Qu’elle fut disputée cette dernière étape entre le Marin et le Robert. Dès le départ, cinq équipages font le trou : les frères Boulogne accompagnés des équipages Gillet/Girod, Ottou/Piazza, Marfaing/Boulogne et Mourniac/Durand, ceux-là même qui animent le Martinique Cata Raid depuis le premier jour. Les leaders se succèdent en tête du groupe, dans une mer formée. Nicolas Gillet et Ian Girod – Socoveam Anmizi qui emmènent la flotte depuis le Cap Ferré sont les premiers à enrouler la marque du Loup Garou. Les écarts sont alors infimes alors qu’il ne reste alors qu’un grand bord de spi avant la ligne. Très vite, Aurélien Ottou/ Rémi Piazza – Bullet – reprennent le lead. Mais personne ne peut résister au fulgurant retour de Matthieu Marfaing et Jean Boulogne – MMSailing. A trois longueurs de la ligne, le « Allez, on donne tout ! « de Matthieu résonne sur le plan d’eau. Le finish est incroyable et le duo remporte la manche du jour sur le fil.

Le Sacre en F18 pour Lou Mourniac et Pierre-Yves Durand – Acomalis

Après une semaine de compétition dans les eaux martiniquaises, Lou Mourniac et Pierre-Yves Durand s’imposent donc sur cette 9é édition du Martinique Cata Raid. Eux auront dominé la course de la tête et des épaules en remportant trois des cinq manches disputées. On les savait individuellement solides. A la barre, Lou Mourniac, biberonnée à la voile de compétition, suit les traces de son père Jean- Christophe et de son frère Tim, faiseur d’étincelles en Nacra 17. Lou n’est pas en reste et décroche à l’automne dernier un titre de championne du Monde en Nacra 15.
Pierre-Yves Durand est loin d’être un inconnu dan s le milieu du F18, lui aussi cumule et accumule les titres sur toutes les compétitions majeures du circuit. Il est l’équipier dont tout le monde rêve et connaît le bateau sur le bout des doigts.
On ignorait pourtant comment le binôme allait fonctionner pour cette association inédite. Les doutes ont été levés dès la manche d’entraînement.  » Lou a un touché de barre incroyable et s’adapte très vite au support », déclarait Pierre-Yves au premier jour de la compétition. Magnifiquement épaulée, la jeune bretonne a effectivement démontré toute l’étendue de son talent pour sa première participation à la Martinique Cata Raid. A noter que c’est la première fois qu’une femme s’impose sur la course.

Matthieu Marfaing et Jean Boulogne sur MM Sailing rendent également une très belle copie. Malgré des soucis de préparation du bateau, les deux compères n’ont jamais rien lâché. En remportant deux manches sur les cinq disputées, ils montent sur la deuxième marche du podium.

La troisième place au général revient à un équipage martiniquais, les plus réguliers peut-être sur la compétition : Nicolas Gillet associé à Ian Girod – Socoveam Anmizi. La performance est d’autant plus remarquable que Ian Girod qui a remplacé au pied levé l’équipier habituel de Nicolas Gillet, n’avait jamais mis les pieds sur un F18 !

En F16, la victoire au général revient à Christophe Sainglin et Olivier Magret – Poils d’oursin. Le duo a également dominé sa partie. Malgré une pénalité sur la troisième manche, Christophe et Olivier “naviguent propre”, la poignée dans les coins avec une motivation à toute épreuve. A noter en particulier leurs remarquables performances 7è et 6è au scratch sur les deux dernières manches.

Ils devancent au général Bérengère Kieffer/ Pascal Marchais – USHIP et les belges Peter Vaes/ Wout Leeman

Ils ont dit :

Lou Mourniac (avec Pierre-Yves Durand) – Acomalis – Troisièmes de la manche du jour et vainqueurs au général

 » La manche a été très sportive : avec des vagues, les algues tout le long. Il fallait vraiment rester très concentré. On est resté dans le paquet. L’objectif, c’est toujours de gagner mais quand on arrive tous à quelques secondes les uns des autres, c’est vraiment chouette. On est content de notre étape.

