Des histoires de famille
Si, en métropole, le milieu de la course au large est actuellement en effervescence avec le prochain départ de la mythique Route du Rhum, sur l’île de Saint-Barthélemy, les membres de l’association St Barth Multihulls sont, eux aussi, en pleine ébullition. Et pour cause, c’est maintenant dans moins de deux semaines que le coup d’envoi de la 14e édition de la St.Barth Cata-Cup sera donné. Vincent Jordil, Emilie Aubin, Laurence Hourticq, Élodie Ghezzi et l’ensemble de l’équipe s’activent en effet pour réceptionner les premiers containers chargés de F18 et peaufiner les derniers détails afin d’accueillir comme il se doit les 58 duos engagés dans l’épreuve cette année. Des tandems parmi lesquels l’on retrouve de nombreux binômes ayant fait le choix de régater en famille, profitant du cadre de la course placée, depuis toujours, sous le sceau de la convivialité !
Cédric et Laurent Bader, Bob et Marc Baier, Frédéric et Anne Boc-Ho, Patrick et William Carro, Paulo et Martin Gabella, Michel et Benjamin Mamzer, Jonah et Fenosoa Raveloson… nombreux sont, cette année comme les précédentes, les équipiers qui naviguent en famille à l’occasion de la St.Barth Cata-Cup. Si certains régatent en fratrie, d’autres courent en couple, à l’image de Frédéric et Anne Boc-Ho. Déjà présents ensemble lors des éditions 2010, 2011, 2018 et 2019, les Bretilliens seront une nouvelle fois bien là, avec un air de petite revanche après leur dernière participation marquée par un abandon forcé lors du tour de l’île. Un fait de course qui a pesé bien lourd sur leur classement général, les privant notamment d’ambitionner de faire mieux que leur 8e place réalisée en 2011. « Globalement, on est plutôt plus à l’aise dans les conditions de vent léger. Cette fois encore, on va se bagarrer avec la motivation de figurer au mieux au classement général, et aussi de donner un peu de fil à retordre à Arthur, notre fils, qui part normalement avec un peu d’avance et aussi l’avantage de la jeunesse », relate avec humour Frédéric qui s’est imposé, en juin dernier, dans le Raid Emeraude, au côté de Brieuc Mégret, avec seulement 41 petites secondes d’avance sur… Arthur et Laëtitia Lefèvre. « Ensemble, lui et moi avons disputé deux St.Barth Cata-Cup, en 2012 puis en 2013. C’est la première fois que l’on va courir l’un contre l’autre sur cette course. Cela promet du match dans le match », assure le gérant de Propulsion Sailing.
Du match dans le match
Même son de cloche du côté d’Emmanuel Boulogne qui retrouvera face à lui son fils Jean. « Il arrive régulièrement que l’on soit concurrent. Je crois cependant que le résultat est plus moins important pour lui que pour moi, mais je crois aussi qu’il va avoir du mal à me battre à Saint-Barth cette année ! », s’amuse le Nordiste, seul concurrent de l’histoire de la course à n’avoir manqué aucune édition depuis sa création en 2008, année lors de laquelle il s’est d’ailleurs octroyé la victoire avec Tanguy Kervyn avant de régulièrement performer, en particulier avec Vincent, son frère jumeau. « La St.Barth Cata-Cup est, pour moi, LA régate de l’année. Je participe régulièrement à différents championnats mais s’il y a vraiment une épreuve qui compte plus que toutes les autres, c’est bien celle-ci car elle représente 100% de plaisir ! » détaille le Gravelinois que l’on retrouvera du 16 au 20 novembre prochain en tandem avec Mathieu Marfaing. Mathieu qui régatait l’an passé avec son fils Jean.
La notion de plaisir, l’ADN de l’évènement
« Après avoir régulièrement régaté ensemble pendant une dizaine d’années, avec, entre autres, quatre participations à la St.Barth Cata-Cup entre 2011 et 2016, il se trouve qu’on a eu pas mal d’opportunités pour finalement se confronter l’un à l’autre. Pour le moment, on va dire que je n’ai pas eu trop de chance mais je ne désespère pas de battre mon père ! », commente Jean Boulogne qui formera pour la première fois un tandem avec l’Américain Charles Timeo, un habitué de l’épreuve lui aussi. « On s’est rencontré il y a une quinzaine de jours en Floride, dans le cadre du Mondial de la classe. Il est sympa. Je pense que l’on va bien s’amuser. On est, en tous les cas, sur la longueur d’onde puisque l’un comme l’autre, on attend impatiemment toute l’année d’être en novembre pour prendre part à cette régate ! », termine Jean qui résume à lui seul l’état d’esprit de l’ensemble des 110 coureurs attendus d’ici deux semaines, plage Saint-Jean Pélican.