Une deuxième journée pleine de confirmations !
Journée en de nombreux points semblable à celle expérimentée hier par les 800 marins et les 46 Maxis en piste lors de cette seconde semaine des Voiles de Saint-Tropez. Les équipages ont su demeurer concentrés dans l’attente de l’établissement d’un souffle venu de l’Est, immédiatement mis à profit par les équipes de Georges Kohrel et de la Société Nautique de Saint-Tropez pour lancer la course du jour. Une double boucle dans le golfe, longue d’environ 20 milles, était ainsi au menu des équipages souvent professionnels, tous capables de s’ajuster et de tirer le meilleur de leurs voiliers, quelles que soient les conditions proposées. Comme hier, la délicate subtilité d’un vent léger incitait stratèges et tacticiens à jouer d’emblée leur va-tout, soit côté Sainte Maxime, soit loin dans la baie des Canoubiers. Mais c’est en bordure du golfe que se produisaient les accélérations attendues et des regroupement propices à relancer le suspens dans chacun des groupes, qui validait avec entrain une deuxième manche dans cette semaine décidément placée sous le sceau du plus rayonnant des automnes.
Spirit of MalouenX dans son élément
L’immense Swan 115 Jasi, à bord duquel opère l’Américain Ken Read, célèbre pour ses campagnes de la Coupe de l’America et de la Volvo, s’est montré particulièrement inspiré dès le coup de canon, donné en début d’après-midi pour les Maxi1. Il entamait un long duel de louvoyages avec Spirit of Malouen X, le Wally 107 et son équipage majoritairement Français, imité en cela par les deux grands protos Morgana (Reichel/Pugh) et Pattoo (MacKeon), alors que le vent de Nord Est prenait de plus en plus d’Est, tout en fraichissant légèrement. Mais c’est bien à Spirit of Malouen X que revenait la palme de la finesse, en s’imposant de façon assez magistrale. Avec ce beau résultat du jour, le Wally 107 se remet en selle au classement général provisoire des Maxis1.
72 power !
Le groupe Maxi 2 est peut-être le plus observé de la semaine, tant il rassemble d’unité aux potentiels similaires, bien que portants des signatures très différentes. Rambler88, le plan Kouyoumdjian de tous les records était lui aussi prompt à se porter en tête, au contact des Wallycento du groupe Maxi1. Las, la chute malencontreuse d’un des hommes du bord, sans gravité heureusement, contraignait Rambler88 à abandonner la manche. Les leaders d’hier, les redoutables 72 pieds, en profitaient pour continuer d’imprimer leur marque sur ce groupe. North Star, vainqueur du jour, Jethou et Cannonball prennent dès ce soir date pour le classement final de la semaine.
Et revoilà Lyra !
Nouvelle belle journée pour Capricorno, le Reichel/Pugh 80 italien, mais c’est bien Lyra, le Wally qui se place en embuscade chez les Maxi3. Ryokan, le Wally 80, grand habitué des Voiles, se rappelle aujourd’hui aux bons souvenirs de ses adversaires. Les plus « petits » Maxis du Groupe Maxi4 restent sous la domination du 12 mJI Kiwi Magic KZ7, de nouveau dominateur devant le Swan 65 Saida.
Communication et coordination : la clé de la performance dans les petits airs
Le Havrais Thierry Péponnet, champion Olympique de 470 à Séoul, officie à bord du Wallycento Tango. Faire avancer un voilier de 40 tonnes dans les tout petits airs, relève d’un formidable travail d’équipe entre le barreur du bord, le tacticien, le navigateur, et les différents régleurs, comme l’explique le champion, en charge de la stratégie et de la coordination sportive de Tango, le 4ème Wallycento lancé en 2017 chez Persico, sur plan Mills.
« J’annonce les manoeuvres, les choix de voiles, le côté du plan d’eau à conserver. Je communique avec le navigateur Jeff Cuzon et le tacticien François Brenac. Toute la difficulté dans le petit temps est que nos capteurs sont en tête de mât à 50 mètres au-dessus du pont. Toutes les infos de force et de direction sont recueillies à cette hauteur, et dans le petit temps, ces infos ne sont pas homogènes entre ce qu‘il se passe à cette hauteur et au niveau du pont. Il peut y avoir 3 noeuds de différence en direction et en force, et cela change sans arrêt. On essaie d’évaluer la force du vent et définir si on est dans les « targets », dans les polaires du bateau. Un bateau comme Tango a des répétiteurs fixés au mât qui indiquent au barreur quelle vitesse il devrait tenir en fonction de la force est de la direction du vent. On essaie de se rapprocher le plus possible de ces « targets ». Il en résulte de nombreux échanges entre le barreur, le régleur de génois et de GV. On doit s’adapter en permanence. La clé est la qualité de l’échange entre batteurs et régleurs. »
Le couple barreur-régleur est ainsi déterminant. Le barreur doit exprimer ce qu’il fait pour que les régleurs s’adaptent à ce qu’il souhaite. Les régleurs à leur tour donnent leurs impressions et leurs feelings au barreur. De cette communication dépend la performance pour tirer le meilleur du bateau. Si Tango est censé performer dans 8-12 nœuds, le bateau n’a pas navigué depuis trois ans et la concurrence a beaucoup progressé pendant ce laps de temps. Conformément à la jauge de la classe Wally, le barreur est obligatoirement le propriétaire du bateau, remplacé ici par Jean-François Cutugno, Président du Yacht Club de Cannes, en l’absence du titulaire. »
Demain Jeudi, les Maxis se défient
Pour la première fois, un « Lay day », ou journée de réserve, est prévu demain au programme des Maxi. Deux manches ayant été correctement validées, la Direction de Course a souhaité renouer avec la tradition en instaurant une « Club 55 Cup – Maxi » qui aura lieu demain entre les deux grands Wally, Magic Carpet3 et Tango qui se défieront sur le parcours mythique vers la Nioulargue, Pampelonne et retour, avec un déjeuner au Club 55 pour les deux équipages. Dans le même esprit de fairplay et de sport, la ligne de départ devant Saint-Tropez demeurera ouverte pour tous les bateaux désireux de se lancer le gant.
Dee Caffari aux Voiles
Dee Caffari navigue aux Voiles à bord du Swan 82 Kallima, groupe Maxi 3. Denise Caffari, dite Dee Caffari, née le 23 janvier 1973 à Watford, Hertfordshire (Royaume-Uni), est une navigatrice britannique. Elle débute en 2004 avec la Global Challenge. Elle a depuis effectué 6 fois le tour du monde à la voile, dont trois sans escale. Le 18 mai 2006, après 178 jours de mer, elle devient la première femme à avoir accompli le tour du monde à la voile en solitaire sans assistance d’est en ouest, c’est-à-dire contre les vents et les courants dominants. Elle a terminé 6e du Vendée Globe 2008-2009, devenant ainsi la première femme à avoir réussi le tour du monde en solitaire à la voile dans les deux sens.