Les Canadiens qui étaient entrés en finale par la petite porte, s’imposent à l’arrachée dans les eaux de leur barreur Phil Robertson. Le F50 à la feuille d’érable remporte pour la toute première fois un Sail Grand Prix, non sans avoir résisté aux attaques de l’équipe locale de Peter Burling. L’autre leçon à retenir, si elle n’était pas déjà apprise : ne jamais enterrer les Australiens ! En difficulté hier, Slingsby et son clan claquent les deux régates de qualification, décrochent leur ticket en finale et finissent 3e. Les Français terminent 5e de cet opus néo-zélandais avec un brin de frustration, mais préservent leur position (3e) au classement de la saison à moins de deux mois du dénouement à San Francisco.

A Christchurch, on s’attendait à voir la tension monter entre les équipages qui visent la grande finale de la saison début mai à San Francisco. Cette deuxième journée de compétition, disputée dans une jolie brise de 12/14 nœuds, a donc été la scène de ce match dans le match pour quatre équipes : Australiens, Néo-Zélandais, Français et Anglais.

Ce sont d’abord les Australiens, sans doute énervés par leur piètre prestation de la veille – en partie due à des paquets d’algues coincés dans leurs appendices -, qui décident de rappeler à tous qu’ils sont bien les patrons. Tom Slingsby et ses acolytes vont faire une démonstration de force, claquer les deux régates de qualif, et disputer la finale.

Les rivalités s’aiguisent

Ce sont ensuite les Kiwis et les Français qui vont se livrer un combat de toute beauté dans la première régate du jour. Le chassé-croisé permanent entre les deux adversaires va tourner in extremis à l’avantage du bateau noir. Les deux F50 sont bord à bord à quelques longueurs de la ligne d’arrivée. Les Néo-Zélandais, sous le vent, vont profiter de leur position prioritaire pour lofer le bateau tricolore qui décroche du vol en s’écartant. Quentin Delapierre et son groupe terminent 3e et sont encore en lice pour la finale de Christchurch !

Mais les Britanniques vont tout faire pour les en empêcher. Rompu à l’art du match racing, le multi médaillé olympique Ben Ainslie ne s’est pas privé d’aller titiller le F50 bleu-blanc-rouge sur la ligne de départ. Les deux adversaires partent en queue de peloton, les Français terminent 7e. Voilà un avant-goût de ce qui attend ces deux rivaux dans moins de deux mois à San Francisco.

Ces petits jeux ont finalement profité aux Canadiens, déjà très solides samedi sur le plan d’eau de Whakaraupō. Boosté par la présence de sa famille, Phil Robertson (de nationalité néo-zélandaise) s’est battu comme un lion pour conduire son équipe à la victoire, au terme d’une finale magnifique en forme de duel avec les Kiwis. Après un bon début de saison l’année dernière aux Bermudes et à Chicago, puis des résultats en baisse, c’est la première fois que les Canadiens s’adjugent un Sail Grand Prix.

Rendez-vous pour la finale à 1 million de dollars

Au classement général de la saison, en dehors de quelques points perdus ou gagnés à Christchurch, la hiérarchie du top 5 reste inchangée. Les Australiens confortent leur position dominante devant leur dauphin néo-zélandais. Les Français conservent leur 3e place, 1 point devant les Britanniques… Ce sera chaud, très chaud à San Francisco !

Ils ont dit :

Quentin Delapierre, pilote France SailGP Team :

« C’est une deuxième journée un peu dure pour l’équipe. On commence par une superbe première manche avec une bataille pour la seconde place avec les Kiwis qui ont fini par nous passer sur le bord avant l’arrivée. On était encore dans le match pour la finale avant que les Britanniques ne viennent nous chercher au départ de la dernière régate. On s’est retrouvé les deux bateaux à l’arrière de la flotte. On s’attend à ce genre de situation pour l’étape de San Francisco et il faudra qu’on soit préparés à ça. C’est un peu frustrant cette 2e journée ! On était capables d’être en finale mais on n’a pas su le faire. A nous de nous remettre en question. Le point positif c’est qu’on est toujours 3e au général. Mais rien n’est acquis car les Anglais sont juste un point derrière nous. On va avoir la chance de jouer cette place avec le plus grand régatier de tous les temps, Ben Ainslie. Ça va être du pur plaisir et il faut qu’on le prenne comme ça, avec une motivation surmultipliée ! Au final, même si cela a été un Sail Grand Prix un peu difficile car sans entraînement en amont, toute l’équipe a passé un cran en étant obligée de s’adapter. Sans parler de Maëlle qui a été fantastique ».

Maëlle Frascari, stratégiste France SailGP Team :

« Une expérience magnifique que j’espère avoir l’occasion de reproduire ! J’ai adoré les courses, l’équipe, l’ambiance à terre. Manon et tous les autres m’ont aidée à aborder cette première expérience. On se faisait confiance sur l’eau. Je n’avais jamais navigué à ces vitesses. En Nacra 17, on va max à 30 nœuds. En F50, le bateau est plus stable, mais c’est une grosse machine, il y a cette sensation de puissance, le tout mené par un équipage qui doit être coordonné, et c’est super. Et puis ce qui est fou sur ce circuit, ce sont les spectateurs, les supporters. C’est la première fois que je vois et que j’entends autant de supporters nous encourager ! »

CLASSEMENT

ITM New Zealand Sail Grand Prix I Christchurch

  1. CANADA / Phil Robertson
  2. NOUVELLE-ZÉLANDE / Peter Burling
  3. AUSTRALIE / Tom Slingsby
  4. GRANDE BRETAGNE / Ben Ainslie
  5. FRANCE / Quentin Delapierre (1, 6, 5, 3, 7)
  6. ÉTATS-UNIS / Jimmy Spithill
  7. SUISSE / Sébastien Schneiter
  8. DANEMARK / Nicolai Sehested
  9. ESPAGNE/ Diego Botin

CLASSEMENT

SAILGP SAISON 3 APRÈS 10 SAIL GRAND PRIX

  1. AUSTRALIE / Tom Slingsby – 84 pts
  2. NOUVELLE-ZÉLANDE / Peter Burling – 73 pts
  3. FRANCE / Quentin Delapierre – 68 pts
  4. GRANDE-BRETAGNE / Ben Ainslie – 69 pts
  5. DANEMARK / Nicolai Sehested – 60 pts
  6. CANADA / Phil Robertson – 59 pts
  7. ÉTATS-UNIS / Jimmy Spithill – 57 pts
  8. SUISSE / Sébastien Schneiter – 29 pts
  9. ESPAGNE / Diego Botin – 29 pts

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