Pour sa neuvième édition, la « PLM » se disputera sur un format de double mixte à bord des Mini 6.50 engagés. Un tournant pour l’épreuve qui, depuis 2014, ouvre la saison de la Classe Mini en Atlantique et se positionne cette année comme véritable moteur dans la facilitation d’accès aux femmes à la course au large.

C’était une volonté de longue date de l’organisateur Lorient Grand Large et de son directeur de course, Yves Le Blevec. Avec le soutien de la Classe Mini, de la Fédération française de voile et de son partenaire titre, Plastimo, la PLM 6.50 deviendra cette année le premier événement du circuit à se courir en équipage 100 % mixte. « L’épreuve est depuis longtemps une classique du circuit Mini 6.50 et est traditionnellement synonyme de transmission, les skippers ayant l’occasion de partager une course avec d’autres navigateurs, explique Yves Le Blevec. Aujourd’hui c’est la mixité qui sera mise à l’honneur. C’est une super nouvelle qui va permettre à de nombreuses navigatrices de goûter aux joies de la course au large. » Cette nouveauté vise en effet clairement à faciliter l’accès aux femmes au haut niveau de régate océanique et fait ainsi écho aux enjeux sociétaux de notre époque. « C’est un sujet de plus en plus au centre du travail réalisé par les différentes courses, confirme Jean Marre, président de la Classe Mini. La mixité est désormais obligatoire sur la Transat Paprec, sur The Ocean Race… Il est important que la Classe Mini joue son rôle de facilitatrice et permette à davantage de femmes d’accéder à notre discipline. Si l’Olympisme et le haut niveau le font, le vivier de nouveaux talents que nous représentons doit également jouer le jeu. Car si la « base » n’amène pas suffisamment de navigatrices sur le circuit, l’élite se retrouvera finalement bloquée dans sa démarche. Nous avons un véritable rôle à jouer. »

Dire aux jeunes navigatrices que la course au large leur est accessible

Si la volonté d’inciter les skippers à favoriser la mixité dans leur choix de co-skippers anime depuis longtemps Jean-Philippe Cau, plusieurs idées ont été avancées avant que le président de Lorient Grand Large et ses équipes ne fassent le constat que le seul outil efficace pour une première transition restait de rendre cette nouvelle règle obligatoire dans l’Avis de course, publié ce lundi. « J’espère que ce ne sera plus nécessaire dans l’avenir, mais c’est un passage un peu obligé pour donner des opportunités aux femmes, admet Laure Galley, victorieuse de l’édition 2022 à bord de DMG MORI Sailing Academy, de nouveau sur la ligne de départ cette année pour défendre son titre. Nous sommes 4 femmes en proto avec de supers projets et des bateaux neufs, nous ne sommes pas si loin de la parité sur ce type de projets. Cela montre que nous sommes tout aussi capables de convaincre des sponsors et de se lancer, avec de bons résultats à la clé. La PLM est certainement la course la plus adaptée à ce genre de test, c’est une course en double, assez courte et donc accessible. L’année dernière, j’y ai participé alors que je n’avais encore jamais navigué en Mini et ça s’est plutôt très bien passé ! » Un test grandeur nature qui servira donc de référence pour l’avenir, avec une volonté affichée de pérenniser le concept si les objectifs visés sont atteints. « Les années impaires, le renouvellement de la flotte est moins important et la course aux milles sera moins forte en année de Mini Transat, indique la Classe. C’est la bonne année pour essayer, avant de faire un bilan commun à l’issue de l’événement et d’en tirer les conclusions pour les éditions futures. » Premier test, donc, au printemps prochain, pour une transition vers un avenir où course au large et mixité deviendraient la nouvelle norme. Et l’organisateur se veut confiant : cette année, la course sera ouverte à 80 bateaux !

