Petits déboires et belles victoires
Si la première journée de course des 12e Voiles de St. Barth Richard Mille, hier, a permis aux équipages de se mettre doucement mais sûrement dans le bain, celle d’aujourd’hui s’est révélée un peu plus tonique, avec une jolie brise d’est soufflant entre 13 et 15 nœuds, permettant ainsi au comité de course de lancer une à deux régates selon les classes. Des manches disputées sur le côté ouest de l’île, particulièrement tactiques, lors desquelles les marins ont dû garder les yeux bien ouverts pour composer au mieux avec les effets de sites et les différences de pression. Mais ce que l’on retiendra de ce mardi, au-delà des belles conditions météo qui ont ravi l’ensemble des concurrents, c’est assurément l’intensité de la bagarre sur l’eau dans l’ensemble des huit catégories !
Après avoir composé avec des vents relativement légers hier, les concurrents des Voiles de St. Barth Richard Mille ont profité de conditions un peu plus consistantes ce mardi. « Aujourd’hui, c’était vraiment parfait pour régater et prendre un maximum de plaisir sur l’eau ! », commente Ben Bardwell (Nala, CSA Multihull) qui, après avoir remporté la première manche ce lundi, puis démarré la deuxième sur les chapeaux de roues ce mardi, a été stoppé net dans son élan, le premier tiers du parcours à peine bouclé. « Juste après un passage de marque, le haut de la grand-voile a littéralement explosé sur trois mètres de long, nous contraignant alors à nous retirer de la course du jour », détaille l’Américain, bien conscient que cet abandon va peser lourd au classement général pour son équipage, et probablement anéantir ses ambitions de podium. « On ne se démonte pas pour autant. Au contraire, on reste extrêmement mobilisés pour être en mesure de finir la course », indique l’équipier de James Vos. De fait, dès son retour à terre le team a lancé les grandes manœuvres pour réussir à faire venir une autre GV depuis Antigua afin d’être opérationnels dès demain. Petit bémol toutefois, cette nouvelle voile sera plus petite et donc nettement moins performante que la précédente, raison pour laquelle Ben Bardwell et ses hommes ont fait une demande auprès du comité de course afin de bénéficier d’un rating en rapport avec ce changement. Demande qui a été acceptée. Un soulagement pour l’équipage du HH66 Nala qui, pour mémoire, avait dû renoncer à l’épreuve en 2022 après les deux premières manches après avoir été contaminé par le Covid-19.
Des boulettes vite oubliées
Si d’autres concurrents ont également connu des avaries de voiles, à l’image d’Avanti de Jeremi Jablonski (CSA 2), certains ont rencontré des déboires plus frustrants encore. Deuxième sur la ligne d’arrivée, l’équipage de Wave Walker n’a finalement pas été classé lors de la course du jour dans sa catégorie (CSA 1). La raison ? L’oubli d’une marque de parcours. « Nous avons commis une erreur de navigation mais nous allons en tirer les leçons et aller de l’avant », assure Carolyn Cullen, qui préfère retenir le positif. « Malgré notre boulette, nous sommes très satisfaits de notre journée. Nous avons pris un plaisir infini sur l’eau. Régater à Saint-Barth est un réel bonheur et cela permet d’effacer très rapidement toutes les petites déceptions. Notre motivation demeure intacte et notre but reste d’essayer de jouer dans le trio de tête, même si la compétition est rude et que certains, Balthazar en particulier, semblent un peu intouchables », ajoute la navigatrice américaine qui, comme l’an dernier lors de sa première participation aux Voiles de St. Barth Richard Mille, régate en famille quand, à l’inverse, d’autres fratries, s’affrontent, à l’image de Greg et Todd Slyngstad, les skippers de Fujin et Nemo, concurrents dans la catégorie des multicoques. Une catégorie dans laquelle, les hommes de Zoulou emmenés par Loïck Peyron, qui survolent la compétition en temps réel, viennent de s’installer en tête du classement général en temps compensé, peut-être boostés par la présence à bord de leur Multi70, du nageur Camille Lacourt – parrain de l’épreuve – dans les minutes précédant le départ.
Pas le droit à l’erreur
Quid des autres classes ? Si Pyewacket de Roy Disney chez les Maxi, Balthazar de Filip Balcaen chez les CSA 1, El Ocaso de Steve Rigby chez les CSA 2 et Cry Baby de Pierre Altier chez les Diam 24 OD réalisent pour l’instant un sans-faute, le match demeure très ouvert par ailleurs. « Le jeu est extrêmement serré. Dans notre catégorie, la moindre petite erreur se paie clairement cash », raconte Sacha Daunar, le skipper de Pepsi Max. Vainqueur de la course du jour, ce dernier se retrouver ainsi propulsé en tête du classement provisoire des CSA 2 mais garde la tête froide. « La course est encore longue. Il reste trois jours de course et tout peut arriver. Hier par exemple, nous avons surtout œuvré pour sauver les meubles en raison d’un mauvais réglage de mât. Aujourd’hui, à l’inverse, tout s’est bien enchaîné pour nous. C’était très tactique mais nous avons bien navigué. Nous avons bien joué nos positionnements sur le plan d’eau mais aussi les énormes variations du vent. Parallèlement, nous avons bien géré nos envois de spi et les enroulements des bouées, ce qui nous a permis de grappiller régulièrement quelques longueurs sur nos concurrents », détaille le Guadeloupéen, au coude à coude avec Maëlia de Raphaël Magras puis Sang Neuf de Jean-François Terrien. La suite ? Mercredi à partir de 10 heures. Bonne nouvelle : cette journée devrait être la plus ventée de la semaine, avec un entre 15 et 18 nœuds au large de Gustavia.