La Route du Rhum, course de légende
Arrivé à Saint-Malo après un convoyage d’un peu plus de 12 heures, l’IMOCA Hublot a pris part ce mercredi soir à la parade d’ouverture de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe. Désormais amarré aux pontons du bassin Duguay-Trouin, le voilier jaune et noir restera à quai pendant 10 jours d’animations et de festivités. L’occasion aussi pour son skipper Alan Roura d’entrer progressivement dans sa bulle, avant le départ de la plus mythique des transatlantique. Mais pourquoi cette course est-elle si légendaire ? Analyse en 10 points.
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Une première édition mythique
La Route du Rhum est devenue incontournable dès sa première édition, en 1978. Cette année-là̀, Mick Birch s’impose pour seulement 98 secondes devant son rival, Michel Malinovsky. Un scénario exceptionnel qui a contribué à la légende de la course.
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Le meilleur de la course au large
Tous les quatre ans, les plus grands marins de la discipline se retrouvent. Six catégories sont en effet représentées : des multicoques (Ultim 32/23, OceanFifty, Rhum Multi) et des monocoques (IMOCA, Class40, Rhum Mono)
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Le retour des héros du Vendée Globe
Deux ans après le plus connu des tours du monde, la grande majorité des marins en IMOCA seront sur la ligne de départ.
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Un départ à couper le souffle
Il y a quatre ans, plus d’1,3 millions de visiteurs s’étaient rassemblés lors du village, à Saint- Malo, afin d’arpenter les pontons où sont amarrés tous les bateaux participants, durant une dizaine de jours. Le départ est tout aussi spectaculaire avec des centaines de plaisanciers entourant les concurrents et des dizaines de milliers de spectateurs massés sur les côtes bretonnes.
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Des conditions parfois dantesques
Les conditions météorologiques peuvent être particulièrement rudes à cette période de l’année, notamment en sortie de Manche et dans le Golfe de Gascogne. Ils étaient ainsi 30 concurrents à avoir abandonné en 2002 et 25 en 2014, ce qui ajoute de l’appréhension pour tous ceux qui s’élanceront le 6 novembre prochain.
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Des rebondissements jusqu’à l’arrivée
Pas questions de relâcher la concentration et la pression. Nombre de concurrents, même parmi les mieux placés, se sont fait surprendre alors qu’ils s’approchaient du dénouement. Steve Ravussin qui chavire à près de 700 milles de l’arrivée (2002) ou encore Alex Thomson qui faisait la course en tête avant de s’échouer sur les côtes guadeloupéennes (2018) l’ont démontré à leur insu.
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Un record d’engagés
Quatre ans après avoir déjà battu un record de participation (123 bateaux), cette 12e édition s’apprête à faire encore mieux avec 138 bateaux sur la ligne de départ !
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Une course plus que jamais internationale
Si la course est prisée par les meilleurs skippers français, les étrangers ne sont pas en reste. Ils représentent en effet 20% des marins présents et sont issus de 14 nationalités différentes. Dans le sillage d’Alan Roura, trois autres skippers suisses seront au rendez-vous.
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Des records en pagaille
Lors de 10 des 11 éditions précédentes, le record a toujours été battu. Alors que Mike Birch avait franchi la ligne en 23 jours à bord de son petit trimaran de 39 pieds (1978), le dernier vainqueur, Francis Joyon, a bouclé la course en 7 jours et 14 heures chez les Ultimes (105 pieds). Le record des IMOCA, lui, reste inchangé depuis 2014 : François Gabart s’était imposé en 12 jours, 4 heures et 38 minutes.
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Une arrivée riche en émotion
C’est un moment à part dans la vie d’un skipper. Entrevoir la Guadeloupe depuis le large, contourner ses côtes en veillant à des conditions parfois « délicates », puis franchir la ligne d’arrivée. À l’issue d’un sprint incroyable à se surpasser et à résister à tout, l’instant a valeur de délivrance et reste longtemps gravée dans les mémoires.