ILS ONT DIT…

Jean-Philippe Cau, président de Lorient Grand Large :

« Cette nouvelle règle s’inscrit véritablement comme une volonté d’inciter les skippers à favoriser la mixité dans leurs choix de co-skippers et de faciliter l’accès des femmes à la course au large et à la compétition de haut niveau. Il s’agit d’un enjeu fondamental de notre société et la course au large se doit d’être moteur en ce sens. La Classe Mini et la Plastimo Lorient Mini 6.50 sont les supports les plus adaptés à ce début de transition. »

Yves Le Blevec, directeur de course de la PLM 6.50 :

« Je me réjouis d’assurer une nouvelle fois la direction de course de la Plastimo Lorient Mini qui est devenu une classique du circuit Mini 6.50. Elle s’inscrit comme la course de « rentrée des classes » qui marque le top départ de l’enchainement des courses de la saison. Traditionnellement, l’épreuve est synonyme de transmission, les skippers ayant l’occasion de partager une course avec d’autres navigateurs. Aujourd’hui, c’est la mixité qui sera mise à l’honneur. C’est une superbe nouvelle qui va permettre à de nombreuses navigatrices de goûter aux joies de la course au large. »

Jean Marre, président de la Classe Mini :

« La Plastimo Lorient Mini est une course spéciale dans le calendrier et la mixité est un sujet de plus en plus au centre du travail qui est réalisé par les différentes courses telles que la Transat Paprec, The Ocean Race… Il est important que la Classe Mini joue son rôle de facilitatrice et permette à davantage de femmes d’accéder à la course au large.

Nous avons constaté une belle évolution ces derniers années dans le nombre de femmes présentes sur le circuit, mais nous restons en moyenne en-dessous des 20%. Nous avons donc interrogé plusieurs coureuses et il en est ressorti que le meilleur outil reste d’obliger les binômes à courir en mixte. C’est la bonne année pour le faire et en tirer ensuite des conclusions pour les éditions futures. En année impaire, les équipages ont de l’expérience et pourront la partager avec les nouvelles femmes qui arriveront sur le circuit grâce à cette nouvelle règle. Cela nous semble important, nous souhaiterions instaurer cela sur le long terme, afin de voir l’impact positif que cela aura, afin de donner envie à d’autres navigatrices qui ne pensaient pas forcément que la course au large leur était accessible.

La mixité est désormais obligatoire sur la Transat Paprec, sur The Ocean Race… Il est important que la Classe Mini joue son rôle de facilitatrice et permette à davantage de femmes d’accéder à notre discipline. Si l’Olympisme et le haut niveau le font, le vivier de nouveaux talents que nous représentons doit également jouer le jeu. Car si la « base » n’amène pas suffisamment de femmes sur le circuit, l’élite se retrouvera finalement bloquée dans sa démarche. Nous avons un véritable rôle à jouer. »

Laure Galley, skipper de DMG Mori Sailing Academy, vainqueur de la PLM 2022 :

« C’est un passage un peu obligé pour donner des opportunités aux femmes, j’espère que ce ne sera plus nécessaire dans l’avenir. Sur le cycle 2022-2023, nous sommes 4 femmes en proto (Marie Gendron, Thaïs Le Cam, Caroline Boule et moi), avec de supers projets et des bateaux neufs, nous ne sommes pas si loin de la parité sur ce type de projets. Cela montre que nous sommes tout aussi capables de convaincre des sponsors et de se lancer, avec de bons résultats à la clé.

Il n’y a ni avantage ni inconvénient à être une femme, je me considère comme un skipper, comme un marin comme un autre. On court ensemble, on gagne des courses, la preuve, en 2022 le championnat de France en proto a été remporté par une femme !

La PLM est certainement la course la plus adaptée à ce genre de test, c’est une course en double, assez courte et donc accessible. L’année dernière, j’y ai participé alors que je n’avais encore jamais navigué en Mini et ça s’est plutôt très bien passé ! Après ma victoire, j’ai envie d’aller chercher le doublé, ce serait chouette ! Chez la DMG Mori Sailing Academy, nous travaillons à 2 et je courrai donc avec Alexandre, qui récupérera le bateau l’année prochaine. Transmission et mixité seront donc au rendez-vous pour ce lancement de la saison. »

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