On avait un peu de temps d’avance au général. Je savais avec qui je venais faire ce Martinique Cata Raid : Pierre-Yves est un des meilleurs ; on était dans de bonnes conditions au niveau physique et sur la préparation de bateau, mais sans savoir comment allait fonctionner notre binôme. Dès les premières manches, on a pris nos marques. On a eu rapidement en tête l’envie de gagner parce qu’on s’est rendu compte que c’était possible. On se connaît depuis 2016 où Pierre-Yves naviguait avec mon père (Jean-Christophe) et mon frère (Tim) sur le Tour de France à la Voile, j’étais toute petite et je les admirai s, alors de naviguer avec eux aujourd’hui, c’est incroyable !  »

Matthieu Marfaing (avec Jean Boulogne) – MMSailing – Vainqueur de la manche du jour et deuxièmes du général

« On a pris la bouée de bout de ligne sur le départ, donc 360° mais on a réussi à se recaler très vite et à prendre la tête. Et tout d’un coup, je me suis rendu compte qu’on avait perdu l’axe entre le stick et la barre de liaison ! Heureusement, j’en avais un dans la poche de mon gilet. On repart cinquième, on revient encore dans le match avant de prendre un énorme bout de nasse dans les dérives. Mais on a bien bossé avec Jean pour remonter. Et complètement lâcher les chevaux dans les derniers 800 mètres. On a tout donné !
Jean est de plus en plus fort, de plus en plus aguerri. Quand on navigue comme ça, c’est dur physiquement pour l’équipier, c’est peut-être un peu plus facile à la barre et on doit être une source de motivation !
On est très très heureux de cette deuxième place au général ! On gagne deux manches, Lou Mourniac et Pierre-Yves Durand en gagnent trois, on navigue jamais ensemble avec Jean et habituellement je suis équipier plutôt que barreur. J’espère que cette édition va donner envie à plus d’équipages de venir courir ici. C’est une chouette épreuve. Le club du Wind Force a beaucoup travaillé, ils ont fait un super job !

Nicolas Gillet / Ian Girod – Socoveam – Anmizi – Quatrièmes de la manche du jour et troisièmes au général

Avec Ian on s’était fixé comme objectif de rester devant Manu (Boulogne) pour préserver notre place au général. En passant la dernière bouée en tête, il ne restait plus qu’une ligne droite, on a tout donné pour essayer de gagner l’étape. Mais on a eu un petit souci sur le bateau et on finit 10 secondes derrière. Mais je n’ai aucun regret, l’objectif est rempli. J’avais un sacré équipier parce qu’il n’avait jamais fait de F18 ! C’est un killer ! C’est un truc incroyable !

Aurélien Ottou (avec Rémi Pizza) – Bullet * – deuxièmes de la manche du jour

 » Franchement, la course d’aujourd’hui a été captivante, on ne s’est pas ennuyé. Le début de la manche a été sportive avec des changements de leaders, c’était vraiment cool. Ensuite, on a fait une heure de près avec Nicolas Gillet, au corps à corps, incroyable en raid, ça n’arrive qu’en régate ce genre de truc. En le doublant au Loup Garou, on se dit : “celle-là, elle est pour nous !” Mais on a pris des sargasses. Ce qui a raison de nous, c’est ces petites algues et une petite risée un peu mieux négociée par Matthieu qui les fait passer devant pour 10 ou 20 cm ! ça se joue à rien mais c’est le jeu ! On sera là l’année prochaine pour corriger ça ! On va aussi motiver les copains et revenir plus forts.

*Note de la rédaction : Aurélien Ottou et Rémi Piazza sont tous deux sociétaires du club Var Mer de Saint Laurent du Var et non de Menton comme mentionné précédemment.

F 16 – Christophe Sainglain (avec Olivier Magret) Poils d’oursin – Vainqueur de la manche du jour et du général

C’était la dernière manche, il fallait qu’on fasse fort. On a fait le maximum ! On a essayé de ne pas faire de faute. L’étape était longue et difficile avec un long tribord, très très long où il fallait rester concentré. On finit bien, 6ème au scratch : la performance sur cette manche est tout à fait bonne, on est vraiment content. Bravo Monsieur Goodall, le Viper est un bon bateau !

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