Rendez-vous samedi au camp de base de Kernével
Les violents coups de vent et copieuses giboulées qui se succèdent en cette fin mars sur la pointe bretonne n’altèrent pas l’impatience de siffler le « signal préparatoire » de la Niji40. Rendez-vous est donné à partir de samedi au port de Kernével en rade de Lorient. Son accès facile, ses équipements et les installations prévues par l’organisation en font le camp de base idéal pour rassembler les troupes. « C’est l’écrin tout trouvé qui nous offre une vraie unité de lieu pour réunir la flotte et permettre aux concurrents d’aboutir leur préparation dans les meilleures conditions possibles », confirment Emmanuel Bachellerie et Mathieu Sarrot d’Ultim Sailing, les organisateurs de cette transat de printemps entre la Bretagne Sud et l’archipel de la Guadeloupe.
La bonne formule sur un parcours qui plaît
Comme pour toutes les parties prenantes de la course, ce premier rendez-vous sur les pontons de Larmor-Plage marque l’aboutissement d’un long travail collégial. « Ce n’est pas un effet de style que de dire que cette nouvelle transat entre Belle-Île-en-Mer et Marie-Galante est le fruit d’une collaboration étroite et constante avec la Class40, la Fédération Française de Voile, les collectivité territoriales et le partenaire titre Niji pour définir son tracé et son format original en équipage de trois », complète le duo d’organisateur, qui n’aurait pas osé imaginer un plateau d’une telle qualité sportive pour cette grande première.
13 bateaux récents, 39 marins où se bousculent skippers de choc et très chics équipiers : preuve est faite que la formule proposée ne manque pas d’arguments pour attirer les meilleurs. « Le parcours entre Belle-Île-en Mer devant chez moi, et Marie-Galante, une destination mythique, et le fait qu’on n’a pas si souvent l’occasion de disputer des transats à trois, cela m’a donné de bonnes raisons de venir découvrir le Class40 », confirme Corentin Horeau, vainqueur en titre de la Solitaire du Figaro Paprec.
Coéquipier d’Erwan le Draoulec à bord d’Everial, ce spécialiste de la monotypie est bien placé pour mesurer le niveau de compétition attendu sur la course, où tout l’enjeu consistera à tirer le meilleur profit des avantages de son bateau face à une impitoyable concurrence. « Les Class40 sont des bateaux hyper rapides et puissants, dont les performances se rapprochent pas mal des anciens IMOCA de 60 pieds. On part sur un bateau plutôt typé portant, ce qui est plutôt génial sur ce parcours, même si, dans certaines conditions, il est un peu moins rapide. Il s’agira de jouer avec ses forces, de ne pas trop perdre là où il est moins véloce pour lâcher les chevaux à son allure favorite », ajoute celui qui se félicite du plateau réuni, « international avec des équipiers de haut vol ». Une qualité qu’illustre la présence de Figaristes chevronnés comme celle de jeunes étrangers révélés lors de la dernière Mini Transat : l’Italien Luca Rosetti (Tyrolit), vainqueur en série, et l’Espagnol Carlos Manera Pascual, 2è dans la catégorie proto, embarqué avec Xavier Macaire et Pierre Le Boucher sur Groupe SNEF.
Derniers milles et derniers préparatifs
Le temps est désormais compté pour tous ces solides protagonistes qui doivent s’acquitter des dernières formalités, à commencer par la validation de leur qualification. « On regarde les traces des bateaux sur leurs dernières navigations en convoyage ou en stage d’entraînement pour s’assurer que tous les équipages ont navigué au complet l’équivalent d’au moins 3/4 jours de mer dans des conditions de vent soutenu », précise le directeur de course, Gildas Morvan.
L’ensemble des 13 bateaux, y compris le petit dernier, Dekuple, mis à l’eau il y a quelques jours, est en passe de gagner son ticket d’entrée pour cette transat des alizés. « D’ici les deux prochains jours, on aura montré la fiabilité de ce nouveau bateau et prouvé qu’il est apte à courir », indique William Mathelin Moreau, le skipper de ce Class40 flambant neuf. « On a vraiment profité de ces derniers jours pour naviguer dans du vent fort, en essayant de tirer dessus pour casser ce qui devait casser. Ce n’est jamais anodin de mettre en route un bateau comme ça, avec une liste de petits détails sans fin. On aura du boulot jusqu’à la veille du départ, mais on est rassurés, cela se passe bien. Ce point de ralliement à Kernével, c’est pratique pour l’équipe et nos fournisseurs lorientais. Cela facilite grandement l’exercice de finir cette préparation à la maison », poursuit celui qui ne cache pas que le temps presse et s’accélère pour rejoindre le camp de base. C’est là que seront effectués par le comité technique de la FFVoile les contrôles de jauge et de sécurité avant la grande parade du 4 avril pour rallier, la flotte de la Niji40 au grand complet, Belle-Île-en-Mer…