VELA, le transport de marchandises 100% à la voile
VELA, concepteur et armateur de voiliers-cargos nouvelle génération, annonce l’ouverture d’une ligne maritime décarbonée entre l’Europe et les États-Unis. Créée par cinq ingénieurs et entrepreneurs engagés, François Gabart, Pierre-Arnaud Vallon, Thibault Charles, Michaël Fernandez Ferri et Pascal Galacteros, la start-up basée à Bayonne entend bien insuffler un vent nouveau dans le domaine du fret conventionnel pour acheminer des produits à haute valeur ajoutée issus de l’artisanat et de l’art de vivre français et étranger, en utilisant la force du vent.
FAIRE LE CHOIX DU TRANSPORT À LA VOILE RESPONSABLE, FIABLE ET SÉCURISÉ
L’urgence environnementale est une réalité. Le transport de marchandises, qui représente 3% des émissions de gaz à effet de serre (GES) mondiales (13,5% en Europe), est l’une des causes majeures de la dégradation de l’environnement. Avec 90% des marchandises qui transitent par les océans, les cinq cofondateurs de VELA ont fait le choix d’agir positivement sur la planète, en proposant une alternative décarbonée et responsable au fret conventionnel.
L’objectif de VELA est de concevoir et d’armer des voiliers-cargos pour un transport maritime respectueux de l’environnement, des Hommes et des clients. Les produits transportés seront issus du savoir-faire et de l’art de vivre français et étranger en priorisant dans un premier temps l’axe transatlantique Europe – Etats-Unis.
Fin 2022, les ingénieurs entrepreneurs réalisent un premier test en acheminant des palettes en partance de la France pour New-York à bord d’un voilier-cargo déjà existant.
VELA souhaite proposer à ses clients un circuit court pour l’acheminement des marchandises afin de réduire le plus possible l’impact environnemental des marques en permettant le choix du port le plus près possible de l’entrepôt. VELA veut garantir un service client exigeant. Sécurité et fiabilité seront assurées grâce à des bateaux agiles et performants, capables de transiter en moins de 15 jours (plus rapide que les cargos conventionnels entre la France et les USA sur le délai total du chargement au déchargement), à des prix figés sur plusieurs années non soumis aux fluctuations du prix du baril (BAF) car n’utilisant pas de ressources pétrolières.
AGIR COLLECTIVEMENT AVEC UN ÉCOSYSTÈME DE PARTENAIRES ENGAGÉS
VELA a, depuis mars 2022, gagné la confiance de clients issus de grands groupes, ETI et PME en France et aux Etats-Unis. Le développement se poursuit en septembre 2022 grâce à la signature d’un partenariat stratégique avec MerConcept, première société de François Gabart, spécialisée dans la conception et la construction de bateaux de course au large. Depuis plusieurs années MerConcept opère une démarche de transferts technologiques entre la course au large et la mobilité maritime afin de contribuer à la décarbonation du transport. Reconnue pour le savoir-faire, la fiabilité, la performance et l’esthétisme de ses bateaux, MerConcept est un allié de choix pour l’étude et la conception des futurs voiliers-cargos de VELA. Les partenaires mettent tout en œuvre pour débuter la construction de leur flotte de bateaux dès le second semestre 2023. Pour mener à bien ce projet, VELA a d’ores-et-déjà entrepris la recherche de soutiens financiers pour l’accompagner dans sa mission.
UNE AVENTURE HUMAINE
Soucieux de l’environnement et conscients de l’urgence à agir pour réduire l’impact du transport, François Gabart, Pierre-Arnaud Vallon, Thibault Charles, Michaël Fernandez Ferri et Pascal Galacteros se sont unis pour entreprendre ensemble. Aujourd’hui il est difficile d’envisager pour chacun d’eux un monde cloisonné et VELA est une des solutions pour continuer d’échanger dans un monde soutenable en repensant la manière d’acheminer les biens. Leur lien profond avec la mer et leurs compétences complémentaires les ont tout naturellement amenés à agir sur la mobilité maritime durable.
ENTRETIEN AVEC PIERRE-ARNAUD VALLON, COFONDATEUR DE VELA
Qu’est ce qui vous rassemble tous les 5 autour de VELA ?
La nécessité de protéger notre environnement et nos océans nous a rassemblé autour de ce projet. Nous avons envie de contribuer à la décarbonation du transport maritime avec la profonde conviction que le vent est une excellente source d’énergie pour décarboner efficacement ce secteur.
Vous avez réalisé un test grandeur nature en décembre dernier, avec l’acheminement de premiers produits à haute valeur ajoutée jusqu’à New-York, que retenez-vous de cette expérience ?
Cette expérience a été enrichissante, à la fois en mer et sur les process à terre, et la traversée s’est bien passée. Le test a permis à nos premiers clients de confirmer leur intérêt. Ils ont pu entre autres apprécier toute l’efficacité de passer par des ports secondaires plus flexibles et moins engorgés.
On retient aussi cet effet “ waouh “ quand le client récupère sa marchandise et se dit qu’elle est arrivée simplement avec la force du vent….Quels sont les principaux enjeux de VELA à court et moyen terme ?
Nous souhaitons poursuivre le remplissage de nos cales avec de nouveaux clients sur notre première ligne France – US, lancer la construction de notre voilier-cargo et permettre progressivement d’atteindre une haute fréquence de départ. Pour la suite nous restons évidemment à l’écoute de nos clients qui seront toujours le point de départ de nouvelles lignes maritimes pour VELA.
L’objectif est de construire une flotte 100% vélique performante, quels partenaires vous accompagnent à ce jour dans ce défi et comment comptez-vous convaincre des investisseurs ?
Côté “ mer “ nous avons la chance en interne et avec nos partenaires de travailler avec des experts reconnus dans leur domaine, comme MerConcept et d’autres partenaires stratégiques.
Côté “ terre “, c’est un point stratégique et là aussi nous sommes heureux de travailler main dans la main avec les équipes logistiques et portuaires de Nouvelle-Aquitaine pour construire ces nouveaux flux.
Pour convaincre les investisseurs, on se concentre sur plusieurs leviers, le bateau qui sera par construction compétitif, les engagements long terme de nos clients et l’équipe VELA.Pour quelles raisons le secteur du transport maritime tarde à se transformer, et comment souhaitez-vous accompagner sa nécessaire transformation ?
Cette inertie est due aux volumes gigantesques échangés avec des navires qui sont déjà construits et sur lesquels les leviers de transformation sont limités. D’autre part, il faut aussi souligner que les solutions de décarbonation ne sont pas encore toutes matures ou nécessitent des investissements très conséquents. C’est l’avantage du vent, c’est une énergie primaire infinie et renouvelable qui n’a pas besoin d’être transformée, ni transportée pour être utilisée.
Par ailleurs, ce secteur doit faire face à de multiples enjeux. La décarbonation est un point majeur mais ce n’est pas le seul. Les volumes échangés sont énormes et il faut questionner notre façon d’utiliser ces transports. Ces sujets sociaux et environnementaux posent également la question du prix “ juste “ d’un transport intercontinental soutenable. Là aussi il y a un élément de réponse intéressant.