Bizarre bizarre cette situation météo. L’archipel des Açores est réputé pour l’anticyclone du même nom mais aujourd’hui, c’est une belle dépression qui balaie l’archipel portugais. « C’est le monde à l’envers » résume Jean-Philippe Cau, co-organisateur de la Cap-Martinique. Car cette zone de basse pression perturbe les alizés qui sont beaucoup plus sud que d’ordinaire. La flotte se divise ainsi en deux groupes séparés en latéral par plus de 100 milles (200 km). Au nord, la flotte est menée par Alexandre Ozon (Trophée Estuaire Rose), Stéphane Bodin (A40 Architectes) et Jean-Pierre Kelbert (SNSM Morbihan), trois skippers solos. Ils sont les plus proches de l’arrivée mais ils accusent depuis quelques heures un déficit de vitesse vis à vis des « sudistes » qui font le choix d’une route bien plus longue mais aussi bien plus rapide. Les Sud-Africains Kuttel et Hegie leaders du « groupe sud » flirtent avec les 8 nœuds de moyenne, et peuvent toujours espérer revenir au contact avant Fort-de-France.

Temps compensé : les « petits » toujours dans le match

Mais la Cap-Martinique est une course en temps compensé. Le futur vainqueur n’est donc pas forcément le premier sur la ligne mais plutôt celui qui tire le meilleur parti de son bateau. Les bateaux moins performants bénéficient en effet d’une compensation de temps qui peut atteindre les 24 heures sur une grande transatlantique. Ainsi, les « petits » JPK 10.10 ont encore toutes leurs chances. Patrick et Maxime Paul – 9èmeau « scratch » – sont toujours dans le match et ils le savent. « Notre stratégie devrait payer dans les prochains jours, et logiquement ça devrait se voir dans les classements dès demain, puisque la plupart de nos camarades de jeu sont encore ralentis dans les molles des routes plus nord » explique Patrick dans un mail envoyé ce matin.

Il faudra patienter encore une semaine avant de connaître le vainqueur de cette première édition de la Cap-Martinique. Une chose est sûre, la flotte est compacte et le suspense reste entier.

Les leaders sont attendus le 21 mai à Fort-de-France

MOTS DU BORD

David Le Goff et Ludovic Menahes (Karrgreen)

Comme tous ceux un peu trop au Nord, nous sommes touchés par la mole. David en a profité pour plonger (en plus ça rafraîchit), et découper le reste d’écoute bloquée des 2 côtés du safran… Une semaine qu’on le traîne cette grosse algue textile de 40 cm.

Hervé Chataigner (Scoliose et Partage)

J’espère qu’à partir de ce soir ou demain, nous n’aurons plus qu’à glisser le plus rapidement possible vers les Antilles. La dernière semaine de course sera sûrement la plus difficile pour le matériel qui a déjà bien pris au Cap Finistère et après l’accélération de Madère.

Séverine et Pierre-Henri Amalric (L’Envol)

Les conditions aujourd’hui sont idéales ! 25-30 nœuds de vent… le bateau glisse à fond les ballons. En revanche, une chose… qu’est-ce qu’il fait chaud dans le sud ! Notre bateau bleu foncé est un vrai four sous ces 28 degrés ! Nous espérons ne pas nous transformer en pizza avant l’arrivée !… Enfin bon, en réalité, on préfère avoir chaud que froid !

Patrick Isoard (Enfants du Mékong)

Empannage à 19h TU, cap au 270 enfin. Vent de 13 à 15N, super fin de journée.
Le routage donne 1750 M à faire en route presque directe. Plusieurs empannages à faire dès cette nuit. Je vais pas chômer ces 9 derniers jours. Quel bonheur d’entamer la dernière ligne droite !

Alexandre Ozon (Trophée Estuaire Rose)

On espère une nuit un peu plus ventée car ce serait bien qu’on avance vers les alizés et les sargasses. Il y en a déjà pas mal d’isolées et souvent dans la quille.

Stéphane Bodin (A40 architectes)

Le vent a sacrément diminué pour tout le monde sauf pour Alex qui a trouvé un petit trou de souris. C’est pas fini on vient juste de commencer. On en a jusqu’à lundi de vent faible.
Cette nuit, j’ai très peu dormi, j’ai du faire 5 empannages avec des alarmes de direction du vent qui sonnaient sans arrêt. Bref je me suis rattrapé ce matin.
Arrivée prévue en Martinique le matin du dimanche 22 mai pour l’île aux cabris. J’ai passé la journée à essayer d’avancer dans 7nds de vent.

Maxime et Patrick Paul (Association Sainte-Bernadette)

Notre stratégie devrait payer dans les prochains jours, et logiquement ça devrait se voir dans les classements dès demain, puisque la plupart de nos camarades de jeu sont encore ralentis dans les molles des routes plus nord.
Sinon à bord du bateau, tout va toujours bien. On a profité du retour du beau temps pour faire un peu de ménage, sécher l’intérieur du bateau, réparer ce qui allait casser, faire le plein de gasoil (transvaser le bidon de réserve dans le réservoir) et installer l’hydro-générateur si le pétrole venait à manquer avant l’arrivée.

Nicolas Brossay et Ludovic Gérard (Pure Ocean

Fin de nuit à bord de Solenn, très belle nuit étoilée et lune quasi pleine, presque aurait-il fallu avoir des lunettes de lune tellement elle éclairait bien ! Elle vient de se coucher, toute rousse, magnifique ! Ca roupille à tour de rôle cette nuit, Solenn for Pure Ocean avance bien , sous grand spi et barrée par Barbarama ou le pilote (c’est mieux d’ailleurs mais on n’ose pas lui dire).

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