Du près, encore du près !
Après 24 heures de mer sur la Course 1 Pays de Saint-Gilles Tourisme, première des deux étapes de La Sardinha Cup, la flotte évolue comme prévu au près, emmenée par Corentin Horeau et Julien Villion (Mutuelle Bleue). Pour les 22 duos, La Sardinha Cup est un cadre idéal pour partager expériences et savoir-faire.
Le point course du jour : Mutuelle Bleue garde la main
Sans surprise, c’est au près que la flotte de des 22 Figaro Beneteau 3 a entamé la traversée du Golfe de Gascogne, avec un premier bord en bâbord amure après le passage de l’île d’Yeu lundi, puis un virement que tous ont effectué à peu près en même temps, ce mardi à la mi-journée. « Le petit front qui était attendu en début de soirée est arrivé plus tôt, ce qui fait que les bateaux ont viré vers l’ouest aux alentours de midi, explique Guillaume Rottée, le directeur de course. Ça ne change pas globalement la physionomie de l’étape ni leurs trajectoires et on peut s’attendre à ce qu’ils virent tous de nouveau la nuit prochaine après le passage du front pour aller vers le cap Finisterre. En termes d’intensité de vent, ils ont entre 15 et 20 nœuds, ils avancent toujours penchés. »
Les quatre francs-tireurs, qui s’étaient décalés lundi au sud du peloton – Marine Nationale-Fondation de la Mer (Philippe Hartz/Eric Delamare), Alva Yachts (Jörg Riechers/Robin Marais), Team Vendée Formation-Botte Fondations (Charlotte Yven/Pierre Daniellot) et Passion Santé-Trans-Forme (Richard Romen/Victor Le Pape) – sont finalement rentrés dans le rang. « Ils auraient peut-être pu pousser leur option plus loin en virant plus tard », ajoute Guillaume Rottée. Passés en tête lundi à la bouée « Ville de Saint-Hilaire-de-Riez », Corentin Horeau et Julien Villion (Mutuelle Bleue) gardent la main 24 heures plus tard, avec une avance infime sur Région Bretagne-CMB Performance (Tom Laperche/Morgan Lagravière) et Région Normandie (Guillaume Pirouelle/Robin Follin). La suite du programme est conforme à ce qui était attendu : une zone de calmes autour du cap Finisterre, puis une descente sous spi de la péninsule ibérique dans du vent assez fort jusqu’à Figueira da Foz, où la flotte est attendue vendredi.
Le Mag de La Sardinha : A deux, c’est mieux !
Depuis sa première édition, La Sardinha Cup se court en double, format volontairement choisi par les organisateurs du Team Vendée Formation, parce qu’il colle à l’ADN de l’épreuve, course-école des métiers de la mer. Quoi de mieux en effet pour apprendre ou perfectionner son métier de skipper que de le faire aux côtés d’un partenaire, qu’il soit novice ou expérimenté.
Cette troisième édition accueille ainsi de nombreux jeunes qui, pour certains, ont justement fait le choix de se faire accompagner par un co-skipper ayant de la bouteille sur le Figaro Beneteau 3, dans un véritable objectif de transmission de savoir-faire. C’est par exemple le cas de de Maël Garnier (21 ans) avec Pierre Leboucher (41 ans) ou de Violette Dorange (21 ans) , qui a choisi de faire appel à Julien Pulvé (36 ans).
« Pierre, que j’ai rencontré en Waszp (monotype à foil), est un des meilleurs compétiteurs du circuit, avec un passé olympique, ce qui signifie qu’il a beaucoup de rigueur, un œil et une approche différents des miens, raconte le premier, skipper d’Ageas-Team Baie de Saint-Brieuc. J’apprends dans plein de domaines à ses côtés, que ce soit sur l’eau ou dans la préparation sportive et la météo, l’idée pour moi est de progresser à vitesse grand V avec lui. »
« J’ai choisi Julien Pulvé qui était mon coach en Mini, c’est rigolo de se retrouver en Figaro, explique de son côté la skipper de Devenir. Je sais qu’avec lui, je vais forcément progresser, surtout sur le rythme de vie et la technique. Sur des étapes de quatre-cinq jours, comme le propose La Sardinha Cup, on se retrouve plus longtemps avec l’autre, ça permet d’avoir le temps de poser plein de questions sur les réglages et la stratégie, c’est intéressant de voir comment l’autre va réfléchir. Ce n’est que ma troisième année en Figaro, je n’ose pas encore trop faire de coups, peut-être que Julien va me pousser à tenter davantage. »
Pas besoin pour autant d’être jeune et moins âgé que son co-skipper pour attendre de l’autre un partage de savoir-faire. Philippe Hartz, 40 ans, a ainsi fait appel à Eric Delamare, 23 ans – « parce que j’aime beaucoup son état d’esprit et qu’il va pouvoir me filer un coup de main sur l’électronique dans la mesure où il bosse pour le prestataire de la classe », indique le skipper de Marine Nationale-Fondation de la Mer. Jörg Riechers (Alva Yachts), débutant sur le circuit Figaro Beneteau à 53 ans, a quant à lui misé sur Robin Marais, 35 ans, « parce que je sais qu’il navigue vite et qu’il a beaucoup d’expérience sur le support. Le Figaro, c’est ce qu’il y a de plus haut de gamme au niveau finesse, vitesse, rigueur, Robin va m’aider à mieux connaître le bateau. »
Quant à Sophie Faguet (ADEPS-FFYB), 35 ans, elle a fait appel au doyen de La Sardinha Cup, le Normand Benoît Charon (59 ans), dont elle attend beaucoup sur l’aller-retour entre Pays de Saint-Gilles et Portugal : « Il a beaucoup navigué sur le Tour de France à la voile, il connaît bien les côtes, la météo, la stratégie, mon idée sur cette course est qu’il me laisse faire mes choix de route, tout en amenant du questionnement, afin de me permettre de progresser dans ce domaine. »
Des progrès, Achille Nebout (Amarris-Primeo Energie) espère lui aussi en faire sur La Sardinha Cup aux côtés du vainqueur de la dernière édition de la Solitaire du Figaro, Pierre Quiroga. « L’idée est qu’il me transmette son savoir acquis pendant ses trois années de Figaro 3, particulièrement sur la vitesse au portant et les prises de décision stratégiques au bout de quelques jours, quand les fichiers météo deviennent un peu obsolètes, ce qui va clairement arriver sur La Sardinha Cup, car on n’a pas de météo. Ça m’intéresse de voir son fonctionnement à bord, sa méthode, sa routine, qui lui permettent souvent d’être très performants dans ces phases-là. » Rendez-vous à Figueira da Foz vendredi pour savoir si la Course 1 Pays de Saint-Gilles Tourisme, qui va cependant se courir majoritairement au près, aura été riche d’échanges !