La participation des IMOCA à The Ocean Race est une étape importante dans l’histoire de la Classe et une aventure de taille – certains parlent même de révolution. Le rendez-vous est pris dans huit mois (départ le 15 janvier 2023) et quatre équipes ultra compétitives relèvent le défi, tandis qu’une ou deux autres pourraient les rejoindre d’ici là.

Les skippers engagés dans la toute première participation des IMOCA à ce qui est considéré comme le championnat du monde non officiel de la course au large en équipage sont convaincus que cet événement marquera le début d’une nouvelle ère, avec la perspective d’avoir encore plus de participants sur l’édition suivante.

Paul Meilhat, skipper du nouveau foiler Biotherm dont la construction s’achève actuellement au chantier Persico en Italie, a toujours été l’un des plus enthousiastes au sujet de The Ocean Race. Il savoure aujourd’hui l’occasion de montrer à quel point cette épreuve de légende se marie avec le programme IMOCA, tant sur le plan sportif que commercial.

« J’ai été l’un des premiers fermement convaincus par cette course il y a trois ans », déclare-t-il à l’IMOCA. « Je pense que The Ocean Race est exactement l’événement qui répond aux besoins de notre programme qui a toujours été dominé par les marins français et les mêmes parcours. Je crois que cela va être une révolution qui ouvrira encore plus l’esprit de la Classe. »

Paul ne doute pas que la dynamique va s’intensifier entre l’IMOCA et The Ocean Race. Pour lui, cette course entraînera une explosion d’intérêt à mesure que les marins et les sponsors verront les avantages qu’elle offre, aux côtés de toutes les autres courses en solitaire et en double du calendrier. « Je suis sûr que dans quatre ans, il y aura 20 bateaux sur The Ocean Race – peut-être même plus », affirme le vainqueur de la Route du Rhum 2018 et Champion IMOCA 2021 (avec Charlie Dalin), qui prépare également le Vendée Globe 2024-25.

Le skipper allemand Boris Herrmann sera également sur la ligne de départ le 15 janvier prochain, à la barre du nouveau Malizia-Seaexplorer, conçu par le cabinet VPLP et dont la mise à l’eau est prévue pour la mi-juillet. Boris voit également une parfaite adéquation entre The Ocean Race et l’IMOCA.

« L’IMOCA sur The Ocean Race, c’est l’avenir, » déclare-t-il. « Cette course va exposer nos bateaux sur la scène internationale et toucher un public plus large. Nous y tenons depuis longtemps car The Ocean Race apporte de nombreux éléments : non seulement un grand circuit international pour nos partenaires, mais aussi l’opportunité de naviguer en équipage, afin de pousser nos bateaux dans les mers du Sud. Cela crée tellement d’opportunités d’apprentissage et ne peut que rendre l’IMOCA et les équipes plus fortes. »

Les deux autres équipes engagées à ce jour sont 11th Hour Racing Team, une équipe internationale skippée par le navigateur américain Charlie Enright, et GUYOT environnement-Team Europe, anciennement connu sous le nom de Offshore Team Germany et co-skippé par le Français Benjamin Dutreux et l’ancien marin olympique allemand Robert Stanjek. Cet équipage a notamment remporté la première édition de The Ocean Race Europe en 2021. Ils naviguent désormais en foiler, à bord de l’ancien 11th Hour Racing Team-Alaika’i, racheté par l’équipe de Benjamin Dutreux à l’équipe américaine.

« The Ocean Race représente une nouvelle ère pour la flotte IMOCA. C’est vraiment positif et très ambitieux », confie à son tour Benjamin Dutreux. « Je pense qu’il est temps d’ouvrir la spécialité offshore française au reste du monde et The Ocean Race est une très belle opportunité pour cela. »

Benjamin est convaincu que The Ocean Race peut être une excellente occasion pour de nouveaux partenaires commerciaux d’entrer dans l’IMOCA. « Je pense que cela ouvrira la voie à de nouveaux sponsors de différents pays », développe-t-il. Comme les trois autres équipes engagées sur la course, ce team a un message environnemental fort à porter autour de la planète lors des escales dans les huit villes d’accueil. « Pour Guyot environnement et notre équipe, c’est une occasion unique de faire partie de cette course de légende et d’inspirer le public à travers le monde », affirme-t-il.

L’un des aspects notoires des équipes impliquées est leur haut niveau de compétitivité. En effet, c’est un grand prix à l’échelle mondiale qui s’annonce avec deux bateaux flambant neufs, un troisième qui n’a qu’un an et un autre qui n’a quasiment jamais quitté le podium depuis sa mise à l’eau en 2016. Boris Herrmann prédit un match d’anthologie. « Je pense que ce sera une course serrée et exaltante à suivre et je suis impatient que cela commence en janvier », s’enthousiasme-t-il.

Du 15 janvier au 1er juillet 2023, d’Alicante à Gênes, la 14ème édition de The Ocean Race verra se disputer IMOCA et VO65 sur des trophées séparés sur un parcours total de 32 000 milles. Composée de huit étapes, la course comprend notamment la plus longue étape de large jamais réalisée sur l’épreuve, un marathon de 12 750 milles entre Le Cap (Afrique du Sud) et Itajaí (Brésil) – ce qui promet une bataille des plus épiques.

Boris Herrmann affirme que le parcours est une bonne combinaison entre des longues étapes et d’autres plus courtes et que les mers du Sud vont offrir un challenge de taille. « Toute course qui comporte une étape aussi longue dans les mers du Sud est incroyablement difficile. J’en ai déjà fait l’expérience lors du dernier Vendée Globe », poursuit-il. « Mais le fait d’avoir une équipe avec moi soulagera une grande partie de la pression et ensemble nous pourrons vraiment mettre le bateau à l’épreuve. »

Pour trois des équipes engagées, The Ocean Race fera suite à la participation à la Route du Rhum-Destination Guadeloupe (transat en solitaire) qui partira de Saint-Malo le 6 novembre prochain. Le calendrier sera ensuite serré pour être prêt pour The Ocean Race en janvier, mais le retour des Caraïbes sera aussi une bonne mise en jambes pour les équipes.*

Benjamin Dutreux affirme qu’il ne se retiendra pas pour autant sur la Route du Rhum. « Nous aurons le bateau au maximum de ses capacités sur la Route du Rhum comme sur The Ocean Race », affirme-t-il. « Si nous avons un problème sur la transat, l’équipe sera prête pour toute réparation afin que nous soyons prêts à Alicante. Nous ne voulons pas faire de compromis et allons travailler dur pour avoir un super bateau et un haut niveau de performance aussi bien sur la Route du Rhum que sur The Ocean Race. »

Paul Meilhat rappelle lui que son nouveau bateau a toujours été pensé d’abord pour les courses en solitaire et le Vendée Globe, avec seulement de petites modifications à effectuer pour The Ocean Race. « Le bateau est totalement conçu pour la navigation en solitaire », explique-t-il, « et je suis convaincu que nous devons juste adapter des couchettes pour dormir. Pour le reste, c’est comme si nous étions quatre à naviguer – avec deux qui dorment normalement et deux sur le pont, plus un reporter embarqué. Avoir deux personnes sur le pont est de toute façon ce que nous faisons souvent en double en IMOCA, donc cela ira très bien. »

*Les équipages IMOCA sur The Ocean Race sont composés de quatre marins, dont une femme, plus un reporter embarqué (OBR).

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