Avec un Class40, tu peux tout faire !
Depuis plusieurs jours, il a troqué le ciré pour les polaires de montagne. Maxime Sorel se prépare à un défi étonnant : tenter de gravir l’Everest après avoir résisté à « l’Everest des mers », le Vendée Globe. Mais avant, il a accepté de revenir sur son aventure en Class40, quatre ans qui ont changé sa vie, ont forgé ses qualités de marin professionnel et l’ont rendu incontournable. Il raconte.
Ta première expérience en Class40 remonte à 2014, au Grand Prix Guyader en équipage… Quels souvenirs en gardes-tu ?
Je travaillais encore pour une société et c’était un peu la course. J’avais convoyé mon bateau une semaine avant, des bénévoles naviguaient avec moi… J’étais arrivé la veille au soir et j’avais raté le briefing parce que j’étais au taf ! Après, c’était top. Je n’avais pas beaucoup de milles au compteur mais on était entre copains, c’était le tout début et ça m’a permis de découvrir l’équipage.
« Pour moi, c’était le tout début »
Ensuite, tu as donc disputé quatre saisons en Class40 et cette aventure a débuté avec V and B. Tu croyais qu’une telle longévité avec un sponsor était possible ?
Ah non, à ce moment-là, tu ne te projettes pas du tout ! J’étais en arrêt de travail et j’avais juste pris des congés. Mon idée, c’était de faire la Route du Rhum et de repartir ensuite au boulot. Je ne pouvais pas imaginer que ça allait prendre autant d’ampleur ! Avec V and B, c’est clairement une histoire d’hommes qu’on a écrite ensemble. Ils ne connaissaient pas l’univers de la voile et si j’aurais fait de la trottinette, ils m’auraient suivi ! Ce qui est bien en Class40, c’est la capacité pour des PME d’investir des budgets qui restent accessibles, tout en ayant des activations intéressantes.
Comment décris-tu les sensations à bord ?
C’était le tout début de la course au large pour moi. C’est en Class40 que j’ai fait du solitaire pour la première fois, que je suis allé au large, que j’ai disputé ma première transatlantique… Avec un Class40, tu peux tout faire ! C’est un bateau très marin, hyper « sécure » et la taille du projet est idéal quand on débute en course au large. Mais il ne faut rien lâcher et ce n’est pas si simple !
Quelles ont été tes plus beaux souvenirs en Class40 ?
Je n’ai jamais gagné la CIC Normandy Channel Race. C’est clairement la plus belle course mais je n’ai jamais dit que je n’y reviendrai pas ! (rires) Globalement, toutes les années ont été enrichissantes. La première, c’était celle de la découverte. Lors de la seconde, j’ai appris comment on construisait un bateau et puis la saison avait été compliquée entre la collision avec un cargo et pas mal de souci sur la Québec Saint-Malo (2017). Et puis il y a la victoire à la Transat Jacques Vabre, le démâtage à la Route du Rhum… Ce sont plein d’aventures différentes mais je n’en retiens que du bon.
Cela t’a changé en tant que marin ?
Bien sûr ! Je ne me voyais pas aller tout de suite sur des gros bateaux. J’aime être au cœur des projets, tout gérer de A à 2 et la Class40, c’est justement la bonne dimension pour y parvenir. Y rester plusieurs années, participer aux courses, progresser, développer un projet en s’attachant à la performance, c’est passionnant.
Est-ce que tu suis l’actualité de la classe ?
J’avoue que je n’ai pas du tout regarder la course à la Route du Rhum puisque je n’avais que les pointages des IMOCA et des Ocean50. Mais d’habitude, j’aime suivre l’actualité de la classe, d’autant que j’y ai de bons potes, dont Antoine Carpentier. C’est vraiment chouette ces dernières années, les bateaux ont bien évolués et les perspectives sont réjouissantes. On a l’impression que la classe est loin d’avoir fini de se développer !