Ils débutent une nouvelle histoire
Les Américains Martin Roesch, Kurt Rauschenbach, l’Anglais Brian Thompson, l’Italien Riccardo Tosetto, les Français Quentin Le Nabour et Achille Nebout lanceront cette année de nouveaux projets en Class40, après avoir fait l’acquisition de bateaux depuis la Route du Rhum. Confidences avant de se lancer dans le grand bain.
🇬🇧 Brian Thompson, l’histoire de TQuila débute à Antigua
C’est à Pointe-à-Pitre que le plan Manuard 40.4 n°159, 4e de la dernière Route du Rhum, a été récupéré en novembre dernier par les Britanniques Brian Thompson et Alister Richardson. Appelé alors ‘Banque du Leman’, il a été rebaptisé TQuila. Dans la foulée, ils ont pris la destination d’Antigua afin de préparer le RORC Caribbean 600 (départ le 20 février). Le duo s’alignera ensuite au départ du Défi Atlantique (le 1er avril) avant de se préparer pour le point d’orgue de la saison, la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre, où ils aspirent à faire mieux que lors de leur précédente participation en 2021 où ils avaient terminé 21e. « Depuis notre dernière course, on voulait vraiment acquérir un scow, explique Brian. Le Mach 40.2 était vraiment génial dans des allures modérées mais au reaching, il pouvait y avoir une différence de deux à trois nœuds qui nous faisait
perdre 50 milles en une journée ». Plus globalement, l’Anglais assure « adorer » les courses en Class40 qui sont « tellement serrées et tellement intenses ». Habitué aux courses en Multi70, il compare les courses en Class40 à « des parties d’échecs au large ». « Les bateaux sont faciles à naviguer, à entretenir, ils ne nécessitent pas de conteneur, les budgets sont abordables et surtout, leurs performances sont semblables à celles des anciens IMOCA ! ».
🇺🇸 KURT RAUSCHENBACH, la nouvelle vie de Phor-ty
L’ex-bateau de Brian Thompson et Alister Richardson, c’est l’ancien Phor-ty, un plan Manuard Mach40 qui a permis à Thibaut Vauchel-Camus de prendre la 2e place de la Route du Rhum 2014 et la 4e place à la Transat Jacques-Vabre 2015. Son histoire est donc particulièrement riche depuis sa mise à l’eau en 2014 d’autant qu’il portait aussi les couleurs de la série Netflix Narcos quand il était skippé par Sam Goodchild (Route du Rhum 2018). Désormais, c’est donc Kurt Rausenbach, installé à Newport sur la côte est des États-Unis, qui compte bien multiplier les challenges en mer avec sa femme Kristin. « Ces 22 dernières années, nous avons fait beaucoup de doubles en J/44 mais uniquement en croisière, explique l’Américain. On a participé à notre première course l’an dernier. À court terme, nous avons envie d’apprendre à manier le bateau et participer à des courses localement autour de Newport. On aime beaucoup le Class40 : pour nous, avec le J/44, c’est le meilleur bateau de course jamais conçu ». Il souhaite baptiser le bateau ‘Res potentia’, ce qui signifie « le domaine du possible ». « C’était la façon dont le physicien allemand Werner Heisenberg décrivait l’état quantique, souligne Kurt. Et ça a toujours été notre leitmotiv dans le développement de notre société, Qubit Moving and Storage, basée dans le New Hampshire ».
🇮🇹 Riccardo Tosetto, un tour du monde dans le viseur
Il va renforcer encore un peu plus le contingent des brillants skippers italiens à faire partie de la classe. Ricardo Tosetto est skipper professionnel depuis 17 ans. Il compte 4 transatlantiques et plus de 100 000 nautiques à son actif, lui qui connait la Méditerranée comme sa poche. La Class40 ? « Ça m’a toujours attiré. Ce sont des bateaux qui sont nés pour l’océan, qui sont très performants sans être trop sophistiqués. J’avais envie d’en avoir un à moi ! Riccardo a donc fait l’acquisition du plan JPK de BE Racing, l’ex-Obportus skippé alors par Florian Gueguen. Après être allé le chercher à Saint-Malo, il l’a convoyé jusqu’à Trieste en avril dernier, 3400 milles en 19 jours (avec deux escales) pour sa prise en main, mesurer sa fiabilité et réfléchir à son optimisation. Son objectif ? Participer à la Global Solo Challenge, une course autour du monde, sans escale et ouverte à toutes les classes au départ de La Corogne en septembre prochain. « Lorsque je me suis inscrit, j’étais sûr que j’y participerais en Class40. C’est un bateau rapide, robuste, adapté à mon budget et idéal pour cet incroyable challenge. » Et le skipper d’ajouter : « j’espère contribuer à ma manière à susciter encore plus d’intérêt autour de la classe de la part du public italien ».
