La Classe Mini fête ses 30 ans !
Véritable institution dans le monde de la course au large, la Classe Mini soufflera ses 30 bougies, le 6 avril prochain. Dynamique, novatrice, avant-gardiste, parfois militante, révélatrice de talents tant marins qu’architecturaux, la Classe Mini, sans jamais s’essouffler, a su perpétuer, au fil des années, cet esprit si particulier qui la caractérise. Fait d’engagement, de débrouillardise, de solidarité, d’aventure, de convivialité et d’un brin de folie, l’Esprit Mini n’a pas pris une ride ! 30 ans d’histoire et de belles pages à ouvrir avec la définition d’une nouvelle jauge…
Créée en 1994, la Classe Mini a vocation à gérer le circuit, le règlement et la jauge de ces petits bateaux de 6,50 mètres. Elle propose un mode de gouvernance particulier puisque, depuis sa création, elle est administrée par les skippers eux-mêmes qui assurent la pérennité de cette œuvre collective et perpétuent cet état d’esprit si singulier.
Pourvoyeuse de talents
Des histoires, la Classe Mini en a à raconter ! Au moins autant que de marins qu’elle a accueilli et vu grandir ; en 30 années, pas moins de 4562* marins ont essuyé leur fond de cirés sur ses bancs ! Tous ont en commun ce fameux “Esprit Mini” autonomie, pugnacité, aventure, adaptabilité et ce petit supplément d’âme qui permet d’accéder à un autre monde : celui de ceux et celles “qui l’ont fait”, comme un adoubement sacré.
La Classe Mini est sans conteste la plus grosse pourvoyeuse de talents nautiques. La liste (non exhaustive) des marins qu’elle a révélée est édifiante : Yannick Bestaven, Charlie Dalin, Thomas Ruyant, Justine Mettraux, Ian Lipinski, Thomas Coville, Sam Davies… A titre d’exemple, cette année, sur 44 prétendants au Vendée Globe, 22 sont issus de la Classe Mini. Les ministes ont investi le monde de la course au large et pas seulement sur l’eau. A terre, on trouve des ministes dans toutes les strates de la course au large : architectes, direction et équipes techniques, chantiers nautiques, matelotage, électronique… La Classe Mini fait naître bien des vocations…
Innovations majeures
Le Mini, ce petit bateau de 6,50m, moins cher à la construction, avec une jauge prototype ouverte, permet presque toutes les excentricités architecturales. Depuis 1994, 953 bateaux (dont 294 prototypes) ont été enregistrés par la classe. En 30 ans, pas moins de 140 architectes se sont essayés à l’exercice, donnant naissance à 19 plans originaux en bateau de série. Mais c’est surtout grâce aux prototypes que la classe s’est illustrée. La jauge très ouverte a permis de grandes innovations technologiques : quilles pendulaires et foils sont testés et approuvés sur le support avant d’être repris sur les unités de course plus grandes. L’innovation probablement la plus marquante de ces 15 dernières années, revient sans nul doute à David Raison qui, en 2010 signe un 6.50 très original à étrave ronde inspirée des scows. Depuis, ce concept de “bout rond” a conquis le monde de la course au large. Imoca, Class40, et monocoques de plaisance, tous, ont arrondi leur étrave…
Une nouvelle jauge à l’étude…
Depuis 30 ans, la Classe Mini veille à respecter ses valeurs fondatrices : naviguer sur des bateaux abordables, simples, résistants. Marquée par son temps, la Classe Mini vient définitivement de s’engager dans la voie de la sobriété en ouvrant, cette année, une course dédiée aux bateaux construits avant 2009 pour les prototypes et avant 2012 pour les bateaux de série, et en limitant le nombre de bateaux de série à 25 nouvelles unités pour les deux prochaines années.
Cette même sobriété écologique et économique sera au cœur des préoccupations de la commission technique qui s’apprête à redéfinir une toute nouvelle jauge à l’horizon 2027.
“La réflexion autour cette nouvelle jauge se veut ouverte et collaborative, détaille Romain Bigot, Président de la Classe Mini. Nous souhaitons mettre l’accent sur la durabilité et l’accessibilité de la Classe, grâce à des règles qui rendront les bateaux non seulement moins chers à la construction, mais aussi moins impactant écologiquement tant dans les process de construction que pour les matériaux utilisés.”
Gageons que la célébration des 30 ans de la Classe Mini qui aura lieu dans le courant de l’année, permettra l’émergence de belles propositions.
*4562 marins dont 456 femmes soit 10%, 1754 non français soit 38% d’étrangers.