Les premières options se dessinent
Partis hier en début d’après-midi de Santa Cruz de La Palma pour rejoindre Saint-François, les concurrents de la 24e édition de La Boulangère Mini Transat ont connu des premiers milles délicats. Les uns et les autres ont, en effet, dû composer au mieux avec les dévents des îles Canariennes, en particulier ceux de El Hierro qu’ils avaient pour obligation de laisser à tribord et au sud de laquelle deux choix de route distincts ont été opérés par les solitaires. En effet, si une large majorité d’entre eux a choisi de filer dans l’ouest pour ensuite aller chercher un petit front plus au nord, certains préfèrent, eux, continuer de descendre vers le sud. D’ores et déjà, le jeu s’ouvre sur le plan stratégique, ce qui n’est évidemment pas pour déplaire aux observateurs !
Comme on s’y attendait, l’entrée en matière de l’étape 2 Air-Caraïbes de La Boulangère Mini Transat a été délicate pour les 87 concurrents toujours en lice. Entre les dévents des îles (notamment ceux de La Palma puis de El Hierro dont les sommets respectifs, le Roque de los Muchachos puis le pic de Malpaso, culminent à 2 428 et 1 502 mètres) mais aussi les petits airs erratiques, les solitaires ont dû faire preuve de concentration et d’opportunisme tout en restant focalisés sur les réglages de leurs montures pour se faufiler au mieux dans le canal entre la Gomera et El Hierro, et ainsi gagner vers le sud le plus rapidement possible. Si tous ont finalement réussi à s’extraire sans jamais vraiment s’arrêter, certains s’en sont cependant mieux sortis que d’autres même si, il faut bien l’avouer, le gros des troupes est resté bien groupé jusqu’en milieu de matinée, ce dimanche. Au sud de la latitude de l’île la plus occidentale et la plus méridionale de l’archipel Espagnol, le peloton s’est toutefois éclaté, avec deux stratégies divergentes. « La majorité des Ministes sont partis chercher un petit front ondulant qui va les obliger à remonter jusqu’à 120 voire 150 milles plus au nord que la latitude de La Palma. Ils vont donc, dans un premier temps, évoluer au près puis traverser ce petit système à l’arrière duquel ils vont récupérer un flux de nord-est. Quelques concurrents ont, eux, fait le choix de continuer de descendre vers le sud dans l’espoir de conserver un brin d’alizés. Ils devraient composer avec beaucoup de molle lors des prochaines 48 heures avant de retrouver des alizés bien établis ensuite », détaille Christian Dumard, le consultant météo de l’épreuve dont les fichiers laissent à penser que d’ici une soixantaine d’heures, l’ensemble des solitaires profiteront de ces fameux vents de nord-est réguliers des régions intertropicales.
Deux salles, deux ambiances ?
Dans ce contexte, il va sans dire que ces écarts significatifs vont se créer lors des prochains pointages. Des pointages qu’il conviendra alors évidemment de prendre avec des pincettes puisqu’ils vont logiquement donner l’avantage aux marins situés les plus proches de la route directe. Dans l’immédiat, il convient toutefois de saluer le début de course de l’Italien Francesco Farci (520 – Gintonic). Ce dernier s’est en effet démarqué de ses concurrents ces dernières heures en choisissant de rester plus à l’ouest. Il compte ainsi plus de cinq milles d’avance sur son plus proche poursuivant cet après-midi chez les bateaux de Série, et devance même l’ensemble des Proto. Reste que s’il a réalisé un joli coup, il risque de subir davantage que ses rivaux les dévents au sud de El Hierro… ou pas. Pour l’heure, en tous les cas, pas de raison pour lui de regretter d’avoir coupé le virage au plus court. Il affiche en effet les mêmes vitesses que ces concurrents ayant, pour leur part, pris davantage de marge pour contourner l’île. Pour résumer, le match est véritablement lancé et il promet d’être passionnant, avec, on l’a dit, déjà deux grandes options mais également la promesse d’une multitude de trajectoires possibles pour rallier Saint-François, en Guadeloupe, malgré, rappelons-le, un way-point obligatoire au niveau du premier tiers du parcours, situé par 25° nord et 27° Ouest.
A retenir par ailleurs : l’escale marquée par Caroline Boule (1067 – Nicomatic) à Puerto de la Estaca depuis la mi-journée. La navigatrice, confrontée à une panne de pilote automatique, met actuellement tout en œuvre pour réparer et repartir au plus vite en course sachant que son pit-spot ne doit pas être inférieur à 12 heures, et ne pas dépasser 72 heures.