Un jugement de Salomon mitigé
Pot-Au-Noir vite négocié et îles Salomon dépassées, Groupama devance toujours PUMA, deuxième, et Telefónica, troisième. L’option Est des Espagnols ne les a pas propulsés en tête mais les a remis dans le match. Reste aux adversaires du leader français la mer de Tasmanie pour tenter de reprendre la main.
Pour passer ce Pot-Au-Noir, il fallait négocier les îles Salomon, en plein Pacifique sud. 36 heures cruciales tactiquement : Groupama sailing team à l’extrême est de la flotte « pour être le moins gêné possible par les convections et les changements de vent à la côte » selon le chef de quart Damian Foxall ; PUMA Ocean Racing et Abu Dhabi Ocean Racing derrière lui ; Telefónica, CAMPER with Emirates Team New Zealand et Sanya à plus de 230 milles dans leur ouest, au milieu de l’archipel. Sanya a même négocié un passage de 100 mètres de large entre deux îles …
À 13h UTC aujourd’hui, la flotte est sortie du Pot-Au-Noir et de l’archipel. La prise de risque du groupe de l’ouest a payé – sans bouleverser le classement pour autant. Groupama est toujours en tête, PUMA deuxième à 89 milles, Telefónica troisième à 142 milles. Abu Dhabi est quatrième, CAMPER cinquième, Sanya sixième.
« C’était une bonne option, surtout pour Telefónica qui était très ouest, » commente Foxall. « Ils sont revenus dans le match mais sont toujours quelques milles derrière, décalés au nord-ouest par rapport à Auckland. »
« C’était une grande inconnue pour nous, » ajoute Andrew Cape, le navigateur de Telefónica. « Quel courant allait-on avoir, quel dévent des montagnes – mais tout a fonctionné. Si l’on regarde nos gains, notamment sur Abu Dhabi, on est plutôt contents de la manière dont ça a fonctionné. »
Ils ont limité les dégâts en coupant entre les îles, donc, mais les leaders conservent leur avance. Cette nuit, Groupama et PUMA sont passés au vent de l’île de Santa Anna en évitant le pire de la zone de convergence.
« Ce n’était pas un Pot-Au-Noir qui a duré des jours, » dit Foxall, soulagé. « Il n’y a pas eu du tout de pétole, mais beaucoup de grains, de lignes de nuage et de convergence qui influencent le vent. Il fallait éviter les molles et optimiser les risées.
« On a eu une bonne molle pendant la nuit mais je pense que le bilan global est bon. On est toujours le bateau le plus au sud, au vent, avec la flotte sous le vent et derrière nous. C’est une position de contrôle. »
Ce que confirme Cape : « Maintenant, les bateaux au vent vont pouvoir abattre et nous prendre des milles. C’est ce qu’ils vont faire dans la prochaine phase de l’étape. Puis il faudra négocier la Nouvelle-Calédonie. »
Groupama a déjà touché les alizés de sud-est qui l’emmène vers cette île française, à 500 milles de distance. À 1500 milles de la Nouvelle-Zélande, il faudra ensuite négocier la mer de Tasmanie et éviter les pièges de cette zone instable. Avec un anticyclone au sud et une dépression qui se dirige vers les Vanuatu, les 15 nœuds de vent dans lesquels la flotte évolue vont forcir.
Dans ces conditions changeantes, il faut se méfier de Capey ! Quatre Volvo Ocean Race au compteur, l’Australien a été surnommé « le Roi Salomon » par son équipage pour avoir pris cette option salutaire entre les îles. Il ne baisse pas les bras.
« On se bat toujours pour la victoire. On est ici pour gagner. Il y encore des opportunités. La situation météo est très confuse. Je pense que dans trois à quatre jours, il y aura beaucoup de conditions complexes et que tout peut arriver. »
Positions à 10h UTC le 4 mars 2012 :
- Groupama sailing team à 1597,1 milles d’Auckland
- PUMA Ocean Racing powered by BERG à 89,4 milles du leader
- Team Telefónica à 142,1 milles du leader
- Abu Dhabi Ocean Racing à 170,8 milles du leader
- CAMPER with Emirates Team New Zealand à 190,4 milles du leader
- Team Sanya à 269,4 milles du leader