Thomas Coville et Sodebo Ultim 3 prêts pour les festivités !
Le compte à rebours est lancé, Sodebo Ultim 3 est à bon port ! Parti lundi de Lorient, Thomas Coville a fait son entrée mardi soir dans le bassin Vauban de Saint-Malo avec les autres concurrents de la classe Ultim 32/23. Une arrivée toujours chargée d’émotion pour celui qui participera à la Route du Rhum – Destination Guadeloupe pour la septième fois consécutive. Avec des ambitions élevées et le désir de profiter de l’avant-course pendant les dix jours le séparant du départ, le 6 novembre à 13h02.
Que la fête commence !
C’était jour de fête mardi à Saint-Malo avec un double événement, l’ouverture officielle du village de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe à Saint-Malo et l’arrivée dans le bassin Vauban des bateaux de la catégorie reine, les trimarans de la classe Ultim 32/23. Une arrivée sous forme de parade sous voiles avant un passage millimétré de l’écluse donnant accès au bassin où les huit concurrents de l’édition 2022 de la transat en solitaire ont été amarrés. Un moment une nouvelle fois vécu intensément par Thomas Coville : « La silhouette de la cité corsaire quand tu arrives, c’est comme un visage. Pour moi, c’est à la fois l’endroit de mon enfance, où j’allais voir les bateaux avec mes parents. »
Le skipper de Sodebo Ultim 3 s’aligne en effet pour la septième fois de suite au départ d’une Route du Rhum qui aura jalonné sa carrière : « Certaines éditions ont changé ma vie. Il y a d’abord celle de 1994 où je suis préparateur de Laurent Bourgnon, elle déclenche beaucoup de choses en moi ; ensuite celle que je gagne quatre ans plus tard (en Imoca) après avoir remplacé Yves Parlier, elle est très initiatique, et à l’arrivée, elle marque le début d’une formidable histoire, puisque c’est à Pointe-à-Pitre que je rencontre la famille Bougro (qui a fondé Sodebo). Je me souviens aussi de la formidable bagarre de 2006, je finis troisième, quelques minutes devant Michel Desjoyeaux, c’est sans doute l’une des plus belles éditions d’un point de vue purement sportif.Il y a aussi eu des souvenirs plus pénibles, particulièrement celle où je percute le cargo (en 2014), très difficile à vivre, même si derrière, elle m’a permis de rebondir, ce rendez-vous raté m’a poussé à faire des choix différents, dont on voit les résultats aujourd’hui. Et puis il y a la satisfaction d’une troisième place en 2018, une édition difficile pour notre catégorie. Pour 2022, c’est une nouvelle histoire passionnante à écrire ! »
Cette nouvelle histoire, Thomas Coville l’aborde avec des arguments pour jouer aux avant-postes : « Humblement, je pense faire partie de ceux qui peuvent prétendre au podium. Avec toute l’équipe, nous avons construit le chemin vers cet objectif, je me sens à ma place parmi les trois-quatre concurrents qui vont aller jouer la victoire. » Ce qui nécessitera, à coup sûr, d’être d’entrée dans le rythme : « C’est une course qui est courte et nécessite de tout de suite rentrer dans le match, sinon, tu peux être pris à la gorge. Sur ces bateaux, il n’y a pas de demi-mesure dans l’engagement que tu dois mettre, parce que tu as vite fait de perdre 3-4 nœuds de vitesse par rapport à la concurrence . »
Une préparation exigeante
Décidé à tout mettre en œuvre pour assumer ces ambitions élevées, le skipper de Sodebo Ultim 3 a pris un soin particulier, avec son équipe, à préparer cette Route du Rhum – Destination Guadeloupe : « Nous avons réussi à dérouler la feuille de route qui avait été prévu. Nous avons beaucoup navigué, pas loin de 140 jours, d’abord en équipage, ensuite en faux solo, puis en solitaire, parce que j’aime ça et que je voulais vraiment me mettre en condition. Le gros plus de cette préparation, c’est que nous avons partagé de nombreuses sessions avec Charles Caudrelier et Armel Le Cléac’h en échangeant de façon fluide, ce qui nous a beaucoup fait progresser ensemble . »
Thomas Coville a dans le même temps choisi de travailler sa condition physique, indispensable vu l’engagement que demande un Ultim en solitaire, en compagnie d’une partie de son équipe, d’où un séjour à la montagne au printemps, un stage en presqu’île de Crozon en septembre. Il s’est également appuyé sur des compétences extérieures, via notamment son partenariat avec les Etoiles du Sport, pour appréhender au mieux l’aspect mental : « J’ai collaboré avec Alice Modolo, une apnéiste qui est pour moi une extraterrestre de la préparation Mentale, j’ai aussi échangé avec Ophélie David, l’ancienne championne de ski cross.» Autre aspect et non des moindres, sur lequel a beaucoup insisté le skipper de Sodebo Ultim 3, la météo, avec une cellule de routage qui sera dirigée par l’Australien Will Oxley assisté de Philippe Legros.
Les F1 de la course au large
Nouveauté appréciée de cette 12e édition, tous les trimarans de la classe Ultim 32/23 sont regroupés dans le bassin Vauban – certains étaient à l’extérieur il y a quatre ans -, ce qui va permettre au public d’admirer de très près ces machines que beaucoup comparent à juste titre aux Formule 1 de la mer. « C’est une comparaison que j’aime bien, souligne Thomas Coville. A chaque fois que je monte sur le bateau, que ce soit en course ou pour une navigation d’entraînement, j’ai l’impression d’être comme le pilote qui, dans le paddock de F1, enfile son casque et ses gants, avant de s’élancer sur un Grand Prix. Je ressens l’émotion rare d’avoir la chance de piloter un bateau incroyable. »
Mais également, sur cette édition 2022 de la transat en solitaire, de faire partie d’un plateau exceptionnel : « La classe Ultim avait été assez décriée il y a quatre ans suite aux avaries ayant touché certains concurrents. C’est sûr que nous avons traversé des hauts et des bas, mais force est de constater que ce pari de créer une classe de grands bateaux paie : on se retrouve à huit à Saint-Malo, dont trois nouveaux par rapport à l’édition précédente, tout ça avec une homogénéité assez incroyable et des trimarans qui ont énormément progressé. C’est un plateau qui me fait plaisir et me fait dire qu’il faut parfois rester pugnace malgré les courants contraires. Je suis fier de faire partie de cette flotte qui est une référence dans le monde entier. »
En attendant de s’élancer à l’assaut de ce monument de la course au large qu’est la Route du Rhum – Destination Guadeloupe, le skipper de Sodebo Ultim 3 entend bien profiter de l’ambiance particulière des jours précédant le départ : « Je vais alterner présence sur place pour participer à la fête, parce que la Route du Rhum reste une fête de la course au large et que j’aime partager et transmettre ma passion, et moments où je vais m’extraire de Saint-Malo pour me recentrer sur moi. Car c’est primordial que je prenne le départ en pleine forme physique et mentale. Je vais essayer de trouver le juste milieu entre cet élan naturel de partager et la nécessité de me protéger. »