Après Saint-Tropez, l’équipe de Ben Ainslie s’impose à nouveau en Italie à l’issue d’une journée un peu folle et totalement indécise. La finale entre les Britanniques, les Australiens et les Américains a été annulée au milieu du deuxième bord, les trois lauréats n’étant pas en mesure d’effectuer le parcours dans les temps règlementaires, faute de vent. Quelques instants plus tôt, la dernière course en flotte connaissait elle aussi un revirement de dernière minute, privant les Français, jusque-là très bien placés, d’un fauteuil sur le podium. Mais ces derniers, estimant une erreur de pointage, ont porté réclamation.

Changement d’exercice ce dimanche pour les neuf équipes internationales qui ont bataillé au ralenti dans un golfe de Tarente abandonné par Eole. Avec au mieux 7 nœuds de vent (voire moitié moins pour la finale) les F50, menés en équipage réduit (4 à bord), sont restés scotchés sur leurs deux coques. Se hâter avec lenteur, conserver sa maigre vitesse, éviter de perdre le contrôle du bateau ou de subir les grosses rotations de vent générées par un temps orageux, telles étaient les clefs de la journée. Encore fallait-il aussi avoir un peu de réussite !

Changement d’humeur aussi côté américain. Classé 6e hier et choqué par la blessure de son contrôleur de vol Hans Henken (toujours en observation à l’hôpital), le clan Spithill a réagi aujourd’hui de façon spectaculaire : 3e de la course 4 et vainqueur de la course 5, le F50 à la bannière étoilée arrache in extremis sa place en finale… au détriment des Français.

Pourtant, Quentin Delapierre, Kevin Peponnet, Matthieu Vandame et Amélie Riou étaient bien engagés pour disputer leur première finale de la saison. A l’issue de la course 4, ils sont 3e au général, donc qualifiables, avec des poursuivants (danois, canadiens et plus loin américains) mis à distance en point.

C’était sans compter sur une dernière manche rocambolesque. Très bien partis sous le vent de la flotte, les Bleus enroulent les trois premières marques en 3e et 2e position. Mais dans ce vent faible et erratique, on pressent que chaque position est fragile. De fait, le dernier bord de portant va redistribuer les cartes. Sur la droite du parcours, Quentin et son groupe voient leurs concurrents revenir comme des ‘bombes’ de l’autre côté du plan d’eau. Les Français se font doubler et un regroupement à la dernière porte sème la confusion dans le pointage, avant que la course ne soit arrêtée faute de vent. Le verdict tombe : 6e de la manche et 4e au général. Un résultat que l’équipe de Quentin Delapierre, une fois revenue à terre, a décidé de contester. Explications de l’intéressé : “nous pensons avoir fini devant les Allemands à la dernière porte sous le vent, laquelle fait foi pour le classement de cette dernière manche. Si on avait été classés comme tels, on aurait terminé 3e de ce Sail Grand Prix. Nous avons donc demandé des explications aux umpires (les arbitres) et pour le moment, on attend leur confirmation ou non à ce sujet. On espère qu’on sera entendus car ça nous permettrait de signer un podium sur ce Grand Prix. Ce serait une bonne nouvelle pour l’équipe et ça confirmerait la bonne dynamique dans laquelle on est.”

Pendant ce temps, la finale étant annulée en cours de route, toujours pour cause de vent inexistant, c’est le classement général des 5 manches en flotte qui sera pris en compte pour établir une hiérarchie définitive de ce 4e événement de la saison.

Quoi qu’il arrive, les Britanniques poursuivent sur leur spirale vertueuse et remportent, grâce à leur régularité, leur deuxième épreuve d’affilée. Une performance qui leur vaut de passer de la 4e à la 2e place au classement général de la saison. Les Australiens assurent une deuxième place en Italie et conservent leur leadership au général. Enfin, les Américains qu’on n’avait plus vus en haut du tableau depuis l’épreuve de Saint-Tropez en 2022 complètent pour l’heure le podium italien.

Doucement mais sûrement, les Frenchies, de leur côté, sont en train de revenir aux avant-postes. Depuis Saint-Tropez, ils ont retrouvé une belle attitude. Il ne leur manque pas grand-chose pour concrétiser ! Le Sail Grand Prix de Cadix, dans trois semaines, sera peut-être leur moment – il y a un an, ils y avaient remporté leur première victoire – ?

Pour le savoir : rendez-vous en Espagne, les 14 et 15 octobre pour le 5e Sail Grand Prix de la saison qui devrait connaître le retour des Néo-Zélandais.

CLASSEMENT ROCKWOOL ITALY SAIL GRAND PRIX I TARANTO
Avant décision d’ouverture de la réclamation

1- Emirates GBR / Ben Ainslie (2-2-3-1-2) / 10 pts
2- Australie / Tom Slingsby (1-1-5-5-7) / 9 pts
3- États-Unis / Jimmy Spithill (4-6-8-3-1) / 8 pts
4- France / Quentin Delapierre (3-4-2-7-6) / 7 pts
5- Canada / Phil Robertson (5-5-4-6-4) / 6 pts
6- Espagne / Diego Botin (8-8-7-2-3) / 5 pts
7- Rockwool DEN / Nicolai Sehested (6-3-1-9-9) / 4 pts
8- Suisse / Sébastien Schneiter (7-7-6-8-8) / 3 pts
9- Allemagne / Erik Heil (9-9-9-4-5) / 2 pts

CLASSEMENT GÉNÉRAL SAILGP SAISON 4 après 4 Grand Prix

1- Australie / Tom Slingsby – 35 pts
2- Emirates GBR / Ben Ainslie – 29 pts
3- Espagne / Diego Botin – 29 pts
4- Rockwool DEN / Nicolai Sehested – 27 pts
5- Nouvelle-Zélande / Peter Burling – 23 pts
6- États-Unis / Jimmy Spithill – 22 pts
7- France / Quentin Delapierre – 20 pts
8- Canada / Phil Robertson – 18 pts
9- Suisse / Sébastien Schneiter – 10 pts
10- Allemagne / Erik Heil – 6 pts

Les Néo-zélandais, absents à Tarente, faute d’avoir pu récupérer une aile en état de fonctionnement, ont été crédités de 6 points de compensation.

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