Cap sur une nouvelle aventure
Autour de Yann Guichard et Dona Bertarelli, ils sont neuf hommes à composer l’équipage de ‘Sails of Change’ et à relever l’incroyable défi du Trophée Jules Verne, le record du tour du monde en équipage, sans assistance et sans escale. Un incroyable challenge sportif et humain, fruit d’un travail de plusieurs années. Il se veut aussi porteur d’un message fort pour la préservation des écosystèmes marins et terrestres. Le début du stand-by est prévu le 24 octobre prochain et marque le début d’une nouvelle magnifique aventure pour Sails of Change.
Le compte à rebours débutera donc lundi 24 octobre prochain. C’est le temps de l’attente, de l’analyse fine des conditions météorologiques et celui, aussi, de la projection vers un défi immense. Objectif ? S’élancer pour le Trophée Jules Verne, batailler contre le temps et tenter d’abaisser le record de 40 jours, 23 heures et 30 minutes, détenu depuis 2017. « C’est un objectif sportif sans commune mesure, un record extraordinaire, divisé par deux en l’espace de 30 ans », commente Yann Guichard.
UNE MONTÉE EN PUISSANCE
Pour l’équipe Spindrift, l’année a été particulièrement studieuse. Tout d’abord la participation aux six épreuves du TF35 Trophy, championnat annuel unique proposant un mix de navigations en mer et sur lac à travers l’Europe. Spindrift termine la saison à la 3e place au général.
En parallèle, les navigations à bord du maxi-trimaran se sont multipliées. « Certes, il y a toujours des petits ajustements à faire », confie Yann Guichard. « Mais ce qui est bon signe, c’est que le bateau est prêt et que je sens l’envie de tous les membres de l’équipe ».
À partir du début du stand-by, le maxi-trimaran, basé à la Trinité-sur-Mer, sera prêt à rallier Brest dès qu’une fenêtre météo favorable se présentera.
UNE ÉQUIPE DE PASSIONNÉS, PARTAGEANT LES MÊMES VALEURS
Aux côtés de Yann Guichard et Dona Bertarelli, reporter-embarquée, ils sont neuf à tenter l’aventure. « Certains font partie du projet depuis des années et d’autres nous ont rejoints, souligne le skipper. Nous avons une équipe expérimentée de compétiteurs, de passionnés de mer avec qui on partage le goût de l’effort et de la solidarité ».
L’ÉQUIPAGE PRÉSENTÉ PAR YANN GUICHARD
- Dona Bertarelli (54 ans) : « Je suis très heureux de partager l’aventure avec Dona, déjà présente à bord lors de notre premier tour du monde, en 2015-2016. Elle s’attache à donner du sens à notre grand défi ».
- Thierry Chabagny (50 ans) : « C’est un marin d’expérience, qui compte déjà deux tours du monde, et dont l’expérience est très précieuse à bord ».
- Greg Gendron 39 ans) : « Arrivé dans l’équipe en 2019, Greg a toujours le sourire, est toujours avenant, en permanence prêt à aider. C’est un marin en qui j’ai une confiance totale est très à l’aise en mer ».
- Clément Giraud (41 ans) : « Il vient de finir le Vendée Globe et fait partie de nos sudistes à bord. Il a toujours la joie de vivre en bandoulière ».
- Jacques Guichard (42 ans) : « Chef de quart, j’ai pu compter sur ses talents multiples depuis la genèse du projet Spindrift. Partager une telle aventure avec mon frère, qui est un très bon marin, c’est une chance énorme et la possibilité de resserrer encore plus nos liens ».
- Pierre Leboucher (41 ans) : « Nouveau venu dans l’équipage, il a une solide expérience. Passé par l’olympisme, aguerri au Figaro, c’est un pur régatier qui aime se surpasser ».
- Christopher Pratt (41 ans) : « Lui aussi nous a rejoint cette année. C’est un esprit cartésien, très structuré, très axé sur la performance. Il aime aller au bout de ce qu’il entreprend ».
- Xavier Revil (51 ans) : « Un grand régatier et ancien détenteur du Trophée Jules Verne, que j’ai la chance de connaitre depuis mes années en Optimist et présent à nos côtés depuis le début de l’aventure Spindrift. Chef de quart, je sais que je peux m’appuyer sur son savoir-faire à tout moment ».
- Benjamin Schwartz (36 ans) : « Il est passé par le Figaro, mais compte également un tour du monde à son actif avec une participation à la Volvo Ocean Race. C’est mon binôme sur ce tour du monde, responsable de la cellule navigation, je peux compter sur ses analyses très fines en matière de stratégie météo ».
- Julien Villion (30 ans) : « Doté d’une solide expérience en Figaro, il contribue à la bonne dynamique à bord en cherchant constamment les bons réglages, en s’interrogeant en permanence afin que l’on recherche sans discontinuer la performance ».
- Jean-Yves Bernot (routeur) : « Spécialiste reconnu et respecté du routage, il est à nos côtés depuis notre première tentative autour du monde en 2015. Grâce à son expérience en tant qu’ancien navigateur puis en tant que routeur, Jean-Yves connaît le parcours comme personne. Surnommé le sorcier mais ce sera à nouveau notre ange-gardien pour cette nouvelle tentative ».
