La renaissance d’une course mythique
Le compte à rebours est lancé. Dans 100 jours, sera donné le départ du Tour Voile à Saint-Quay-Portrieux, dans les Côtes-d’Armor. L’occasion pour cette épreuve emblématique de renouer avec ses fondamentaux et de permettre aux plus jeunes de se lancer dans l’aventure du large.
Découvrir les grands navigateurs de demain
Le Tour Voile, c’est avant tout une histoire humaine qui allie le sport à la solidarité. « L’entraide, c’est ce qui avait fait la richesse de cette épreuve à l’époque, souffle Yannig Livory, ancien président de la Classe Figaro Beneteau. Et je suis certain que cette année, tous les ingrédients seront réunis pour une belle saison de reprise. »
Ce rendez-vous estival, devenu incontournable au fil des ans, a vu passer des grands noms de la voile à l’image de Franck Cammas, Quentin Delapierre, Damien Seguin et bien d’autres. « C’est une belle opportunité pour les plus jeunes de se confronter à leurs idoles », confie Mady Fobert, figure incontournable de cette compétition. Voilà trente ans que la manager du team Bel-Yachting arpente les pontons itinérants du Tour Voile. « J’ai pu faire courir énormément d’amateurs, s’enthousiasme-t-elle. 400 marins sont passés par chez moi. Ça a été un réel tremplin pour certains. Quand j’ai vu que le Tour renaissait, je me suis dit : ‘enfin, c’est reparti !’ »
Depuis sa création en 1978, cette course a fait rêver de nombreux marins en herbe, à l’instar d’Albane Dubois. Plus jeune, la navigatrice multi-médaillée admirait ces bateaux du balcon de son appartement. « J’ai toujours souhaité y participer. Mais en mettant la priorité sur mon projet olympique, je n’ai jamais réussi à le faire. Jusqu’à cette année. » La trentenaire s’élancera le 1er juillet prochain avec un équipage exclusivement féminin. Et d’ajouter : « Cette régate formatrice va permettre à mes équipières d’acquérir de l’expérience. Et les aider à accéder un jour, si elles le souhaitent, à la course au large. Car sur les 9 filles, 7 sont issues de la voile légère. »
Le Tour Voile revient à sa version originelle
L’arrivée d’un nouveau support habitable marque un retour aux fondamentaux. Les participants abandonneront le Diam24, trimaran utilisé depuis 2015, au profit d’un monotype équipé de foils : le Figaro Beneteau 3.
« C’était le chaînon manquant à la Classe Figaro Beneteau », détaille le navigateur Philippe Hartz qui courra, entre autres, aux côtés de Pierre Leboucher. Ce dernier a découvert le Tour Voile en 2004. Issu du circuit olympique, Pierre avait été appelé à l’époque pour ses compétences de régatier avant d’embrasser la voie du large. « Philippe Hartz m’a proposé de rejoindre son équipage, relate Pierre Leboucher. C’est chouette de naviguer avec lui. Je reviens avec plus d’expérience. Je pourrai ainsi être multitâche en fonction des besoins. Puis le fait de vivre cela à plusieurs est un super exercice. Nous allons partager nos joies et nos moments plus compliqués. C’est aussi ça qu’on vient chercher dans cette course. »
Chaque équipage devra alors trouver la manière d’accorder son monocoque en fonction des conditions rencontrées et du parcours demandé. Et les changements ne s’arrêtent pas là. Pour cette nouvelle édition, les organisateurs ont souhaité faire revivre les parcours au large par le biais des étapes de ralliement et des épreuves de nuit. « Des points primordiaux pour former les plus novices, insiste Mady. Cela leur permettra d’avoir un avant-goût du large en passant au moins une nuit en mer. »
Un périple de 16 jours jusqu’en Charente-Maritime
Le cap symbolique des 100 jours vient d’être franchi. Et le temps qui passe s’égrène comme des minutes. « Afin d’être prêts le jour J, les jeunes de l’association vont d’abord faire leurs armes lors du Spi Ouest-France du 6 au 10 avril prochains, à la Trinité-sur-Mer », annonce Valentin Gautier, coordinateur du Centre d’Entrainement à la Régate de Genève (CER). Car les équipages devront répondre à certains critères, notamment celui de compter à leur bord deux personnes de moins de 26 ans.
Ce périple de 16 jours, dont la première partie sera commune au Tour de Bretagne à la Voile, les amènera jusqu’en Charente-Maritime.
Pour Emmanuel Bachellerie et Mathieu Sarrot, organisateurs du Tour Voile :
« Nous sommes pleinement rivés sur la meilleure production, dès cette année, de la renaissance de cette épreuve mythique de la course au large. Nous devrions pouvoir annoncer le parcours définitif des deux actes au cours du mois d’avril. C’est une course contre la montre qui a débuté mi-janvier. A tous les étages de la fusée. Elle sera parée au décollage le 30 juin prochain ».