la journée, et nous partons sur l’eau. Ensuite, il y a normalement un warm-up entre deux bouées, puis des navigations plus longues sur un parcours côtier. Nous procédons également à des speed-tests. Le retour au port se fait vers 15h30-16h, nous rangeons les bateaux et nous nous retrouvons pour le débriefing qui dure une bonne heure. Ces journées sont très bien structurées, qui permette de vraiment progresser.

Connais-tu mieux tes points forts et faibles après ces premières semaines ?

Oui, je pense que je suis plutôt performante en vitesse. Je gère bien mes réglages. J’ai une bonne vision de mes voiles. Cette capacité vient probablement de mes précédentes expériences, je pense que je règle plus et mieux que les autres. Je dois par contre encore progresser du côté des choix de voiles en fonction des angles et des conditions. Il y a pas mal de combinaisons possibles, et ce n’est pas facile de toujours être optimal.

Quelles sont tes prochaines échéances ?

J’ai une session de cinq jours d’entraînement avec Tanguy qui débute ce week-end jusqu’à mercredi prochain. Ensuite, je vais rentrer en Suisse pour une semaine. Je reviens à Lorient le 21 mars, et espère partir faire mon parcours de qualification dès que possible (ndlr: 1000 milles en solitaire, soit une dizaine de jours). Mon bateau sera complètement prêt. Je pourrais donc y aller dès qu’une bonne fenêtre météo se présentera. La première course aura lieu 14 avril, l’Open Demi-Clé. C’est une régate de 150 milles en double. Ensuite, il y a la Pornichet Select, ma première confrontation en solitaire, sur 300 milles.

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