Les Stars au rendez-vous à St Barth
67 yachts dûment répertoriés en 6 classes distinctes sont déjà, et à moins de 4 semaines du début des régates, fermement enregistrés aux Voiles de Saint-Barth, annonçant d’ores et déjà les contours d’un succès exponentiel de ce troisième grand rendez-vous du yachting caraïbéen. Maxi-yachts, IRC 52, Racing spinnaker, Racing non spinnaker, multicoques et yachts Classiques, chaque Classe identifiée présente un plateau tant quantitatif que qualitatif des plus attirant. Leurs évolutions dans l’écrin exceptionnel de Saint-Barthélemy, avec pour toile de fond l’ambiance amicale et festive propre à l’événement, vont une nouvelle fois ravir yachtsmen, marins et amateurs de belles voiles venus de tous les continents.
Les Classiques à Saint-Barth
A mois de 30 jours du premier coup de canon de départ des Voiles de Saint-Barth troisième du nom, les organisateurs autour de François Tolède et Luc Poupon se félicitent quasiment chaque jour de l’inscription d’unités de prestige dans l’une ou l’autre des 6 catégories en lice. Ainsi parmi les yachts Classiques on enregistre l’engagement de Cruinneag III, joli Ketch marconi signé McPherson-Campbell et lancé en 1936. De quoi donner encore plus de saveur à un groupe déjà illuminé par la présence du Yawl Dorade dont la barre sera à Saint-Barth confiée au spécialiste Américain des classes métriques, Jamie Hilton.
Dorade fut en effet un yacht révolutionnaire en son temps, véritable pierre fondatrice d’une des nombreuses légendes du yachting, l’architecte américain Olin Stephens et le célèbre chantier Sparkman et Stephens de City Island à New-York, berceau des plus beaux yachts du 20ème siècle. Ce yacht emblématique a vu le jour en 1931 sous le nom de Dorade du crayon d’un tout jeune homme de 21 ans, Olin Stephens. C’est son père qui en 1929 passe commande d’un yacht de 52 pieds. Olin, aidé de son frère Rod se met au travail et construit chez Minneford Yard, à City Island, New-York, un yacht bermudien qui étonne par la finesse et l’étroitesse de ses lignes. Le voilier surprend par sa légèreté et son concept de fabrication très sophistiqué. Les frères Step hens, épaulés par Drake Sparkman, font d’emblée taire toutes les critiques. Ils s’alignent avec un équipage de 22 ans de moyenne d’âge sur la Transatlantic Race en 1931… qu’ils remportent devant les grosses unités de l’époque. Dans la foulée, ils écrasent de leur superbe la Fastnet Race de 1931 et 1933. Dorade va dorénavant servir d’étalon au jeune architecte, qui s’associe avec Drake Sparkman pour lancer le chantier Sparkman&Stephens. En 1934, s’inspirant des plans de Dorade, Olin dessine un de ses nombreux chef d’oeuvre, Stormy Weather, prélude à plus de 2 200 dessins, parmi lesquels pas moins de 7 voiliers vainqueurs de la Coupe de l’America entre 1937 et 1980, Ranger, Columbia ou Freedom…
Le Californien Matt Brooks, alpiniste émérite, pilote de jet et champion du monde de 6 mJI, est depuis 2010 l’heureux propriétaire de Dorade, un nom, une silhouette, une légende qu’il compte bien rappeler aux bons souvenirs de tous les aficionados du beau Yachting stylé. Et les Voiles de Saint-Barth entrent très précisément dans sa stratégie ;
« Nous avons rassemblé et entraîné un équipage qui concentre très exactement l’habileté, l’expertise et l’expérience nécessaires pour naviguer à bord de Dorade … et gagner » explique-t’il. « Nous avons aussi quelque peu renforcé Dorade, pour la préparer à des navigations longues auxquelles elle n’était plus habituée depuis des décennies. Gardons bien à l’esprit que même si elle semble en grande forme, c’est aussi une vieille dame de 80 ans ! »
Dorade, pour ses grands débuts à Saint-Barth, évoluera dans les groupes de Classics, aux côtés du cotre Kate, du ketch Cruinneag III et Marie des Isles. L’équipage de haut vol concocté par Brooks comprend John Burnham, champion du Monde IOD, le légendaire marin bermudien Buddy rego, Jesse Sweeney, navigateur et membre de l’équipe Météo de Camper Emirates Team New-Zealand et Jamie Hilton, double champion du monde de 12 mJI. « Saint-Barth est une destination de légende et un endroit magnifique pour naviguer. On espère du vent, de l’amitié entre les coureurs, et un test intéressant pour notre Dorade améliorée » co nclut Brooks.
Les TP 52 au rendez-vous !
