Ce Rhum, l’aboutissement de quatre ans de travail
Alors que le village de la 12e édition de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe a désormais ouvert ses portes à Saint-Malo et que le compte à rebours est ainsi clairement lancé pour les 138 marins en lice, l’effervescence des grands évènements est pleinement palpable sur place, où pas moins de deux millions de personnes sont attendues d’ici au départ, le 6 novembre prochain. Pour ce qui le concerne, Jean Galfione est fin prêt. C’est en effet avec une vraie sérénité mais aussi une certaine forme d’impatience que le skipper du Class40 Serenis Consulting se prépare à prendre part à la plus mythiques des transatlantiques en solitaire, une épreuve qu’il prépare intensément depuis quatre ans. Quatre ans lors desquels il a soigné chaque détail de sa préparation et mis en place l’ensemble des éléments nécessaires à la réalisation de ses objectifs : rallier Pointe-à-Pitre et être à la bagarre tout au long des 3 542 milles du parcours !
« Je me sens en grande forme. J’ai réussi à beaucoup naviguer en solitaire et j’ai le sentiment d’être bien préparé pour l’échéance qui arrive », relate Jean Galfione qui a multiplié les entraînements en solo cette saison et voit désormais son principal objectif se profiler à l’horizon à vitesse grand V. De fait, c’est dans moins de deux semaines à présent que le skipper du Pogo S4 aux couleurs de Serenis Consulting s’alignera au départ de la célèbre Route du Rhum – Destination Guadeloupe. « Je suis content parce que j’ai pu me tester et tester le bateau dans tous les types de conditions, en particulier ces dernières semaines lors desquelles j’ai profité de 25-30 nœuds sur une mer formée pour tirer sur la machine et tout bien valider dans toutes les configurations possibles. Cela m’a permis d’acquérir beaucoup de confiance en la machine, ce qui était important pour moi après CIC Normandy Channel Race puis la Drheam Cup, contrariées l’une et l’autre par de petits soucis techniques en mai et en juillet dernier (il avait rencontré des problèmes d’électronique puis cassé son bout dehors, ndlr) », assure l’ancien perchiste, aujourd’hui pleinement rassuré. « J’ai tout épluché. Aujourd’hui, je me sens serein. J’ai appris à comprendre les réactions du bateau en engrangeant les milles et en multipliant les manœuvres autant que possible. Aujourd’hui, lui et moi sommes de bons copains. Je me sens bien à bord. Il ne me fait pas de crasse. Même lorsqu’il commence à pencher beaucoup, il me laisse de temps de réagir. Il ne me prend jamais de court, qu’elle que soit la situation, ce qui est évidemment très positif », note Jean qui a trouvé les manettes petit à petit, sans jamais chercher à brûler les étapes mais, au contraire, en cherchant à comprendre sa monture dans le détail. « Le bilan n’est pas si mal, même s’il y a toujours le sentiment que l’on aurait pu en faire encore plus », souligne le navigateur qui continue de cumuler de l’expérience, doucement mais sûrement, bien conscient qu’il s’agit là de l’une des clés de la réussite dans sa nouvelle discipline, plus que dans n’importe quelle autre.
Pleinement focalisé sur l’évènement
« A présent, le départ de la course arrive à grands pas. Je suis complètement focus sur l’évènement. Je ne vais pas changer mes habitudes mais je vais rester vigilant pour rester concentré sur l’essentiel. Dès à présent, même s’il encore un peu tôt, je vais scruter l’évolution des systèmes météo en Atlantique. Cela va me permettre de rentrer petit à petit dans la course et de garder le contact avec les outils de navigation », précise Jean, avouant par ailleurs éprouver le sentiment d’accomplissement. « En 2019, lorsque nous avons lancé le projet dans la foulée de ma deuxième participation à la course (avortée), il y a eu la réflexion pour la conception du bateau, les premières mises au point, les premières nav’, les premières courses… de nombreuses cases ont été cochées dans l’optique de préparer le moment qui arrive. Je sais que tout peut arriver sur un exercice tel qu’une transatlantique. Qu’il y a une part d’incertitudes. Je l’accepte plus facilement dans la mesure où lorsque je me retourne, je sais tout le travail qui a été accompli », détaille le skipper de Serenis Consulting. « Je mesure ce qui a été fait mais aussi ce qu’il reste à faire pour atteindre les objectifs fixés, en l’occurrence arriver de l’autre côté avec un bateau intègre, prendre du plaisir à bien faire marcher le bateau puis être dans la bagarre sportive jusqu’au bout car, il faut bien l’avouer, c’est cela qui fait que c’est passionnant ! », termine Jean Galfione bien conscient que le match s’annonce intense et de très haut-niveau dans sa catégorie des Class40 où pas moins de 55 concurrents font partie des rangs, soit près de la moitié de la flotte de cette édition 2020 de la Route du Rhum.