Les spis de sortie au départ d’une transat surprise !
Du chocolat, de la solidarité… et un sacré parfum d’iode ! Après une veillée d’armes marquée par la présence massive du monde associatif sur les quais de Saint-Nazaire, les vingt-deux skippers engagés dans la Solidaire du Chocolat 2012 se sont élancés ce dimanche à 17h38 dans des conditions idéales. Dans un bon flux d’une dizaine de nœuds de vent portant, les spis ont fleuri sur la ligne et offert un joli spectacle à la foule massée sur les jetées et la plage. C’est parti pour une transat XXLarge de 5000 milles (9260 km) à destination du Yucatan, terre originelle du cacao qui, au regard des prévisions météo, s’annonce propice aux grandes options stratégiques… et pleine de surprises !
De mémoire de vieux loup de mer, voilà bien longtemps qu’une transat s’est élancée dans des conditions si favorables qui permettent à tous de laisser le stress et la pression à terre. Du soleil et un gentil flux de vent portant, difficile en effet d’imaginer un meilleur scénario pour le lever de rideau sur la grande traversée entre la France et le Mexique. Détendus, disponibles, les skippers n’ont pas fait mystère de leur satisfaction de commencer dans ces conditions agréables et propices à la glisse. Pour autant, l’impatience d’en découdre en mode compétition l’a emporté sur la courte ligne de départ prise d’assaut par les équipages survoltés. Place au sport !
Aquarelle.com et bouquet de spis
Il est 17h38 tapantes au large de Saint-Nazaire : les honneurs de la ligne reviennent de droit aux deux Benoît (Parnaudeau et Jouandet) de Transport Cohérence, qui ont néanmoins vu débouler Stéphane Le Diraison et Adrien Hardy (Agir Recouvrement-Bureau Veritas) pleine balle sous spi dans un flux de nord-est d’une dizaine de noeuds. Mais c’est alors sans compter avec les deux terribles d’Aquarelle.com (Yannick Bestaven-Eric Drouglazet) qui n’ont surtout pas fait mentir leur statut de grands favoris pour passer en mode attaque au coup de canon. Le match en tête est déjà engagé entre ces deux équipages de sérieux clients, suivis de très près par Groupe Picoty (Fournier-Caso), Mare (Riechers-Lepesqueux), Geodis (Amedeo-Tripon), Poèmes Bleus (Prochasson-Galland) et Initiatives – Alex Olivier (De Lamotte-Galfione). Une telle bagarre au tempo d’empannages rythmés dès les premières longueurs, voilà qui promet ! Du très haut niveau d’après les observateurs sur l’eau impressionnés par l’intensité de ce début de course sur les chapeaux de roue.
5000 milles et tout le champ des possibles
Le ton est donné et la suite s’annonce tout aussi épicée. Devant les étraves : 5000 milles à avaler d’une traite via une porte de passage à Saint-Barthélemy, à l’entrée de la mer des Caraïbes. Si les 22 marins de cette édition n’en sont pas encore là, une certitude l’emporte déjà : celle des incertitudes générées par les conditions météo annoncées pour ce début de grande traversée qui ouvrent en grand le champ des possibles sur les espaces liquides. Le jeu des options et le choix entre une route sud et une trajectoire à l’ouest seront très vite d’actualité sur fond de farouche compétition. De quoi favoriser le suspense. Des surprises sur la route de chocolat : on en salive déjà !
Ils ont dit, morceaux choisis
Yannick Bestaven (Aquarelle.com) :
« Heureusement que j’ai mis le réveil ce matin et j’ai particulièrement bien dormi. Il n’y a vraiment pas de stress… Les conditions de départ s’annoncent vraiment agréables avec un ciel dégagé, ça va glisser, avec un bateau bien à plat… C’est ensuite que ça se complique: il n’y a plus de vent. Il risque d’y avoir des options assez radicales au Sud. Il faudra lancer les dés ou être très inspirés ! »
Adrien Hardy (Agir Recouvrement-Bureau Veritas) :
« La course est très ouverte avec plein de variantes. Il faudra se laisser des opportunités pour trouver la route idéale. Le fait d’avoir déjà gagné, ça ne rajoute pas de la pression, mais de la motivation. Je me sens bien en confiance et je n’ai surtout pas envie de faire une grosse boulette ou une erreur de jeunesse dans le choix de route, il faudra donc être patient pour ne pas s’embarquer dans un choix radical dès le début. »
Jean-Christophe Caso (Groupe Picoty) :
« C’est beau, mais compliqué ! La bonne nouvelle c’est que nous allons partir sous un grand soleil, au portant, sous spi… La moins bonne c’est qu’il y a peu de vent globalement sur ce début de parcours et qu’il va falloir jongler avec des transitions météo pas très franches… »