SAILS OF CHANGE, UN TRIMARAN HORS NORME
L’équipage prendra place à bord d’un multicoque conçu et fiabilisé pour performer.
Long de 37 mètres, large de 23 mètres et pesant 21 tonnes, il dispose d’un palmarès à sa mesure. Mis à l’eau en 2008, détenteur du Trophée Jules Verne entre 2012 et 2017 (45 jours, 13 heures), il a été acquis par l’équipe Spindrift en 2013 qui a ensuite brillé en remportant le record de la Route de la découverte (entre Cadix et San Salvador) puis en s’illustrant notamment deux fois à la Rolex Fastnet Race et en 2016 à la Transat Québec – Saint-Malo.
En 2014, alors en configuration solitaire, Yann Guichard parvient à prendre la 2e place de la Route du Rhum, un exploit sportif et humain à la barre du plus grand trimaran de course océanique jamais conçu.
VERS UN RECORD INÉDIT SANS ÉNERGIE FOSSILE
« Notre aventure n’est pas uniquement humaine et sportive », assure Yann Guichard. « Nous avons tenu à intégrer au programme Spindrift nos actions philanthropiques et les valeurs qui nous tiennent à cœur pour la protection de l’océan et de la terre, messages que Dona relayait déjà lors de notre première tentative en 2015 ».
« Depuis 20 ans mes actions se portent sur la création de grandes aires marines protégées et la sauvegarde de la biodiversité. L’étroit lien entre la santé de l’océan, le climat et notre propre santé ne fait plus aucun doute », poursuit Dona Bertarelli.
Ainsi, depuis l’an dernier, les équipes de Spindrift s’attachent à préparer une tentative autour du monde sans énergie fossile, un « défi dans le défi », ajoute Yann. « Il n’y aura donc pas de moteur thermique qui assure habituellement le fonctionnement de l’électronique, des moyens de communication, de la désalinisation et du chauffage de l’eau nécessaire à l’alimentation. Pour y pallier, nous disposons à bord de panneaux solaires, de deux éoliennes et d’une pile à combustible à méthanol ».
UN ENGAGEMENT À 360°, « UNE NOUVELLE IMPULSION »
L’engagement de la campagne ‘Sails of Change’ ne s’arrête pas là. L’équipe Spindrift ainsi que tous les bateaux de l’écurie portent l‘objectif ‘30×30’ soutenu par plus de cent pays. Ils relaient ainsi l’appel de la communauté scientifique qu’il faut protéger intégralement et fortement au moins 30% de l’océan et de la terre, d’ici à 2030 par le biais de réseaux d’aires protégées afin de prévenir les extinctions massives et renforcer la résilience au changement climatique. « La dégradation de nos océans, de nos terres et de nos systèmes d’eau douce détruit la capacité de la planète à soutenir la vie », précise Dona Bertarelli, avant d’ajouter : « Ce combat qui est le nôtre depuis longtemps, donne une nouvelle impulsion à toute l’équipe et à notre défi autour du monde. »
Dona et Yann sont les parrains de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), le réseau environnemental le plus vaste et le plus diversifié au monde qui en font l’autorité mondiale sur l’état du monde naturel et les mesures nécessaires pour le sauvegarder.
Le 5 Octobre dernier, ils ont lancé au Sport Positive Summit à Wembley, un nouveau partenariat entre UICN et Sails of Change nommé « Sports for Nature », pour aider les organisations sportives à atténuer les impacts négatifs sur la biodiversité et le climat, et à prendre des mesures concrètes pour protéger la biodiversité. « En tant que sportif, le lien entre le sport et la nature est très clair. Les sportifs ont besoin d’eau claire et d’air pur pour performer. A ce titre, ils ont un intérêt naturel à protéger l’environnent », déclare Yann Guichard.
SPINDRIFT FOR SCHOOLS : INSPIRER ET SENSIBILISER LES JEUNES GÉNÉRATIONS
Ce combat, ils le partagent également avec le fonds de dotation ‘Spindrift for Schools’, créé en 2014, là encore pour sensibiliser le jeune public aux enjeux environnementaux. Des ressources pédagogiques, bénéficiant de l’agrément de l’Éducation nationale française et du soutien de l’UNESCO, sont ainsi mis à disposition du corps enseignant. Des contenus seront également proposés tout au long du tour du monde afin d’embarquer les plus jeunes dans cette aventure sur les océans de la planète.
Pour les élèves comme pour les sportifs ou même les curieux, cela contribuera à saisir l’intensité de ce tour du monde en perspective l’ensemble des valeurs que ‘Sails of Change’ souhaite transmettre. Dona Bertarelli insiste sur « apprendre de la nature pour agir », « s’unir pour inspirer le changement » et « garder une part d’émerveillement car on protège plus facilement ce que l’on connaît, ce que l’on comprend et ce que l’on aime ».
Yann Guichard, quant à lui, fait le lien avec la vie à bord et évoque « la nécessité de se surpasser, de faire preuve de résilience et d’entraide à chaque instant ». Autant d’arguments et de motifs de motivation avant de s’élancer pour l’un des défis les plus enthousiasmants de la course au large.