Un départ automnal pour les Ultim
Départ pluvieux, départ heureux ? Le crachin breton était de la partie ce matin à Lorient La Base au moment où les 4 maxi trimarans ont quitté les pontons pour rejoindre la zone de départ des 24H Ultim située à l’Est de l’île de Groix. Et les conditions ne devraient pas s’améliorer durant les prochaines 24 heures leur offrant un véritable warm-up pour le départ de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe : vent, mer formée, pluie… Rien que ça.
Les quatre concurrents des 24H Ultim se sont élancés à 12h dans une vingtaine de nœuds de vent et environ 2 mètres de houle. Une météo qui va les mettre dans le bain du Rhum à un mois du départ de Saint Malo ! C’est Charles Caudrelier à bord de son Maxi Edmond de Rothschild qui a pris le meilleur départ de ces 445 milles de parcours, suivi de près d’Arthur Le Vaillant (Mieux) et Thomas Coville (Sodebo Ultim 3). Armel Le Cléac’h, légèrement en retrait au moment du coup d’envoi, a vite rattrapé le peloton. Ils se dirigent tous désormais au près vers le waypoint « BPGO » qu’ils devraient atteindre vers 20 heures.
Détail qui n’en est pas un : la ligne de départ des 24H Ultim est située à égale distance de la bouée « BPGO » que la ligne de départ de la Route du Rhum ne l’est de l’île d’Ouessant (130 nm).
La Direction de Course se réserve la possibilité de décaler la bouée « Morbihan » (marque de parcours n°3) si les Ultim progressent vite sur le parcours, ceci afin de leur offrir une navigation la plus proche possible des 24 heures. Les concurrents en seront informés au maximum 60 milles avant leur passage à la marque « Bretagne » (bouée n°2).
Ils ont dit
Gildas Morvan, directeur de course
« Les concurrents auront des conditions assez difficiles dès le début avec 20 à 25 nœuds au près pour rejoindre le premier waypoint « BPGO », puis un bord au reaching un peu sportif comme un passage de front jusqu’au point « Bretagne », avant une grande descente au vent arrière comme dans les alizés vers « Morbihan ». Ils feront ensuite route vers Lorient de nouveau au reaching. On a vraiment essayé de coller au maximum à une configuration Route du Rhum pour en faire un vrai warm-up. »
Arthur Le Vaillant, skipper de Mieux
« Ces 24H Ultim vont me permettre de valider des réglages, de gérer mon sommeil. Il faut continuer à découvrir ce bateau, à apprendre à le manier en solitaire, le fiabiliser au maximum. Je veux être le plus en harmonie possible avec lui. »
Thomas Coville, skipper de Sodebo Ultim 3
« Aujourd’hui c’est l’exercice opposé de celui d’hier : on passe de l’équipage au solitaire. C’est un exercice où on va mener le bateau seul durant 24 heures, sur un parcours assez sélectif, pas uniquement par la vitesse mais aussi par le physique. Ce sera musclé, il y a du vent, on est en automne à la pointe de Bretagne. A l’échelle de nos bateaux, le tracé est plutôt court mais il y aura beaucoup de manœuvres à effectuer. Il faut bien avoir le chemin en tête, savoir à quel moment il faut fournir un effort, à quel moment il faut aller très vite, à quel moment il ne faut pas se tromper. Chaque petite erreur se traduira tout de suite par un très gros écart de distance. C’est à la fois l’intérêt et la pression que met ce genre de bateau.
De notre côté, on monte en puissance, on progresse, on veut se pousser ; je pars concentré en mesurant la chance de pouvoir faire cette course maintenant car on est dans un timing parfait en vue de la Route du Rhum, je suis vraiment content. »Armel Le Cléac’h, skipper de Maxi Banque Populaire XI
« Une météo automnale nous attend avec du vent et de la pluie. Ça va être engagé, c’est ce que l’on est venu chercher. Cela va nous permettre de nous mettre en ordre de marche à un mois du départ de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe. L’objectif est d’imaginer une répétition générale des premières 24 heures de course, avec une intensité élevée. On va sûrement peu dormir avec pas mal de manœuvres à faire. Il va falloir être bien concentré. C’est sûrement ce qui va nous être servi lors des premières heures du Rhum donc c’est parfait, ça nous met vraiment dans l’ambiance. C’est intéressant pour toute l’équipe également, ça nous donne un timing à respecter, une pression à gérer, on sera content dimanche quand on aura réussi ce parcours. »
Charles Caudrelier, skipper de Maxi Edmond de Rothschild
« Ce seront 24 heures intenses ! Ça va être musclé avec un parcours en carré donc cela implique beaucoup de changements de directions et d’angles de vent, donc de voiles, avec en plus un peu de mer. Ça ressemble un peu à ce que l’on peut avoir lors d’un départ de Route du Rhum, c’est intéressant. Ce ne sont pas des conditions dantesques mais pour nous qui sommes seuls sur ces gros bateaux, ça va être très physique avec les nombreuses manœuvres qui nous attendent.
C’est ma première course en solitaire sur ce type de bateau, ce sera donc une répétition de tout ce que j’ai appris depuis trois ans pour être prêt dans un mois. J’attends ça avec impatience depuis trois ans, voire même 25 ans, donc c’est beaucoup de plaisir d’être là et d’être à la barre du Maxi Edmond de Rothschild, c’est une chance inouïe. Je vais savourer. »