La fête était belle ce dimanche aux Sables-d’Olonne. Heureux de retrouver les skippers IMOCA, le public a répondu présent, se déplaçant en nombre dans le mythique chenal pour la première course qualificative au Vendée Globe 2024. À 17h, les 25 concurrents de la 2e Vendée Arctique – Les Sables d’Olonne ont pris le départ dans des conditions météo propices à la vitesse. Les skippers sont désormais engagés sur un parcours de 3 500 milles complexe et intense, avec notamment un tour de l’Islande très attendu. Premier écueil : une dorsale anticyclonique à traverser à partir de lundi soir.

« Il y a un petit air de Vendée Globe en été. » Manuel Cousin (Groupe Sétin) résume bien l’ambiance qui régnait ce dimanche aux Sables-d’Olonne. Entre 13h30 et 15h06, les 25 concurrents de la Vendée Arctique – Les Sables d’Olonne ont quitté le ponton un à un, avant de descendre le chenal, salués par de nombreux spectateurs. Après un départ de Vendée Globe à huis clos en novembre 2020, l’attente du public était grande.

« Un booster supplémentaire »

Anciens concurrents du Vendée Globe ou nouveaux venus dans la classe IMOCA, tous les marins ont été salués comme il se doit, pour leur plus grand plaisir. « Moi qui suis basé aux Sables-d’Olonne, c’est un avantage d’avoir un soutien local. Il y a toujours du public ici le long du chenal pour acclamer les marins. Je trouve ça super, je vois ça comme un booster supplémentaire », a déclaré Arnaud Boissières (La Mie Câline). Également installé aux Sables, Manuel Cousin a bien profité de cette passion ravivée : « J’ai pris plaisir à rencontrer le public. C’est génial de jouer à domicile et de voir autant d’IMOCA sur ce ponton. » S’arracher à la terre n’est jamais facile et des sentiments contradictoires s’entrechoquaient avant de larguer les amarres. « Il y a de la tristesse de quitter la famille mais aussi énormément de joie car ce départ concrétise un énorme travail », expliquait par exemple Éric Bellion.

Un départ dans des conditions idéales

À 17h, les 25 solitaires ont pris un bon départ, dans un vent de nord assez irrégulier. Aucun skipper n’a coupé la ligne trop tôt. Il faut dire que la pénalité de 5 heures prévue pour tout marin « volant » le départ était plutôt dissuasive. Il n’y a pas eu de round d’observation. « Vu la concurrence, il faut être bien dedans dès le passage de la ligne », soulignait Thomas Ruyant (LinkedOut). « Dans les 24 premières heures, nous aurons des conditions maniables. On devrait aller vite ce soir et cette nuit avec a priori peu de manœuvres, peut-être un changement de voile. C’est bien de ne pas attaquer dans le dur. Des moments difficiles, on en aura plus tard dans cette course, on le sait », indiquait pour sa part Louis Duc (Fives – Lantana Environnement).

Une dorsale anticyclonique comme premier point de passage

Dans la nuit de lundi à mardi, le rythme devrait franchement ralentir en raison d’une dorsale anticyclonique qui va barrer la route. Les skippers vont s’arracher les cheveux pour négocier au mieux cette zone de vent faible, voire inexistant. « On ne pourra pas l’éviter, il va falloir passer à travers, pas le choix. Il va y avoir quelques heures pas drôles », prévient Louis Duc. Les marins devront être opportunistes et observateurs. Ils devront aussi compter sur une part de chance comme l’explique Arnaud Boissières : « Il va falloir aller vite vers l’ouest, voire nord-ouest pour pouvoir passer la dorsale au plus court. Christian Dumard (le météorologue de la course, NDR) nous disait hier que passer une dorsale c’est comme traverser l’équateur : il faut un peu de réussite. »

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