Avant même le départ de la Route du Rhum, plusieurs marins avaient l’accord de leurs partenaires pour continuer l’aventure, à l’instar de Ian Lipinski, Emmanuel Le Roch, Xavier Macaire, Mathieu Perraut, Amélie Grassi, Alberto Bona… Pour d’autres, c’est l’aventure durant ‘le Rhum’ qui a suscité des envies d’écrire un nouveau chapitre. Ils racontent comment la plus iconique des transatlantique a servi de tremplin.

🇫🇷 William Mathelin-Moreaux, s’inscrire sur le long terme

Avec la mise à l’eau tardive de son nouveau Class40 Dékuple, à l’été 2022, la première saison de William Mathelin-Moreaux fut particulièrement courte et donc quasi-exclusivement consacrée à la Route du Rhum. Avec un départ depuis Saint-Malo, le jeune navigateur était parvenu à convaincre plusieurs entreprises locales de l’accompagner pour un projet « One shot », le temps de la course. Si l’implication de ces dernières s’arrêtera donc logiquement là, l’objectif affiché de William de poursuivre l’aventure en 2024 lui permit cependant de fidéliser d’emblée le soutien de certains autres de ses partenaires ainsi que des investisseurs de son bateau. « Nous réfléchissions au sponsoring sportif et à la voile, sport en totale adéquation avec nos valeurs d’Esprit de conquête, de Respect et d’Entraide, afin de développer la visibilité et la notoriété de notre nouvelle marque Dékuple, expliquait ainsi Philippe Le Meau, Directeur

Stratégie, Marketing et Communication du Groupe, à l’arrivée de la dernière Route du Rhum. William a réussi à « embarquer » les collaborateurs du Groupe qui ont été les ambassadeurs du projet sur les réseaux sociaux, mais aussi auprès de nos clients et partenaires. L’ensemble du projet a été un vrai booster de visibilité et de notoriété pour Dékuple. » Premier test réussi pour William, auprès de sponsors encore nouveaux dans le secteur de la voile : « Malgré le court timing, j’ai eu la chance d’avoir des partenaires qui ont joué le jeu et nous sommes parvenus à faire profiter du projet à un maximum de personnes à travers les navigations à Saint-Malo, les conférence, les vidéos, les visites au Village de départ ou encore les jeux concours qui ont permis à certains collaborateurs de venir à mon arrivée en Guadeloupe. Nous avons réussi à activer le projet en peu de temps et cela s’est révélé efficace et positif tant sur leur communication externe, qu’interne et en relations clients et B2B. »

S’il devra tout de même trouver de nouveaux financements afin de compléter son budget 2023, le Parisien d’origine se montrait ravi de cette preuve de confiance renouvelée, conscient d’éviter là une phase de transition entre deux projets souvent pesante pour les marins. « C’était très rassurant pour mon équipe et moi et cela montre que nos projets ne sont pas qu’une question de communication et d’image d’entreprise, mais bien une histoire commune qui se vit au quotidien, s’écrit dans le temps et se construit sur le long terme. » Avec la saison 2023 comme première année pleine, William aura donc davantage de temps pour mettre en place « tout ce qui peut être fait à travers nos projets ».

🇫🇷 Ian Lipinski, la (même) formule gagnante ?

Après un premier programme sur 4 ans à bord d’un bateau neuf, Ian Lipinski annonçait en septembre dernier que son partenaire, le Crédit Mutuel, prolongeait son engagement jusqu’à la Route du Rhum 2026. « La décision de repartir ensemble sur un nouveau projet, similaire au premier, avec la conception et la construction d’un nouveau bateau, a été prise avant même de participer à la dernière Route du Rhum, se souvient le skipper. Nous n’avons pas réellement atteint les objectifs que je m’étais fixés lors de l’édition 2022, je suis donc très heureux de faire d’ores et déjà partie des engagés pour 2026 ». Si le modèle, le programme et les ambitions de ce second projet ressembleront donc fortement à ceux du premier, la manière, elle, sera différente. À commencer par celle de concevoir ce futur nouveau bateau : « Nous avions été assez précurseurs avec notre premier bateau et son étrave arrondie, type scow. Cette fois, avec l’évolution d’une grande partie de la flotte, le cap a franchir d’un point de vue architectural sera moins important. Les optimisations seront plus de l’ordre du petit

détail que de la grande révolution. » Pour dessiner le Class40 Crédit Mutuel deuxième du nom, Ian a décidé de renouveler sa confiance en David Raison, tandis que la fabrication et l’assemblage de la coque seront cette fois-ci confiés au chantier Gepeto, à Lorient, pour une mise à l’eau prévue début 2024, la Transat CIC comme premier test en course. Alors que la pandémie de COVID-19 avait perturbé le planning de préparation – et donc de fiabilisation – du premier projet, deux pleines saisons permettront cette fois au duo skipper-bateau de s’armer au mieux pour son objectif final.

Ainsi, avec ses 4 ans d’expérience dans la classe et nombre de victoires et podiums au compteur, le projet disposera de tous les atouts nécessaires pour compter de nouveau parmi les grands favoris des prochaines saisons. « Nous nous sommes rapidement rendus compte avec mon partenaires qu’il était intéressant, pour lui comme pour moi, de s’inscrire durablement dans la Class40, ajoute Ian. Nous avons regardé les autres possibilités qui existaient dans la course au large, mais la classe a cet avantage de proposer un calendrier de course prestigieux et une flotte de plus en plus compétitive, tout en conservant des budgets raisonnables. Et avec les nouveaux coureurs qui arrivent, qui viennent de différents circuits, cela apporte du renouveau et toujours plus de niveau. Naviguer en Class40 nous permet de nous limiter financièrement, mais clairement pas sportivement ! »

🇫🇷 Mikael Mergui, l’équipage au coeur

Ils ne s’attendaient pas à vivre une histoire commune aussi forte, que ce soit Mikael Mergui, dont il s’agissait du premier projet en solitaire, et les équipes des 450 magasins Centrakor. « Notre engagement l’an dernier coincidait avec les 15 ans de l’anniversaire de Centrakor, explique Nathalie Grand-Clément, directrice générale de l’entreprise. Et puis on a tous vécu quelque chose de très fort qui a fédéré et créé du lien. On s’est découvert et ça a vite dépassé le cadre d’un engagement sportif ». Alors qu’il a connu plusieurs soucis techniques lors de la Route du Rhum, Mikael avait bénéficié du soutien constant des équipes de Centrakor qui étaient même parvenues à lui fournir des pièces techniques lors d’une de ses escales. Depuis, toutes les parties prenantes ont décidé de rempiler. « Ce type de projet est soumis à l’approbation des adhérents et en janvier, il a été entériné, explique Nathalie. « Nous sommes déjà en train de préparer la Transat Jacques Vabre », savoure le skipper, qui a participé à la RORC Caribbean 600 la semaine dernière. Nathalie conclut : « pour l’instant, on est à fond derrière lui cette année et notre engagement peut encore durer longtemps ! »

Source

Articles connexes