🇫🇷 QUENTIN LE NABOUR, il ne manque que le bateau !
S’il n’a couru pour la première fois en Class40 que l’an dernier, à l’occasion de la CIC Normandy Channel Race avec Hervé Thomas, son rêve de Route de Rhum, lui, l’habite depuis de nombreuses années. Né et « formé » à la navigation à Saint-Malo, Quentin Le Nabour est passé par le circuit Figaro (en 2007, à 18 ans seulement) et a longtemps navigué en IRC (avec notamment plusieurs victoires à bord de Teasing Machine), avant de se lancer. « Avec toutes mes expériences, j’ai désormais le sentiment d’être prêt pour proposer un projet sérieux et performant, explique-t-il, alors qu’un partenaire s’est d’ores et déjà engagé à ses côtés pour une durée de 4 ans, le « Rhum » 2026 en ligne de mire. La Class40 a toujours fait partie de mes objectifs de carrière en course au large, c’est une classe hyper-active, les bateaux sont super sympas et la nouvelle génération amène une nouvelle manière de naviguer. » Ne lui manque donc, justement, qu’un bateau : « Celui que nous visions nous est passé sous le nez, nous sommes donc en recherche d’un bateau performant à acquérir pour l’ensemble du projet ». Le mercato n’est pas encore terminé !
🇫🇷 ACHILLE NEBOUT, en attendant la révélation
Il ne souhaite pas tout dévoiler mais le sourire qu’il arbore en dit long. Le 3 mars prochain, Achille Nebout lève le voile sur son nouveau Class40 et les sponsors qui l’accompagnent dans cette nouvelle aventure. « On arrive sur le circuit Class40 pour quatre ans avec de belles ambitions sportives », confie-t-il. L’Héraultais de 32 ans s’est formé à l’olympisme avant de découvrir le Diam24 et le circuit Figaro (3e de la Solitaire en 2022), non sans talent. En Class40, il compte déjà deux Transat Jacques Vabre, au côté de Kito de Pavant (2019, 7e) et de Luke Berry (2021, 5e). « J’ai eu la chance de naviguer dans pas mal de classes et le Class40, c’est vraiment génial ! Les bateaux, le plateau, l’ambiance, le mélange entre professionnels et amateurs, le programme de courses, le budget maîtrisé… Pour moi, c’est vraiment la classe parfaite ! » Et le skipper d’ajouter : « il y a tout pour s’y épanouir ! » De quoi susciter la curiosité et l’enthousiasme avant la révélation de son bateau et de ses sponsors avant de se jeter dans le grand bain.
🇺🇸 MARTIN ROESCH, l’équipage au coeur
Le Class 40 n°145, designé par Sam Manuard (Mach 40.3) a déjà eu plusieurs vies. Mis à l’eau en 2015 par Catherine Pourre (Eärendil), il s’agit du bateau Legallais skippé par Pierre Casenave-Péré, 25e de la dernière Route du Rhum. Désormais, il est entre les mains de Martin Roesch, lui aussi skipper d’expérience, qui l’a rebaptisé Velocity. L’Américain de 53 ans a cumulé nombre de courses à bord d’une large variété de bateaux. Il s’est notamment illustré à bord d’un J/111 et d’un Mills 68 Prospector avec lequel il a participé à la RORC Caribbean 600, à la Sydney-Hobart, à la Newport-Bermudes et ou encore à la Pineapple Cup. Martin se réjouit de disposer d’un Class40 qui « a un excellent palmarès » et qui « reste très compétitif après avoir bénéficié de nombreuses modifications et fait l’objet d’un gros réaménagement de la part de l’ancien propriétaire ». Il compte disputer la RORC Caribbean 600 avec trois équipiers puis l’Annapolis (Newport), l’Ida Lewis et la Newport-Bermudes, « 200 à 600 milles juste pour le plaisir ». Actuellement salarié dans une entreprise de ‘software’ (logiciel), il n’a pas l’intention de venir disputer des courses en Europe ou en solitaire dans un avenir proche… Pour le moment !