L’idée évoquée avec conviction dès la clôture des Voiles de Saint-Barth l’an passé d’accueillir les TP 52 a fait mieux que germer. Au moins quatre de ces extraordinaires monotypes viendront contester en avril prochain la superbe du TP 52 américain skippé par Gavin Brady. Avec aux commandes des « pointures » du calibre de Peter Holmberg ou Tony Rey, les « luges » de 52 pieds lancées dans l’alizé et sur la longue houle de Saint-Barth ouvriront de belle manière le volet sportif des Voiles.
Firefly en vedette chez les Maxi-yachts
Dans le registre du spectaculaire, on attend bien entendu avec impatience la confrontation des Maxi Yachts. Aux géants Sojana (115 pieds), Highland Breeze (112 pieds) ou Nilaya (112 pieds) et de nombreux autres, s’est ajouté dernièrement Firefly, le géant (35 mètres) F Class One Design Néerlandais signé Hoek, un vrai « racer » construit dans le plus pur esprit des yachts de tradition. Ce Superyacht présente de nombreuses similarités avec les J Class des années 30. Ses Designers le décrivent comme « un mélange parfait entre les lignes classiques, et des détails d’inspiration rétro. » Mark van Gelderen, capitaine du bateau et qui a supervisé la constru ction durant 9 mois, en parle en ces termes : « L’idée était de créer un magnifique yacht d’inspiration Classique, mais abritant toutes les technologies modernes, en termes d’accastillage et de gréement, que l’on trouve sur les voiliers de course et de haute performance ». Depuis ses premières navigations en Méditerranée, Firefly a été considérablement optimisé pour rejoindre les Caraïbes. « Nous disposons d’un équipage très jeune, mélange de marins professionnels, d’excellents amateurs et d’amis » poursuit van Gelderen, qui sera skipper et éventuellement barreur aux côtés du propriétaire. « Nous comptons dans notre équipage des gens issus de l’Olympisme, de la Volvo Ocean Race, de gros bateaux ou de petits dériveurs…. une très belle combinaison de gars super motivés ! »
Un Rambler peut en cacher un autre…
Vainqueur l’an passé à la barre de son Rambler 100, l’Américain George David ne souhaite pas en rester là. Si le grand plan Juan Kouyoumdjian a perdu sa quille et chaviré lors de l’édition 2011 du Rolex Fastnet Race, c’est Rambler 90 signé Reichel/Pugh qu’il alignera cette année aux Voiles de Saint-Barth pour y défendre une couronne qui lui tient à coeur ; « Nous avons tout gagné ici l’an passé sur Rambler 100, qui était à l’aise à toutes les allures sur les nombreux bords ventés des parcours proposés ; ce ne sera pas aussi simple cette année avec Rambler 90. » précise George David, qui a récemment terminé à la deuxième place au général et dans sa classe dans la RORC Caribbea n 600. Il pourra s’appuyer sur l’expérience et la fidélité d’au moins 15 membres d’équipage présent à bord de Rambler 100 lors du fameux incident du Fastnet l’an passé.
Dans les autres classes (spinnaker, non-spinnaker, multicoques, …), on note la présence d’inscrits célèbres comme le Tripp 75 Blackbird, le Carkeek 40 Decision, le X65 Karuba 5 et le trimaran de 63 pieds élaboré par l’architecte Nigel Irens, Paradox.
Un programme sportif et festif intense
Le programme de régates sera organisé du mardi 3 avril jusqu’au samedi 7 avril et comporte quatre journées intenses de courses et une journée de repos le jeudi 5 avril, mais les Voiles de Saint-Barth démarreront dès le lundi 2 avril avec les cérémonies d’ouverture et un cocktail dans le convivial Village de la Course sur le Quai Général de Gaulle devant le port de Gustavia, où l’épreuve établit son PC. Pendant le jour de repos des animations seront proposées sur la plage de St Jean au Nikki Beach avec déjeuner et un défi sportif secret pour tous les équipages. Quant aux soirées, des festivités seront également proposées après les régates avec des concerts et des animations dans le Village de la Course.
Poster officiel
Les organisateurs de la troisième édition des Voiles de Saint-Barth ont présenté l’édition limitée spéciale de l’affiche officielle des Voiles de Saint-Barth 2012. L’œuvre est signée de l’artiste local bien connu Antoine Heckly. Seulement 300 affiches ont été imprimées, et le dessin original sera mis en vente aux enchères durant l’événement, à l’occasion de la fête donnée en l’honneur des participants le mercredi 4 avril à Shell Beach, par l’agence Sibarth. Les gains de cette vente aux enchères seront versés à la Fondation FEMUR (Fondation pour l’Equipement Medical d’Urgence) pour financer l’achat d’un scanner pour le Centre de Radiologie de Saint-Barth, à l’Hôpital de Bruyn.